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Lutte contre la pauvreté des femmes : Opération de distribution gratuite de chèvres rousses au profit des femmes dans la région de Maradi
Publié le jeudi 20 juin 2013   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Lutte contre la pauvreté des femmes : Opération de distribution gratuite de chèvres rousses au profit des femmes dans la région de Maradi


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Dans le domaine de l’élevage, la région de Maradi a beaucoup de potentialités. On y retrouve des espèces animales très prisées notamment la race Ballami de brebis et moutons, et celle de la chèvre rousse qui est considérée comme le symbole de la région. C’est cette espèce animale qui est distribuée aux femmes pour les aider à lutter contre la pauvreté. Une opération fortement appréciée par les femmes dans les villages.
Dans les départements de Tessaoua, Mayahi et Guidan Roumdji, ce sont vingt villages qui ont été ciblés par le Ministère de l’élevage pour une opération de distribution gratuite de chèvres rousses au profit des femmes issues des ménages vulnérables. A Rouga Amaney et au village de Korin Djado dans la commune urbaine de Guidan Roumdji, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que la population a accueillie le maire, le directeur départemental de l’élevage et le représentant du chef de canton, venus pour la distribution gratuite de chèvres, à des femmes qui ont été ciblées pour la première phase de cette opération. La distribution doit en effet se poursuivre au fur et à mesure que les chèvres mettent bas jusqu’à ce que toutes les femmes du village soient servies.
Avant de procéder à la distribution, le cadre du service de l’élevage, M. Boubacar Hamani, et le maire Abdoulaye Dan Djibo ont expliqué à l’assistance composée de femmes mais aussi des hommes et des enfants, le but de l’opération, le processus de désignation des premières bénéficiaires. Ils ont conseillé également aux femmes de bien élever ces chèvres pour qu’elles se reproduisent afin que tout le village soit servi. Pour les neuf villages ciblés dans le département de Guidan Roumdji, ce sont 368 chèvres et 18 boucs géniteurs, soit 386 têtes au total qui ont été prévus dans le cadre de l’opération. Une impatience et une fébrilité est perceptible chez les femmes et les hommes qui assistent et participent au processus du choix des bénéficiaires. Il fallait d’abord procéder en privilégiant les femmes issues des ménages les plus vulnérables. Des noms sont ainsi proposés par l’assistance qui juge ensuite de la justesse du choix. Cette opération qui tire son origine du souci d’aider les ménages vulnérables qui étaient en déficit alimentaire en 2011, comporte plusieurs avantages.
En effet, chaque femme ciblée reçoit gratuitement quatre chèvres. Pour chaque chèvre qui met bas, un cabri est prélevé, et le cheptel ainsi constitué est redistribué à d’autres femmes. Une initiative qui s’avère une solution au problème de pauvreté auquel sont confrontées les femmes dans les villages. Aussi, les bénéficiaires ne tarissent pas en remerciements à l’endroit des autorités qui ont initié l’opération. «Je suis comblée, je remercie nos autorités qui ont pensé à nous », dit Madey une veuve du campement Rouga Amney.
Au village de Korin Djado, le processus pour désigner les premières bénéfi-ciaires fut particulièrement long.
Tellement les candidates étaient nombreuses et leur désir d’avoir les chèvres très fort. Les noms proposés étaient soumis à un examen public, à la critique. « C’est à un exercice de la démocratie que vous assistez » me chuchotait le maire de Guidan Roumdji. A la fin, les bénéficiaires prirent possession de leur capital, en remerciant Allah et les autorités pour le cadeau reçu. Le maire Abdoulaye Dan Djibo a encore attiré l’attention des bénéficiaires pour qu’elles élèvent bien les chèvres dont les produits doivent profiter à toute la population. Des comités de gestion et de suivi ont été mis en place dans les villages. Les membres de ces comités qui seront transformés en groupement dont tous les membres seront progressivement servis en chèvres rousses.

La démarche qui contribue à lutter contre la pauvreté, participe également de la vulgarisation de la race de la chèvre rousse, de la protection de ce patrimoine. La chèvre rousse dont Maradi est considérée comme sa région d’origine, est une espèce animale particulière très recherchée. Plusieurs raisons expliquent le choix que portent les éleveurs, mais aussi les consommateurs sur cet animal. Elevée dans de bonnes conditions, la chèvre rousse se multiplie rapidement. Elle peut mettre bas deux fois par an. Dans certains cas, cette chèvre peut mettre bas jusqu’à quatre petits en une seule gestation. Son élevage constitue une importante source de richesse pour les éleveurs. C’est une activité qui procure des revenus substantiels. Dans la plupart des villages du Niger, l’autonomie financière des femmes résulte de l’élevage de cet animal. En fait, l’élevage de la chèvre rousse contribue sensiblement à la lutte contre la pauvreté. En période de crise alimentaire, ce qui est assez fréquent avec les mauvaises campagnes agricoles, ces chèvres rousses sauvent beaucoup de famille, car c’est avec l’argent provenant de leur vente que les céréales sont achetées.

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