Le virus Ebola inquiète les hôtesses de l'air et les stewards des vols en direction des zones touchées, la Guinée Conakry et la Sierra Leone, en tête. Air France dessert ces destinations plusieurs fois par semaine, voire quotidiennement et son personnel navigant rechigne de plus en plus à monter dans les avions. Reportage en France à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle.
Sur les pistes, le ballet des avions est ininterrompu. Les vols en direction de Conakry en Guinée ou de Freetown en Sierra Leone décollent dans la matinée. Et chez Air France, ils sont de plus en plus désertés par leur personnel navigant.
Patrick Henry-Haye, steward et secrétaire du syndicat national du groupe Air France, explique l'inquiétude qui règne parmi les membres d'équipage : « Dans les vols, dès qu’il y a un passager qui tousse, dès qu’il y en a un qui a mal à la tête, tout le monde le regarde. Il y a une psychose. Et derrière, c’est la sécurité des vols qui est en jeu. Déjà quand on fait partir des vols à quatre membres d’équipage au lieu de huit sur un vol de 6h30, il ne faut vraiment pas qu’il y ait un problème... Nous, si vraiment il y avait un cas avéré, on serait les premiers touchés ».
Les hôtesses et les stewards peuvent décider de ne pas partir. Leur inquiétude est relayée par une pétition qui a reçu 1 000 signatures depuis le weekend dernier. Elle demande l'arrêt des vols vers les destinations touchées par Ebola. Air France a équipé ses appareils de gants et de masques et donné des consignes de sécurité, mais ça ne suffit pas pour Patrick Henry-Haye : « Des gens sains au départ peuvent développer et déclarer la maladie aux quatre coins du monde quinze jours ou trois semaines après, assure-t-il. On est vecteur de transport et on n’aide pas les médecins sur place ».
Pour l'instant, l'Organisation mondiale de la santé ne recommande pas l'interdiction de vols vers les zones touchées par le virus Ebola.