Réuni ce jour, mercredi 19 juin 2013 en session extraordinaire, à l’effet d’examiner la grave situation politique, sécuritaire et socio économique dans laquelle se trouve plongé notre pays du fait de l’incompétence et de l’irresponsabilité du pouvoir en place, le Bureau Politique National du MNSD NASSARA fait la déclaration suivante :
DE LA SITUATION POLITIQUE
L’opinion publique nationale et internationale se souvient, qu’en dépit des manipulations et des fraudes multiformes ayant marqué le processus électoral de 2010-2011 pour empêcher le retour du MNSD NASSARA et de ses Alliés au pouvoir, son candidat, conscient du rôle de notre grand Parti dans la stabilité politique du Niger, a préféré accepter le résultat de ces élections, épargnant ainsi aux nigériennes et aux nigériens les conséquences désastreuses d’une crise postélectorale.
Aussi, depuis l’installation des autorités actuelles, le MNSD NASSARA et les Partis politiques membres de l’ARN n’ont posé aucun acte susceptible d’entraver l’action du Gouvernement, laissant ainsi aux tenants du Pouvoir toute latitude pour mener à bien leur programme dit de la « renaissance ».
Mais, hélas, les nigériennes et les nigériens, désabusés, retiendront des deux ans de cette gestion calamiteuse notamment ce qui suit :
1. Des violations répétées de la Constitution et des lois de la République;
2. Une politisation sans précédent de l’Administration Publique et une exclusion systématique des cadres compétents au seul motif qu’ils sont militants ou sympathisants des Partis membres de l’Opposition ;
3. Des pratiques mafieuses dans l’attribution des marchés publics dont les adjudicataires, toujours les leurs, sont connus longtemps à l’avance ;
4. L’élaboration et la présentation des faux budgets et des faux bilans des réalisations du régime;
5. Les coûts scandaleux et particulièrement exorbitants des infrastructures routières ; à titre illustratif : 24 milliards pour 17 Km ;
6. Le scandale de la gestion de l’aide aux populations victimes de la crise alimentaire et des inondations ;
7. L’abandon de la politique d’affirmation de notre souveraineté sur nos ressources du sous-sol et la gestion opaque et scandaleuse des ressources minières et pétrolières ;
8. L’abandon des secteurs sociaux de base (éducation, santé) comme en atteste la régression du Niger dans le dernier rapport du PNUD sur l’IDH ;
10) Le mensonge d’Etat, érigé en mode de gouvernance : fausse tentative de coup d’état, fausse accusation sur l’origine de l’incendie du ministère de la Justice ;
11) La diplomatie belliciste du régime, peu soucieuse des rapports séculaires de bon voisinage de notre pays.
Cette situation est aujourd’hui aggravée par le péril sécuritaire, la crise de l’énergie électrique, la crise financière, l’instrumentalisation et le verrouillage de certaines Institutions de l’Etat, mettant les populations nigériennes dans une situation de détresse et de désarroi sans précédent au point de se demander si le ciel ne leur est pas tombé sur la tête !
DE LA SITUATION SECURITAIRE
S’agissant de la sécurité nationale, la position du MNSD NASSARA a toujours été claire, constante et connue de tous ; elle constitue du reste, l’un des axes majeurs de son programme politique.
Ainsi, pendant les dix (10) ans de gestion du MNSD NASSARA et de ses Alliés, ce dossier a été traité avec la perspicacité que l’on sait en dotant nos Forces de Défense et de Sécurité des moyens adéquats pour faire face à leur mission. C’est fidèle à ce crédo, que les députés de l’ARN ont voté en faveur de la résolution qui a autorisé l’envoi des troupes au Mali.
Malheureusement, l’incompétence, les déclarations incendiaires voire inopportunes, les tâtonnements et l’infiltration probable des arcanes du Pouvoir par des réseaux de complicité mettent en danger la vie de nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité en particulier et de nos populations en général.
Ainsi, les circonstances ayant favorisé ou permis les attaques du camp militaire d’Agadez, de l’usine de la SOMAIR à Arlit ainsi que de la prison civile de Niamey, ont laissé plus d’un nigérien perplexe. Il en est de même de la détention de plusieurs terroristes dont les relations avec les milieux du narcotrafic sont bien connues, dans une prison de droit commun sans aucune mesure particulière de sécurité alors qu’il existe des centres de détention appropriés. A ce sujet, l’arrestation des Régisseurs des prisons civiles de Niamey et de Kollo n’est-elle pas l’arbre qui cache la forêt ?
Les communications hasardeuses et contradictoires des ministres chargés de la défense nationale, de l’intérieur et de la justice, porte -parole du Gouvernement, à l’occasion de ces évènements, loin de rassurer, ont plutôt ajouté à la confusion et à la psychose !
DU MALAISE SOCIO-ECONOMIQUE
En dépit des importantes ressources financières additionnelles issues de l’exploitation du pétrole auxquelles les nigériens auraient dû légitimement s’attendre, et de nombreuses conventions de financement soit disant immédiatement « décaissables », le pays renoue avec la crise financière marquée par le triste souvenir des arriérés de salaires et de l’accumulation des dettes intérieures vis-à-vis des fournisseurs de l’Etat.
Pour toute solution, le Gouvernement de la « renaissance » ne trouve mieux que de procéder à des ponctions aveugles sur la trésorerie des entreprises publiques et de créer la diversion en organisant un simulacre de « billetage » , véritable opération d’humiliation collective des agents de l’Etat dont le seul but est de camoufler l’incapacité du Pouvoir à payer désormais les salaires à terme échu.
C’est dans ce contexte de malaise socio-économique qui n’épargne ni l’opérateur économique, ni le consommateur qu’intervient la plus grave crise d’énergie électrique que le Niger n’ait jamais connue. Comme à son habitude, ici aussi, le Gouvernement a particulièrement brillé par l’irresponsabilité, la contradiction et le mensonge.
DE L’INSTRUMENTALISATION ET DU VERROUILLAGE DES INSTITUTIONS DE LA REPUBLIQUE
Rattrapé de toutes parts par les conséquences d’une gestion calamiteuse et irresponsable, le régime est aujourd’hui, à bout de souffle, au carrefour des impasses, incapable de s’orienter et de sortir de l’ornière.
Les chantres de la « renaissance » s’engagent sur la voie périlleuse de la dérive dictatoriale avec comme corollaires l’usage d’expédients médiatiques, les mises en scène, les tentatives d’instrumentalisation et le verrouillage des Institutions Républicaines.
C’est dans cette logique qu’il faut comprendre :
1. La mise en quarantaine du CNDP ;
2. La caporalisation des Institutions de la République ;
3. Les tentatives d’instrumentalisation des Organisations de la Société civile et des Syndicats ;
4. La mise sous-tutelle des medias publics;
5. Les tentatives de remise en cause de la réforme des marchés publics ;
6. Le harcèlement fiscal et douanier des opérateurs économiques aux fins de débauchage politique ;
7. L’utilisation de la HALCIA et de l’Inspection d’Etat à des fins de règlement de compte politique ;
8. Les tentatives d’instrumentalisation du Pouvoir judiciaire caractérisées notamment par les harcèlements judiciaires du Parti CDS RAHAMA; la politisation apparente de la Cour Constitutionnelle;
9. Les tentatives d’instrumentalisation du dossier sécuritaire (vrai faux enlèvement de Saadi Khadafi ; vraie fausse attaque terroriste du camp de la gendarmerie de Kouaratégui ; banalisation de l’hymne national par son utilisation scandaleuse dans des spots publicitaires ; justification de toutes les incuries du régime par le dossier sécuritaire) ;
10. L’implantation, dans des conditions opaques, de bases militaires étrangères sur le territoire national.
Face à toutes ces dérives qui traduisent l’incapacité du régime à conduire les destinées du pays et au regard de l’ampleur de la détresse de la population, le MNSD NASSARA, conscient de sa responsabilité:
1. Présente ses condoléances émues aux familles endeuillées suite aux différentes attaques terroristes et souhaite un prompt rétablissement aux blessés ;
2. Exige du Gouvernement que toute la lumière soit faite sur la véritable destination des moyens votés par l’Assemblée Nationale en faveur des Forces de Défense et de Sécurité ;
3. Exige du Gouvernement que les enquêtes relatives aux attaques terroristes du camp militaire d’Agadez, de l’usine de la SOMAIR à Arlit et de la prison civile de Niamey ne subissent pas le même sort que les enquêtes de l’incendie du Ministère de la Justice et des marchés ;
4. Exige que toutes les dispositions soient prises pour démasquer et neutraliser les réseaux éventuels de complicité tapis dans les arcanes du Pouvoir afin de sécuriser davantage nos Forces de Défense et de Sécurité dans leur noble et exaltante mission ;
5. Exige que cesse l’instrumentalisation du dossier sécuritaire pour camoufler la faillite du régime ;
6. Encourage et soutient nos forces de Défense et Sécurité dans l’exercice de leur noble mission ;
7. Exige du Gouvernement le rétablissement sans délai de la fourniture en énergie électrique et une attitude plus responsable dans la gestion de cette crise en cessant de mentir aux populations.
8. Demande au Gouvernement de prendre toutes les dispositions pour faire évaluer les pertes énormes subies par les opérateurs économiques en particulier et les consommateurs en général et d’en tirer toutes les conséquences ;
9. Exige du Président de la République, garant du bon fonctionnement des Institutions, de respecter et de faire respecter scrupuleusement la Constitution et les lois de la République conformément aux termes de son serment coranique ;
10) Exprime sa vive préoccupation face à la dégradation inquiétante des finances publiques avec notamment comme conséquences le retour des arriérés de salaire et l’accumulation des impayés vis –à vis des fournisseurs de l’Etat ;
11) Exige que toute la lumière soit faite sur la gestion des filières minière et pétrolière conformément aux dispositions de la Constitution ;
12) Met en garde le Pouvoir contre les différentes tentatives d’instrumentalisation et de verrouillage des Institutions de la République, prémisses d’une dérive dictatoriale de tout régime aux abois et le rend seul responsable de tout ce qui pourrait advenir ;
En tout état de cause, le MNSD NASSARA saura se donner les moyens légaux nécessaires pour arrêter cette descente aux enfers de notre cher pays, le Niger.
Le Bureau Politique National du MNSD NASSARA demande à tous les citoyens soucieux du devenir de notre Pays, aux militantes et aux militants sympathisantes et sympathisants du MNSD NASSARA et des Partis membres de l’Alliance pour la Réconciliation Nationale(ARN), de se tenir mobilisés pour sauver le Niger.