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Visite inopinée du président de la Commission Nationale des Droits Humains à la maison d’arrêt de Niamey : S’enquérir des conditions de détention à la maison d’arrêt de Niamey
Publié le jeudi 21 aout 2014   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Visite inopinée du président de la Commission Nationale des Droits Humains à la maison d`arrêt de Niamey : S`enquérir des conditions de détention à la maison d`arrêt de Niamey


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Le président de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) Pr. Khalid Ikiri s'est rendu ce matin, à la maison d'arrêt de Niamey. Cette visite inopinée effectuée par ce défenseur des droits humains en compagnie de ses proches collaborateurs et du Procureur de Niamey obéit à une des attributions de la CNDH. En effet, conformément à la Loi fondamentale de notre pays, la Commission Nationale des Droits Humains a le plein droit d'effectuer des visites régulières, notifiées ou inopinées dans les lieux de détention et formuler des recommandations à l'endroit des autorités compétentes.
Arrivé à la prison civile de Niamey, le président de la Commission Nationale des Droits Humains a été accueilli par le régisseur de la maison d'arrêt le capitaine major M. Moussa Garba Hassane. Après les salutations d'usage et le motif du déplacement clairement expliqué par le président de la CNDH au régisseur, commence la visite proprement dite. C'est ainsi que la délégation de la Commission Nationale des Droits Humains conduite par son président Pr Khalid Ikiri a visité successivement les deux chambres surnommées par les détenus Pretoria 1 et 2 ; les quartiers primaires 1 et 2 ; les quartiers des malades et des fonctionnaires en passant par le quartier de mandat dépôt subdivisé en grande et petite chambre ; la cuisine ; l'infirmerie ; le service social de la maison d'arrêt ; le quartier des mineurs et celui des femmes. Partout où il est passé, le président de la Commission Nationale des Droits Humains a reçu de la part des détenus, chefs de chambre des explications claires et détaillées sur les conditions de leur détention.
Les problèmes essentiels relevés par les détenus sont relatifs à la lenteur dans le jugement ; la forte concentration de la population carcérale soit 1015 détenus, alors que la capacité d'accueil de la maison d'arrêt est de 350 prisonniers. C'est dire qu'il y a des quartiers où des chambres accueillent deux (2) fois ou plus de leur capacité. Un détenu a affirmé au président de la CNDH que les prisonniers de la maison d'arrêt sont mal nourris. Une assertion a été tout de suite réfutée par tous les autres chefs de chambre interrogés. ''Nous n'avons pas de problème concernant l'alimentation. S'il y a problème, c'est assurément au niveau de la lenteur de la justice. Les visites des parents ou connaissances sont permises sauf si le détenu commet quelque chose de grave étant dans la prison'' nous confie un chef de chambre. En effet, les chefs de chambre sont désignés par les responsables de force de sécurité selon des critères bien précis. S'agissant de l'infirmerie, le responsable M. Daouda Saley souligne que le problème fondamental réside au niveau de l'hospitalisation des détenus à l'Hôpital de Niamey. '' Nous avons besoin d'une certaine facilité pour prendre en charge surtout les cas sociaux''. Nous soignons 40 à 50 malades par jour dans cette infirmerie. Ces malades concernent aussi bien les détenus que le personnel civil, c'est-à-dire les familles des forces de sécurité'' a précisé M. Daouda Saley. Au niveau du service social de la maison d'arrêt, les membres de la délégation étaient étonnés d'entendre et même constater que ce service ne dispose pas de moyen de déplacement pour suivre les dossiers des détenus au tribunal ou à la Cour d'Appel. Il n'a pas aussi de matériels informatiques. Certains dossiers nécessitent une expertise médicale, mais les moyens font défaut. La responsable du service social Mme Hamani Fanta a profité de cette visite pour plaider en faveur des femmes qui sont en grossesse avancée. Comment peut-on accorder une liberté provisoire à ces femmes ne serait-ce que pour l'accouchement ? Se demande-t-elle. Après la visite du président de la Commission Nationale des Droits Humains dans les locaux de la maison d'arrêt, les membres de la délégation et les responsables de la prison de Niamey se sont retrouvés dans le bureau du régisseur. Ce dernier a présenté de façon succincte la maison d'arrêt. Elle a été créée en 1947 et compte à la date de cette visite, 1015 détenus dont 398 condamnés et 615 prévenus. Elle compte également 50 étrangers. ''Nous sommes satisfaits de cette visite, car elle permet aux populations de voir les conditions de détention à Niamey. Il faut que cette maison d'arrêt soit un modèle de détention pour les prisons de l'intérieur du pays. C'est pourquoi, il est prévu de faire des aménagements et des travaux de réfection'' a ajouté le capitaine major, régisseur de la maison d'arrêt de Niamey. Pour le directeur national de la sécurité pénitentiaire le Chef d'escadron Hassane Hima, si les conditions de vie des détenus sont améliorées, c'est au bénéfice de tout le monde parce que tout celui qui n'est mort pourrait être un potentiel détenu. ''Nous devons tous plaider en faveur de l'amélioration des conditions de détention. Pour satisfaire un certain nombre de normes internationales de détention qu'il est prévu la construction d'une nouvelle prison civile. Elle sera réalisée en respectant toutes les commodités possibles et les normes de sécurité internationale'', a indiqué le Chef d'escadron Hassane Hima.
Tirant la synthèse de cette visite, le président de la CNDH Pr. Khalid Ikiri a noté que c'est toujours la prison de 1947 qui tient. Et naturellement on peut constater que certaines salles ne résistent pas à la pluie. En outre, les membres de la délégation ont relevé qu'au niveau de l'Etat, des efforts sont en train d'être faits pour rénover la maison d'arrêt de Niamey. Toutefois, les détenus se plaignent surtout de la lenteur de la justice dans le traitement des dossiers. Un autre problème crucial, c'est que les prisonniers n'ont pas la possibilité de s'exprimer du point de vue des activités manuelles. Par exemple, dans les ateliers de couture, les femmes pouvaient bien apprendre le métier mais il manque une monitrice. Cette préoccupation doit être vite levée afin de permettre aux 40 femmes détenues de pouvoir être plus mobiles. Ceci est valable pour tous les prisonniers, a précisé Khalid Ikiri. ''Nous sommes sortis de cette visite avec un certain nombre d'informations à partir desquelles des recommandations seront minutieusement formulées aux autorités publiques pour que les conditions de détention soient améliorées. Dans le même ordre d'idées, nous allons recommander l'accélération de la mise en œuvre de la nouvelle prison'', a-t-il expliqué. Il faut garder à l'esprit que la prison ; les centres hospitaliers sont des maisons de tous les citoyens. ''Nous devons ensemble faire en sorte que ces endroits puissent être des lieux humanisés '', a conclu le président du CNDH

Hassane Daouda

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