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L’An 1 du 2e Gouvernement de la 7ème République : Quel bilan pour Brigi Rafini et les membres de son équipe ?
Publié le mardi 12 aout 2014   |  Actu Niger


Le
© Le Sahel par DR
Le chef du gouvernement reçoit la délégation de l`UCCA et celle de CECO group Togo


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Dans un message radiotélévision à l’occasion de la fête de l’indépendance du Niger le 3 août, le président Issoufou a justifié la «nécessité» d’un «gouvernement d’union» pour renforcer la «stabilité politique» interne et surtout «la situation sécuritaire dans le Sahel». Le Président Issoufou Mahamadou voulait ainsi réussir un pari qu’aucun de ses prédécesseurs n’a réussi, en constituant une équipe gouvernementale où toutes les sensibilités - surtout politiques sont représentées. Pour cela il négocia pendant plusieurs mois avec les principaux leaders de l’opposition. Mais en fin de compte le projet avorta, suite au refus de l’opposition de faire partie de la nouvelle équipe gouvernementale du fait, selon elle, qu’un programme commun devant servir de feuille de route au nouveau Gouvernement n’avait pas été établi. Malgré le refus officiel de cette opposition d’entrer dans le gouvernement, beaucoup de ses cadres se retrouvent curieusement parmi les membres de la nouvelle équipe. Il s’agit essentiellement des militants du Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSSARA), le principal parti de l’opposition. Un autre coup de théâtre est venu du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN-FA/LUMANA-AFRICA) du Président de l’Assemblée nationale et principal allié du Président de la République. Estimant n’avoir pas été consulté dans la formation de la nouvelle équipe, le MODEN-FA/LUMANA-AFRICA demanda à tous les ministres de son obédience de suspendre leur participation au Gouvernement, avant de leur demander plus tard de se retirer purement et simplement. Certains se sont exécutés et d’autres sont restés. Ceux qui sont partis ont été remplacés par d’autres militants du même parti de Hama Amadou.

C'est donc dans ces conditions extrêmement tumultueuses que la deuxième équipe gouvernementale dirigée par le Premier ministre Brigi Rafini a été mise en place. En plus de la question sécuritaire qui était l’une des raisons avancées pour justifier la nécessité de sa mise en place, le nouveau Gouvernement devait aussi s’attaquer aux préoccupations quotidiennes des Nigériens à travers les différents secteurs stratégiques comme l’éducation, la santé, la sécurité intérieure, les ressources naturelles, entre autres. Il est vrai que par rapport à la gestion des différents secteurs le Gouvernement a fait des efforts qui méritent d’être reconnus.

Mais force est de reconnaître que les résultats attendus par les Nigériens de la part du Gouvernement, dont les conditions de mise en place, sont très loin des espérances. D’abord sur le plan de la gouvernance démocratique t loin des espérances.

D'abord sur le plan de la gouvernance démocratique, l’équipe du Premier ministre Brigi Rafini a sérieusement mis à mal certains droits des citoyens comme ceux à la manifestation, avec les multiples interdictions de manifestations des partis politiques de l’opposition, des syndicats et de la société civile ; les entraves à la liberté de la presse, avec les nombreuses interpellations des journalistes de certains médias privés et la poursuite de la caporalisation des médias d’Etat ; la persistance des pratiques longtemps décriées comme l’exclusion au sein de l’Administration publique.

Sur le plan de la gouvernance sociale, les mauvais résultats enregistrés lors des examens du Brevet d'études du premier cycle (BEPC) et du Baccalauréat, qui étaient de 26 et 30%, sont des indices d’une très mauvaise gestion du volet éducation par le deuxième Gouvernement de la 7ème République. Sur le plan de la santé aussi, les nigériens n'ont pas vu des actions fortes entreprises par ce Gouvernement pour améliorer leurs conditions d’accès aux soins de santé.

Le mercredi 13 août prochain, cela fera exactement un an que le deuxième Gouvernement de la 7è République a été mis en place par le Président de la République Issoufou Mahamadou. Compte tenu des conditions dans lesquelles il a vu le jour, ce Gouvernement dirigé par le Premier ministre Brigi Rafini était de fait condamné à réussir plus que tous les différents gouvernements qui se sont succédé au Niger. Un an après sa mise en place, le 2ème Gouvernement de la 7ème République a-t-il réellement été à la hauteur des attentes ?

Les nombreuses grèves observées par les syndicats de ce secteur ont même, par moments, plonger les citoyens dans le désarroi. Comment aussi ne pas évoquer, pour s’en offusquer, l’incapacité du Gouvernement à doter le principal hôpital national d’un simple scanner dont même des cliniques privées disposent ?

Dans le domaine de l’énergie, les Nigériens ont continué à vivre et gérer impuissants les incessantes coupures de la Société nigérienne d’électricité (NIGELEC), le principal fournisseur de l’énergie électrique au Niger. Malgré tout l’équipe du Premier Ministre Brigi Rafini pouvait continuer à dire qu’elle a bien travaillé, si le rapport 2014 du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) sur l’lndice du Développement Humain (IDH) de 2014 n’a pas encore classé le Niger à la dernière place. Pour un Gouvernement dont la mise en place a profondément divisé la société nigérienne, à travers la classe politique, il faut reconnaître que ce n’est pas du tout fameux comme performance. Il appartient au Président lssoufou Mahamadou, qui l’a installée, de noter sans complaisance l’équipe gouvernementale actuelle et lui administrer la correction qu’elle mérite.

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