Selon une note de synthèse de la Cellule de Coordination Humanitaire du Cabinet du Premier ministre, les fortes précipitations enregistrées dans 6 régions du pays, notamment Dosso, Maradi, Tahoua, Tillabéry, Zinder et Niamey en général, et en particulier dans le département de Baleyara (avec 278 mm) et à Dantchandou dans le département de Kollo (avec 212 mm), ont occasionné des inondations avec d'importants dégâts sur les secteurs productifs et les infrastructures sociales. Les régions de Tillabéry et Dosso sont les plus touchées. Les côtes du fleuve et de la Komadougou Yobé restent basses par rapport à la côte d'alerte. Mais on observe un trop plein des mares dans les régions de Tillabéry, Dosso et Tahoua. Ces inondations sont aggravées par l'état des sols et l'installation des ménages dans des zones inondables. C'est le cas à Dantchandou et à Karma Zarma.
Concernant la situation des ménages sinistrés, les évaluations conduites par la protection civile font ressortir 12 personnes décédées, 4450 ménages sinistrées, 4425 maisons effondrées pour 27 293 personnes sinistrées. En outre, 10 puits ont été endommagés, 3 mosquées et deux salles de classes effondrées. Sur les actifs productifs, il a été enregistré 256 champs et 2099 ha de cultures pluviales inondés, 79 jardins ensevelis.
Réagissant à cette situation, l'Etat, avec l'appui de l'OIM et de l'UNICEF, a apporté une assistance alimentaire et non alimentaire à 2.227 ménages sinistrés, ce qui a permis de les sécuriser pendant un mois.
La Cellule de Coordination Humanitaire indique qu'il reste à couvrir les besoins de 2.223 ménages sinistrés. Pour assister ces derniers, la Cellule dit avoir reçu des promesses fermes de la Cellule Crise Alimentaire pour une assistance en céréales de 216,2 tonnes ; du Comité International de la Croix-Rouge pour une assistance alimentaire à 600 ménages et une assistance non alimentaire à 200 ménages (200 kits ménages) ; et de l'UNICEF pour une assistance non alimentaire à 500 ménages (500 kits ménages complets) dans le département de Balleyara.
Ainsi tenant compte de ces promesses fermes, la Cellule estime que les besoins en céréales sont couverts, les besoins en non vivres pour 700 ménages sont couverts ; qu'il reste à couvrir un gap en non vivres pour 1523 ménages, et des besoins en compléments alimentaires (huile, sucre, sel et tomate concentrée) pour 2223 ménages.
Concernant l'évolution de la situation, il faut dire qu'avec la pluie du 12 août 2014, des inondations ont été enregistrées dans certaines localités. Les évaluations conduites par la Protection Civile sont en cours. En perspective, la Cellule de Coordination Humanitaire envisage une évaluation des zones à risque d'inondations et de proposer des mesures de relocalisation vers d'autres zones.
Les services de l'hydraulique, de l'Agriculture et du Plan peuvent être mis à contribution pour réaliser cette situation.
De manière générale, et selon la conseillère du Premier ministre en charges des Affaires Humanitaires, Mme Saadatou Malam Barmou, le gouvernement a envisagé différentes mesures durables pour prévenir les inondations. Plusieurs actions ont d'ailleurs été déjà réalisées dans ce sens. ''En effet, l'Etat a pris des dispositions pour construire là où elles n'existent pas, des digues de protection dans les zones riveraines des cours d'eau. Là où elles existaient déjà, ces digues ont été renforcées pour éviter les débordements en cas de crues. C'est le cas à Niamey, dans les régions de Dosso, de Tillabéri, de Diffa et d'Agadez'', a-t-elle indiqué. Elle a ajouté qu'à côté de ces mesures pratiques, le gouvernement a initié un programme intitulé ''Programme intégré de prévention et de gestion des inondations et de renforcement de la résilience des communautés affectées''. Ce programme comporte deux volets essentiels dont un concerne la prévention, c'est-à-dire toutes les infrastructures qui doivent être réhabilitées ou réalisées. Dans cette optique, l'Etat a prévu de construire des digues en béton, ainsi que des infrastructures d'assainissement adéquates pour le drainage des eaux. Ce programme, devenu programme de gestion des catastrophes, a eu un financement de l'Etat du Niger, grâce à un prêt de la Banque Mondiale d'environ 50 milliards de francs CFA. Il va démarrer incessamment et permettra, dans les années à venir, de prévenir les inondations à grande échelle.