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Entretien avec le directeur régional de l’ONAHA Tahoua, M. Mamane Moustapha Zeibada : ’’La région de Tahoua dispose des potentialités en matière de mobilisation des eaux..."
Publié le vendredi 15 aout 2014   |  Le Sahel


Mamane
© Le Sahel par DR
Mamane Moustapha Zeibada,Directeur régionale de l`ONAHA


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Monsieur le directeur régional de l'ONAHA, la région de Tahoua, avec les aménagements de Konni, Galmi, Ibohamane, Moulléla et Khéhéhé, doit en principe contribuer à asseoir l'Initiative 3N, les Nigériens Nourrissent les Nigériens. Qu'est-ce qu'il vous faut exactement pour remplir votre mission ?
Tout d'abord, je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de vous informer de la situation des aménagements hydro-agricoles que la Direction Régionale de l'ONAHA encadre dans la région.
Avant de répondre à votre question, permettez-moi de donner les grandes lignes de la mission de l'ONAHA.
En effet, l'ONAHA a pour missions de contribuer à la réalisation, au développement et à la gestion durable des aménagements hydro-agricoles; d'assurer la fourniture de services à caractère industriel et commercial permettant l'accomplissement des objectifs de développement fixés par l'Etat; et de promouvoir et appuyer le développement des filières agricoles en irrigué.
Ainsi, pour accomplir notre mission, la Direction Régionale dispose de moyens humains et matériels qui ont néanmoins besoin d'être renforcés. En effet, la région dispose de cinq (5) aménagements opérationnels à savoir, Konni, Galmi, Ibohamane, Moulléla et Khéhéhé, totalisant une superficie exploitable de 3650 hectares sur une superficie totale endiguée de 3915 ha.
Quelle est la superficie totale à emblaver sur l'ensemble de ces cinq (5) aménagements cette année, et que cultivez-vous, en hivernage et en saison sèche ?
En termes de prévisions, la superficie totale à emblaver est de 4102 ha, toutes spéculations confondues, pour les deux (2) campagnes. Cependant, il faut souligner que les superficies mises en valeur en irrigué sont très faibles.
Elles sont de 374 hectares seulement, soit environ 9% des superficies totales prévues. Cette baisse de superficies mises en valeur en saison sèche est due au fait que les barrages ou retenues qui les alimentent sont envasées, et par conséquence, les réserves en eau ne permettent pas de faire des cultures irriguées en saison sèche au niveau de certains aménagements. C'est le cas des périmètres d'Ibohamane et de Moulléla, où les exploitants font des cultures de décrues dans les retenues au fur et à mesure que l'eau se retire.
Les principales cultures en hivernage sont le sorgho, le mil, le maïs et le niébé. Par contre, en saison sèche, c'est-à-dire en cultures irriguées, les principales spéculations sont le maïs, le blé et les légumes, notamment le chou, la tomate etc.
Peut-on avoir une idée du nombre d'exploitants sur les aménagements ?
Le nombre total d'exploitants dénombré au niveau des divers aménagements est de 5093, dont 145 femmes soit environ 3%. Le constat qui se dégage est qu'on note une très faible proportion des femmes.
Quels sont les moyens mis à la disposition des paysans pour permettre d'améliorer leurs techniques culturales, leurs moyens d'exhaure, et quels sont les débouchés leur permettant d'écouler leurs produits ?
Il faut dire qu'au niveau de tous ces aménagements, l'ONAHA a mis en place des directeurs de périmètres qui sont en permanence avec les producteurs, ceci afin d'assurer l'encadrement rapproché.

En ce qui concerne les intrants et autres équipements, les quantités suivantes ont été mises à la disposition des producteurs depuis 2011: 21 tonnes de semences de blé; 0,9 tonnes de semences de maïs; 2,5 tonnes de semences de pommes de terre; 9,5 tonnes d'engrais; 20 motopompes pour l'aménagement de Khéhéhé etc.
Le problème de commercialisation se pose avec acuité, surtout pour des céréales comme le maïs et le blé produits en saison sèche, et pour l'écoulement desquels les producteurs rencontrent d'énormes difficultés.
Est-ce que Ibohamane et Khéhéhé fonctionnent normalement ?
L'aménagement d'Ibohamane fonctionne normalement depuis le renouvellement du bureau du comité de gestion de la coopérative intervenu en fin avril 2014. Il faut signaler que ce périmètre datant des années 1970 est actuellement en cours de réhabilitation. Cette réhabilitation va ainsi permettre de récupérer une zone dite sinistrée de 86 ha. En effet, cette zone a été totalement dégradée depuis 1978 suite à une inondation intervenue après la rupture de la digue du barrage.
Quant au périmètre de Khéhéhé, son fonctionnement n'est pas encore effectif malgré la finition des travaux réalisés par l'ONAHA depuis 2012.

En effet, le problème crucial est le branchement au réseau électrique de la Nigelec malgré les efforts déployés par les services techniques régionaux concernés. Il faut dire que ce manque d'électricité ne permet pas de mettre en service la station de pompage au niveau de la mare de Tabalak et des deux (2) forages profonds réalisés. Nonobstant toutes ces difficultés, les exploitants organisés en coopérative exploitent les périmètres avec des motopompes individuelles en saison sèche où environ 30% des superficies sont mises en valeur grâce à la réalisation de 440 mini-forages au niveau des parcelles.
Comment assurez-vous l'encadrement des exploitants, et quels sont les moyens de fonctionnement dont dispose l'ONAHA de Tahoua ?
L'appui-conseil de proximité est apporté par l'ONAHA qui a mis en place des directeurs de périmètres au niveau des aménagements.
Ces agents apportent leurs conseils techniques dans le domaine de la vulgarisation agricole, de l'organisation et de la gestion des coopératives, de l'entretien des infrastructures hydrauliques, etc. Il faut dire que ces agents reçoivent périodiquement des appuis techniques et méthodologiques de la Direction Régionale pour qu'ils soient plus efficaces et efficients dans la conduite de leurs multiples activités.
Quel genre de rapports entretenez-vous avec les services de l'Agriculture, du Génie Rural, la Coordination régionale 3N, et les autorités administratives et coutumières dans vos zones d'intervention ?
Nous entretenons des bonnes relations de travail avec toutes ces structures que vous avez citées. S'agissant de la coordination régionale 3N, nous sommes impliqués dans toutes les activités qu'elle mène. Nous faisons d'ailleurs partie du comité technique régional de l'Initiative 3N.
Quelle est votre appréciation du travail que vous effectuez sur le terrain ?
C'est pour dire que l'ONAHA joue un rôle important dans la mise en œuvre de l'Initiative 3N sur les plans régional et national, en ce sens qu'il contribue à l'amélioration de la productivité et à l'augmentation des productions agricoles.
Comme vous le constatez, la région de Tahoua dispose de grandes potentialités en matière de mobilisation des eaux, mais la grande majorité des aménagements réalisés dans les années 1970 sont dans un état de dégradation très avancée d'où la nécessité de les réhabiliter. D'ores et déjà, les réhabilitations partielles des périmètres de Konni et Ibohamane sont cours.

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