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Affaire MNSD-NASSARA: le jeu d’échecs se poursuit!
Publié le jeudi 14 aout 2014   |  Tam-tam


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© Autre presse par DR
Affaire MNSD-NASSARA: le jeu d’échecs se poursuit!


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Alors qu’on la croyait assoupie, puis- que l’affaire est pendante devant la Justice, la crise politique au sein du MNSD refait surface avec en ligne de mire le simulacre de Conseil National convoqué par l’aile dissidente de Seini Oumarou dans la capitale du Damagaram.

D’entrée de jeu, il faut préciser la portée de cette instance qu’est le Conseil National, une instance prévue par les textes statutaires du MNSD et qui est habilitée à prendre certaines décisions importantes, dont notamment celle de prononcer d’éventuelles exclusions. Dans l’ordre protocolaire, seule le Congrès est au-dessus du Conseil National. Comme on vient de le voir, le Conseil National est une instance solennelle du MNSD Nassara. Sa convocation unilatérale par l’aile dissidente de Seini Oumarou a suscité la réaction prompte et énergique du camp légaliste de Albadé Abouba. Mais pour comprendre l’enjeu de cette convocation illégale du Conseil National, il serait judicieux de faire un petit flash-back dans un bref passé afin de cerner de près les tenants et aboutissants de la question. En effet, comme vous le savez, le PNDS Tarrayya, le principal parti au pouvoir, avait pris langue avec les responsables du MNSD Nassara en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Pendant des mois, en comité paritaire, les deux parties étaient parvenues à se mettre d’accord sur l’essentiel, seuls subsistaient quelques petits détails qui ne constituaient pas d’obstacles dans la formation de ce gouvernement. Mieux, le Bureau Politique du MNSD, en sa réunion du 25 juillet 2013, avait, à une écrasante majorité, entériné la décision de rejoindre le PNDS au pouvoir pour continuer la mise en œuvre de l’ambitieux programme de la renaissance du Niger. Le 03 août 2013, date anniversaire de la proclamation de l’indépendance, dans son adresse à la nation, le Président de la République devait en faire l’annonce.

Malheureusement, à la dernière minute, les choses capotèrent, du fait, uniquement, du président du MNSD, Seini Oumarou, qui introduisit une nouvelle exigence, à savoir le poste de Premier Ministre ! Il faut dire ici que le poste de PM n’avait jamais été abordé en comité paritaire, et d’ailleurs, c’est a postériori, que l’on découvrira toute la mauvaise foi de Seini qui était engagé dans un autre agenda avec Hama amadou. Soucieux de respecter la parole donnée, les autres membres du Bureau Politique du MNSD réagirent vertement en martelant que la position de Seini n’engageait que sa petite personne et qu’il fallait rester conforme à la décision du 25 juillet 2013. C’est ainsi naquit la crise au sein du MNSD, entre ceux qui voulaient rester fidèles à la délibération du Bureau Politique du 25 juillet 2013 et le clan dissident de Seini Oumarou qui voulait mettre le Président de la République en cohabitation au terme d’une nouvelle alliance avec le Lumana de Hama Amadou.

Il faut souligner ici toute la duplicité de Seini Oumarou qui, au même moment où il négociait avec le pouvoir sur la formation d’un gouvernement d’union nationale, était parallèlement en contact avec Hama Amadou pour une nouvelle alliance et même … une fusion à terme des deux partis ! Pour faire court, les membres du Bureau Politique respectueux de la décision du 25 juillet rejoignirent le gouvernement de Brigi Rafini et treize députés MNSD décidèrent de soutenir le Président de la République. Contrarié et déçu de n’avoir pas atteint ses objectifs, le clan des Seini décida d’exclure neuf membres du BP cooptés dans le gouvernement de la Septième République. Naturellement, ces ‘’bannis’’ saisirent la justice aux fins d’annulation de ces exclusions. Aujourd’hui encore, l’affaire est toujours pendante devant la justice jusqu’au 03 septembre 2014, date à laquelle interviendra le délibéré. Voilà succinctement les différentes péripéties de la crise politique que traverse le MNSD depuis la formation du gouvernement d’union nationale en août 2013.

En convoquant le Conseil National pour faire entériner les exclusions, le camp rebelle des Seini visait une seule chose : prendre les devants sur la décision future de la justice en rendant son verdict sans objet. En effet, la justice avait justement reproché au clan Seini d’avoir prononcé ces exclusions sans avoir respecté les procédures en la matière, no

tamment la saisine du Conseil National, seule instance avec le congrès habilités à exclure des membres du Bureau Politique. Voilà donc pourquoi le clan Seini s’est précipité pour convoquer un Conseil National sur une affaire toujours pendante devant la justice. Evidemment, en face, c’est-à-dire dans le camp des légalistes, chez les hommes de parole, la réaction ne s’est pas fait attendre. Immédiatement, Albadé et ses camarades saisirent à nouveau la justice, notamment le Tribunal de Zinder en référé aux fins d’annulation de la tenue du Conseil National. Le Juge des référés s’étant déclaré incompétent, estimant que l’affaire est déjà pendante devant la justice. Mieux, les autorités administratives, devant cet imbroglio, décidèrent d’interdire la tenue de ce Conseil National. Nonobstant cette interdiction, les rebelles persistèrent et signèrent pour ‘’organiser’’ un Conseil de … Famille dans une villa privée ! RIDICULE !

Comment un parti politique majeur de la taille du MNSD se retrouve réduit à tenir un Conseil National dans une villa privée ? Comment comprendre cette si profonde descente aux enfers pour un parti qui a régné sur ce pays pendant dix ans sans discontinuer ? Qu’est-il arrivé à Seini Oumarou pour jouer dans ce triste spectacle digne d’un vaudeville de faubourg ? Si au moins Seini Oumarou faisait ou orchestrait tout cela pour ses propres intérêts politiques, on s’efforcerait de lui trouver des excuses même inappropriées ! Mais à la vérité, lorsque l’on se rend compte que toute cette compromission, toute cette danse ridicule du ventre sont faites dans l’intérêt exclusif de … Hama Amadou, c’est à ce niveau que le cœur se pince : tout ça pour …

Hama, celui-là même qui l’avait traité de ‘’simple vendeur de cahiers’’ ! Tuer le MNSD au profit de Hama Amadou, semble être le but poursuivi par Seini Oumarou ! Pourquoi ne pas attendre la décision au fond de l’affaire portée devant la Justice, pour tenir le Conseil National ? En fait, sur toute la ligne, l’aile de Seini aura fait preuve de beaucoup de légèretés dans sa démarche pour exclure les neuf membres du Bureau Politique. De quoi Seini tire-t- il sa légitimité ? N’est-ce pas du congrès de 2008 à Zinder ? De même qu’Albadé Abouba, le SG du parti. Alors, de quel droit peut-on exclure un membre tirant sa légitimité d’un congrès en dehors de celui-ci ? Pourquoi Seini continue-t- il de s’aveugler en cherchant à tout prix à tuer le MNSD au profit de celui-là-même qui lui avait faussé compagnie au second tour de l’élection présidentielle de 2011 ?

Tous ceux au MNSD qui étaient attachés à la personne de Hama Amadou l’ont rejoint au Lumana, et ceux qui y sont restés n’accepteraient jamais de retourner sous le joug du Seigneur de Youri, eux qui avaient tant souffert de la dictature que celui-ci avait exercée sur le MNSD sous sa présidence. En réalité, en dehors de toute rationalité politique, le comportement actuel de Seini Oumarou ne pourrait s’apparenter qu’à du masochisme pur et simple. En créant les conditions de la fracture au sein du MNSD, il fragilise davantage sa position à la tête du parti, car ceux qu’il tente d’exclure aujourd’hui n’accepteront plus de- main son leadership dans le contrôle du parti. Ainsi, du début à la fin, Seini Oumarou apparait comme le seul et unique perdant dans ce jeu frappé du signe du masochisme pour ne pas dire le dindon de la farce. Alba et ses camarades sont sûrs de leur fait, et surtout le temps joue en leur faveur.

ZAK (OPINIONS)

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