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Les organisations paysannes misent sur la modernisation de notre agriculture
Publié le vendredi 21 juin 2013   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Les organisations paysannes misent sur la modernisation de notre agriculture


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L’économie du Niger repose essentiellement sur le secteur agro-sylvo-pastoral. Les plus hautes autorités du pays ont réaffirmé leur volonté de faire de l’agriculture le levier de la croissance de l’économie et une source de richesses pour les populations nigériennes, notamment rurales. Ainsi, les paysans se sont organisés en plusieurs structures dont la Plate-forme Paysanne du Niger (PFPN), constituant un cadre organisé de réflexion, de concertation et d’actions des Organisations Paysannes. Ce cadre a pour mission de contribuer à la défense des intérêts matériels et moraux de ses membres au niveau national, sous-régional et international par des actions de développement, la concertation, le lobbying, le plaidoyer et l’échange d’expériences.
En cette veille de campagne agricole 2013, les paysans s’activent pour affronter les travaux champêtres. Le vice-président de la Plate-forme paysanne, M. Amadou Mossi, indique que leur structure est en pleine action pour la préparation de la campagne agricole. Cependant, il déplore une faible participation de certains de leurs membres.

Pour rappel, dans le rapport général du Ministère en charge de l’Agriculture, la campagne agricole d’hivernage 2012 s’est déroulée à la grande satisfaction de l’ensemble des acteurs. Selon ce rapport, elle a été marquée par une pluviométrie excédentaire au niveau de la majeure partie de la zone agricole, avec des précipitations régulières, plus ou moins importantes et fortes qui sont la cause des inondations ayant occasionné des dégâts par endroits, surtout dans les régions du fleuve Niger. Une situation phytosanitaire globalement calme et sous contrôle pour tous les ravageurs a été remarquée. Il faut ensuite noter que le Ministère en charge de l’Agriculture a annoncé la mise en place d’importants appuis en intrants (semences améliorées, engrais et produits phytosanitaires) apportés par l’Etat et ses partenaires, et les récoltes obtenues avaient été bonnes.
Cette année par contre, les paysans constatent que leurs boutiques d’intrants disposent de peu d’engrais. ’’Nos boutiques ne sont pas remplies ; pire, l’Etat crée une concurrence à travers la vente de l’engrais, qui coûte déjà cher en ville et aussi dans les villages. Nous avons attiré l’attention du gouvernement sur cet aspect, mais tout de même cela est resté sans suite’’, déplore le vice président de la Plate-forme Paysanne.
En ce qui concerne les semences, les paysans avancent qu’ils n’ont pas de problèmes particuliers.
’’En effet, la plupart de nos agriculteurs disposent de leurs propres semences sélectionnées. Ces semences sont de qualité, et sont certifiées par les centres de recherches tels que l’INRAN et ICRISAT. Et avec la variabilité climatique, dont les paysans sont désormais conscients, la PRESAO (Prévisions Saisonnières de l’Afrique de l’Ouest) annonce que cette année, il sera enregistré des cumuls pluviométriques équivalents à excédentaires par endroit, par rapport à la période de référence 1981-2010. De même, il est annoncé que les dates de démarrage et de fin de saison des pluies équivalentes et des séquences sèches seront moins longues pendant les périodes critiques d’installation et de reproduction des cultures.
« Nous tenons compte de ce que disent les chercheurs sur la prévision météorologique. Ce sont des estimations, il faut reconnaitre que la pluie appartient à Dieu. Récemment, il avait plu, mais les services de la météo nous ont dit de ne pas semer, et la plupart des cultivateurs ont respecté la consigne. Ceux qui ont refusé de suivre le conseil des services de la météo ont beaucoup perdu, car présentement, les pousses de mil sont entrain de sécher dans les champs », explique, le vice-président de la Plate-forme Paysanne du Niger.
Les prévisions de la PRESAO (Prévisions Saisonnières de l’Afrique de l’Ouest) ont montré des caractéristiques de la saison pluvieuse 2013 : savoir un cumul pluviométrique saisonnier excédentaire à normal, des dates de début de saison normales à légèrement tardives, des dates de fin normales à tardives, des périodes de séquences sèches plus courtes aussi bien après le démarrage de la saison que pendant la période de reproduction des cultures, augurent de bonnes conditions hydriques pour le développement des cultures dans les zones à régime pluviométrique en Afrique de l’Ouest.
Au Niger, les paysans demandent à l’Etat de moderniser l’agriculture en y investissant les moyens conséquents. Ils pensent que la plus grande difficulté demeure le manque de matériels modernes pour l’agriculture. ’’A un moment donné, l’Etat a amené du matériel agricole motorisé, mais les bénéficiaires étaient les hautes personnalités. Les paysans ont été lésés dans la distribution ’’, souligne M. Amadou Mossi.
Selon le vice-président de la Plate-forme Paysanne, ’’peut-être qu’avec la mise en œuvre de l’initiative 3N, le problème de l’agriculture aura de solutions durables, bien que les organisations paysannes n’aient pas encore été invitées dans sa mise en œuvre. ’’On nous avait dit que les portes d’entrée de l’initiative 3N, ce sont les communes. Jusque-là, nous n’avons aucun contact concret avec cette institution. Quand on nous rassemble au cours des ateliers, les participants écoutent les discours politiciens et applaudissent sans rien comprendre. Pour moi, la mise en œuvre de l’initiative 3N est toujours en projet’’, affirme M. Abdou Nino, président de la Fédération Nationale d’Agropastoralisme (FENAP), une organisation membre de la Plate-forme paysanne du Niger.
Selon lui, actuellement, il manque toujours de politique agricole bien adaptée et partagée avec les partenaires qui appuient le Niger. Par exemple, dit-il, avec la Stratégie de Développement Rural (SDR), les partenaires avaient adhéré parce que les objectifs étaient axés sur les résultats. ’’Je vous le dis, depuis l’avènement de l’initiative 3N, l’Etat ne discute plus avec les paysans. Mais avant la mise en œuvre de cette initiative 3N, à l’annonce de chaque campagne agricole, les services techniques nous réunissent pour nous informer des prévisions météorologiques et des éventuelles attaques des criquets pèlerins au cours de l’année. De notre côté, nous informons et sensibilisons les paysans pour prendre des précautions préalables’’, a-t-il indiqué.

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