Deux députés membres de l'opposition parlementaire nigérienne ont interpellé, ce samedi 16 août 2014 devant le Parlement, le Premier ministre nigérien Brigi Rafini sur le classement du Niger au dernier rang des pays sur le plan de l'indice du développement humain (IDH).
Les deux parlementaires ont notamment voulu savoir un peu plus sur ce qui explique ce classement, si les hausses du budget de l'Etat du Niger ont impacté sur les conditions de vie des Nigériens, si le poids démographique peut expliquer un tel classement et si l'exploitation du pétrole a eu des incidences sur l'IDH.
C'est le ministre d'Etat, ministre du Plan, de l'Aménagement du Territoire et du Développement Communautaire, Amadou Boubacar Cissé, qui a été délégué par le Premier ministre pour répondre aux auteurs de l'interpellation.
De prime abord, le ministre d'Etat Cissé a rappelé que l'IDH est un indicateur statistique composite créé en 1990 mais moins large que le développement humain lui même. "C'est un outil de réflexion et de questionnement pour les pays et les organismes de développement", a-t-il dit, précisant que "c'est surtout un instrument de plaidoyer pour trouver les réformes qui sont indispensables aux politiques publiques".
Aussi, "il est malheureux de constater qu'au Niger, c'est le classement numérique qui intéresse alors qu'il ne prend pas en compte beaucoup d'autres dimensions comme les infrastructures", a regretté le ministre en charge du plan qui a jugé utile de rappeler aux députés l'évolution réelle des conditions de vie des Nigériens depuis les années 80.
"De 1980 à 2013, a indiqué Amadou Boubacar Cissé, le Niger a enregistré des progrès nets dans le classement de l'IDH qui est passé de 191 pour mille à 337 pour mille, faisant du Niger l'un des rares pays dans lesquels l'IDH progresse successivement". Selon le ministre Cissé, même l'espérance de vie des Nigériens s'est accrue de 19 ans pendant cette période.
Traitant des hausses du budget de ces dernières années, elles sont motivées, selon le ministre du Plan, par la nécessité de rehausser l'émergence du Niger dans tous les secteurs.
Relativement à la question du pétrole, Amadou Boubacar Cissé a informé les députés que "l'IDH ne prend pas en compte cette dimension".
En définitive, a dit le ministre d'Etat nigérien au Plan, "le plus important n'est pas le classement mais l'analyse des politiques publiques devant conduire à un changement de comportement"; avant d'appeler l'ensemble des Nigériens à un consensus autour des questions du développement.