En politique toutes les mises en scène sont possibles. On a vu des amis devenir des ennemis et des ennemis devenir de très bons amis. On a aussi vu, en politique évidemment, le père jouer le rôle du fils et le fils jouer le rôle du père.
C’est dire qu’en politique tous les coups sont permis. Maintenant revenons à nos moutons. Hama Amadou partira, partira pas ? Que faire de lui ? Et surtout que peut-on lui faire ? Voilà des équations qui paraissent pour le moment insolubles et auxquelles sont confrontés ceux qui, précipi d’appréciation de la situation, avaient décidé d’en finir avec Hama Amadou et son parti le Lumana. L’ancien allié du Président Mahamadou Issoufou, Hama Amadou qui, à la faveur des manifestations des députés manipulés, avait pris fait et cause pour ce qui devrait être désormais appelé « la chute du Président de l’Assemblée Nationale » et qui n’a rien de démocratique, sauf quand il s’agit des intérêts de quelques individus, vient de se ressaisir et mettre un cran d’arrêt à la mascarade.
Surpris par ce changement imprévisible de cap, ceux qui l’ont toujours soutenu et imposé au chef de l’Etat Mahamadou Issoufou sont complètement perdus. Ce fut donc la panique généralisée à l’Assemblée Nationale. On ne savait plus où donner de la tête, à quel saint se vouer. Une réalité s’impose aujourd’hui à tous. Hama Amadou mérite quand même les félicitations de ces députés qui, tout en étant pour des changements profonds à l’Assemblée Nationale, préfèrent tout de même garder un peu de dignité. Ces députés savent bien que le résultat concret d’une telle manigance est la désorganisation, ne serait-ce que pendant un moment, du pays.
De là à conclure que cette mascarade on ne la réserve que pour certains Etats et pour des raisons bien précises non exemptes d’arrières pensées, on n’aurait pas tort. La situation à l’Assemblée Nationale aujourd’hui est l’exemple même de ce comportement machiavélique. L’Assemblée Nationale n’est autre que la première victime de son propre complot. Les députés de la majorité tout comme de l’opposition, pour peu qu’ilssoient objectifs, ne manqueront pas de le dire. C’est vrai la situation à l’Assemblée Nationale doit changer : le système politique, la gestion, les décideurs, devraient être revus pour promouvoir le développement politique de cette auguste institution. Mais tout ceci devra tenir compte du contexte dans lequel l’Assemblée National évolue jusqu’à présent.
Il ne faut surtout pas oublier que Hama Amadou est et demeure nigérien et, de ce fait, bénéficie d’une honorabilité pour tous les services qu’il a rendus à son pays. Ce paramètre fondamental est à prendre en compte pour réussir toute action salvatrice au Niger. Ceci s’applique d’ailleurs pour n’importe quel autre leader politique nigérien et passer outre conduirait nécessairement à un échec fatal. Aujourd’hui, toute solution à la crise politique au Niger passe d’abord par le renouement du dialogue entre le Président de la République Mahamadou Issoufou et Hama Amadou, Président de l’Assemblée Nationale. Cela suppose avant tout l’arrêt des menaces et du chantage (qui ne produisent d’ailleurs aucun effet positf).
.jpg)
