Il s’appelle Souleymane Labo, dit « Bengué », il est à ce jour, le bandit le plus dangereux que le Niger ait connu. Il a été arrêté, à Yan Belbélou, un bidonville de Maradi, dans la nuit du 18 au 19 aout 2014, aux environs de 2 heures du matin, par les hommes du Commissaire Divisionnaire Soumaila Kouré, Directeur régional de la Police, après une course poursuite de plus de quatre heures chrono.
Fin de cavale
Il a aussitôt été présenté à la presse et à l’opinion nationale, car l’individu était âprement recherché par la police depuis l’attaque qu’il a organisé chez Elh Rabé Dan Tchadoua au cours de laquelle lui et sa bande auraient emporté la somme de 100 000 dollars ainsi qu’une quantité importante de bijoux en or et des portables. Mais Rabé Dan Tchadoua n’est pas n’importe qui à Maradi. Riche homme d’affaire doté d’une humilité exemplaire, il est également, de loin, le mécène le plus généreux de Maradi. Son histoire a ébranlé plus d’un maradawa. Aussitôt après l’attaque de son domicile, le onzième jour du mois de Ramadan, dans toutes les mosquées de Maradi, Tchadoua, Katsina et Kano où l’homme est connu, des séances de prières collectives étaient spontanément et quotidiennement organisées pour demander à Dieu (qui ne dort pas) de démasquer au grand jour les auteurs de cette ignoble attaque. Tous les observateurs prédisaient qu’avec tant de « missiles religieux », le gang n’avait tout au plus que 40 jours de sursis.
Dieu faisant bien les choses, la police réussit fortuitement à mettre la main sur l’un des membres de la bande. Le malfrat s’était retranché dans un hôtel avec sa copine d’où il réclamait avec insistance à « Bengué » le partage du pactole ramassé chez Rabé Dan Tchadoua. Apres cette première prise, la police réussit enfin à se mettre sur les traces du « chef des bandits », localisé toujours à Maradi, mais qui restait introuvable, tant il bénéficiait de complicités dans tous les quartiers. Il dispose aussi de nombreuses maisons, ce qui facilite sa dissimilation. En ce jour fatidique, il aurait été localisé au quartier Zaria. A peine la police a-t-elle commencé à déployer son dispositif, il réussit à quitter le quartier, alerté par ses complices invisibles. Tard la nuit, la police le localisa à nouveau au quartier Yan Belbélou. Ex caporal de l’armée, il maitrisait parfaitement les techniques d’escalade et de descente d’obstacles. Dans ce quartier populaire aux maisons imbriquées et aux rues mal dessinées, la course poursuite dura des heures avant que la police ne réussisse à le maitriser.
Sale casier judiciaire
« Les populations du Niger peuvent dormir en paix ! » C’est en ces termes que le Gouverneur Abdou Mahaman a entamé ses remerciements et encouragements envers la police de Maradi. Car l’individu et sa bande ont écumé l’ensemble du Niger. De Niamey, Dosso, Tahoua, Agadez, Arlit, Maradi, Zinder, Diffa, etc. Partout, Souleymane Labo, alias « Bengué » et sa bande ont attaqué des domiciles, violé des femmes et des filles, cassé les coffres des stations services et autres magasins, tué et assassiné froidement les victimes qu’ils ont dévalisées. Pendant parait-il plus de 10 ans, il a sévit dans tout le pays et même dans les pays voisins, en réussissant toujours à passer entre les mailles.
Pour autant, l’individu n’est pas un inconnu de la police et des services judiciaires. Selon Chaibou Moussa, Procureur de Maradi, plusieurs mandats d’arrêts ont été lancés à son encontre tant à Niamey qu’à Maradi, car la police n’a jusque-là réussi qu’à mettre la main sur des morceaux de la bande qui, telle une hydre, se reconstituait assez facilement pour aller frapper ailleurs dans le grand Niger. Outre les attaques sanglantes des domiciles et entreprises de commerces à Niamey et ailleurs dans le pays, ici à Maradi, il est reproché à Bengué l’attaque de la Direction Régionale des Douanes qui s’est soldée par la mort du fils du gardien froidement abattu, la disparition d’une somme de 3 millions ainsi que l’arme du brigadier de garde. On lui reproche également d’avoir organisé toutes les récentes attaques de stations services et entreprises de commerce dans la ville de Maradi au cours desquelles plusieurs dizaines de millions de francs et des centaines d’articles de valeur ont disparu.
Maniaque du sexe et séropositif de surcroit, il n’hésite pas à violer les femmes et les filles lors de leurs opérations. Dans la ville de Maradi, lui et sa bande sont soupçonnés du viol collectif des filles d’un salon de coiffure et de leurs clientes. Bengué, d’après des sources policières, serait un « violeur en série ». Il aurait violé des dizaines de fillettes en utilisant l’argent pour les appâter. Certaines de ces malheureuses sont d’ores et déjà contaminées par le virus. La police a également fait une découverte macabre dans son Smartphone. Il s’agit de la vidéo d’une jeune femme morte et dénudée. Une victime qu’il aurait sans doute violée puis assassinée, avant de filmer son corps, en guise de trophée.
Le procès de Bengué va être retentissant !