NIAMEY - Les forces de sécurité nigériennes mènent actuellement une opération visant à lutter contre l’immigration clandestine dans la région d’Agadez (nord), zone frontalière de la Libye et frappée en mai par des attentats suicides, a-t-on appris mercredi de source sécuritaire.
"L’opération que nous avons lancée vise à sécuriser la région nord et le démantèlement des réseaux clandestins d’immigrants fait partie du plan", a déclaré à l’AFP une source sécuritaire jointe à Agadez par téléphone depuis Niamey, sans précision sur les effectifs mobilisés.
Quelque 4.000 migrants clandestins ouest-africains entrent en Libye chaque mois en passant par cette grande ville du Nord désertique, d’après les autorités de la région.
"Nous allons contrôler l’immigration clandestine. Agadez est un carrefour et un point de départ pour des personnes de diverses nationalités, il y a beaucoup de mouvements incontrôlés, il faut mettre fin à l’anarchie", a affirmé sur la radio publique le gouverneur de la région d’Agadez, le colonel Garba Maïkido.
Selon la radio, les forces de sécurité ont "démantelé" un réseau d’immigrés dans la périphérie d’Agadez, lieu habituel de rassemblement pour les clandestins avant la périlleuse traversée du désert vers la Libye.
Lors de cette opération, "des dizaines" de candidats ouest-africains à l’émigration ont été interpellés et les véhicules qui devaient les acheminer en Libye ont été saisis, a rapporté un journaliste d’une radio privée d’Agadez.
Selon des observateurs, ces opérations musclées visent beaucoup à prévenir de nouvelles attaques, après deux attentats suicide perpétrés le 23 mai par des groupes islamistes dans la région. Une vingtaine de militaires avaient été tués à Agadez par des kamikazes dans l’une de ces attaques, visant un camp de l’armée.
Le président nigérien Mahamadou Issoufou a affirmé que les assaillants venaient du Sud libyen. La Libye a démenti ces allégations mais a annoncé dans la foulée des mesures pour renforcer la sécurité dans les régions du sud du pays et sur les frontières.
Les attentats suicides dans le nord du Niger ont été revendiqués par deux groupes jihadistes, qui ont menacé de frapper à nouveau le Niger et les autres pays engagés militairement au Mali, où une intervention franco-africaine a permis depuis janvier de déloger les islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays depuis 2012.