La justice du Niger a mis mardi en liberté provisoire six opposants proches du président du Parlement, Hama Amadou, poursuivis pour "atteinte à la sûreté de l’Etat" après trois mois de détention, a annoncé leur avocat.
"C’est une victoire du droit. Je n’ai jamais douté de la justice parce que c’est un dossier vide. Ca ne peut que se solder par ce genre de résultat", s’est réjoui Me Amadou Boubacar devant la presse.
Parmi les personnes remises en liberté figurent l’ex-ministre de la Santé Soumana Sanda, l’ex-maire de Niamey, Oumarou Dogari et le colonel de l’armée à retraite, Abdourahamane Saïdou.
Le 24 mai, le ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, avait affirmé qu’une quarantaine de militants du Moden, le parti de Hama Amadou, avaient été arrêtés pour leurs "liens avec une tentative préméditée de créer une campagne de terreur devant aboutir dans leur esprit à un putsch militaire".
Quelques jours plus tôt, le domicile d’un député proche du pouvoir avait essuyé des tirs, tandis que le siège du parti au pouvoir avait été victime d’une attaque au cocktail Molotov qui avait fait trois blessés, dont un grièvement.
Tous les militants interpellés avaient été remis en liberté après quelques jours de détention à l’exception des six relâchés mardi.
"C’est une mise en scène qui vise à arrêter des gens du Moden et par la suite organiser des représailles contre nous", avait dénoncé Hama Amadou, ancien allié du président Issoufou.
Selon ses partisans, M. Amadou, qui a gagné les rangs de l’opposition en août 2013, est le principal rival du chef de l’Etat pour la présidentielle de 2016.