Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Niger    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article




  Sondage


 Autres articles



Comment

Société

Prévenir les menaces des ennemis des cultures
Publié le vendredi 21 juin 2013   |  Le Sahel




 Vos outils




«Quand on parle de la sécurité alimentaire, il faut évidemment évoquer la protection des cultures, qui fait appel à la lutte contre le criquet pèlerin, cet insecte qui a causé beaucoup de dégâts en 2004 dans notre pays'', affirme M. Yahaya Garba, Directeur général du Centre National de Lutte Anti-acridienne (CNLA).

Il faut rappeler que l'agriculture nigérienne rencontre plusieurs problèmes dont celui des invasions des ennemis des cultures, à savoir les chenilles mineuses du mil et surtout les criquets pèlerins. Le CNLA s'active pleinement cette année dans le cadre des préparatifs de la campagne agricole au Niger. Déjà, des équipes de prospection et de lutte sont mobilisées sur le terrain pour prévenir toute menace. Un appui est donc indispensable de toute urgence pour renforcer les capacités d'intervention des équipes de terrain à grande échelle et sur la durée requise de la lutte.
La mission du Centre National de Lutte Antiacridienne est de surveiller les aires grégarigènes de l'Aïr et du Tamesna de criquet pèlerin, aires qui couvrent vingt-quatre millions d'hectares, et également le Sahel de pâturage qui est une zone de reproduction de cet insecte en période d'hivernage. Quant à l'Aïr, il abrite plusieurs foyers de grégarisations autour du massif, le long des oueds et dans les zones d'épandage. Relativement au Tamesna, les foyers de grégarisation sont concentrés le long de la vallée fossile de l'Azaouak et ses affluents, mais aussi dans les dépressions, cuvettes endoréiques et inter dunaires. ''Cette surveillance du Centre National de Lutte Antiacridienne permet d'empêcher à ce que le criquet pèlerin passe de la phase inoffensive à la phase grégarigène en formant des bandes larvaires et des essaims. La deuxième mission du centre est la lutte curative, quand il y a apport de populations de criquets à partir des régions des pays voisins ou la région occidentale constituée de la Mauritanie, de l'Algérie, du Maroc, la Libye et la Tunisie. On note aussi l'apport de populations de criquets à partir de la région centrale. En ce moment aussi, la mission du centre devient une lutte curative en collaboration avec les partenaires techniques'', indique M. Yahaya Garba.

Face à de telles situations, ajoute le Directeur général, le CNLA et ses partenaires utilisent les moyens aériens, terrestres, les brigadiers phytosanitaires pour effectuer le traitement dans la zone dite de reproduction pour éviter les dégâts sur les cultures. La lutte contre le fléau est axée essentiellement sur la stratégie de prévention et la capacité de réaction rapide du centre. Et c'est ce qui assure son succès. M. Yahaya Garba a précisé que son institution a élaboré deux plans d'action présentés au Conseil d'Administration, et qui ont été validés à la réunion des experts regroupant dix pays de la région occidentale en matière de lutte contre les invasions acridiennes, tenue du 10 au 11 juin 2013 à Agadir au Maroc.
Dans le premier plan d'action retenu par la réunion, il est prévu le déploiement de dix équipes de prospection et cinq autres équipes de lutte dans l'Aïr et le Tamesna, mais d'une superficie de 30 000 hectares. Quant au deuxième plan, il prévoit le traitement de 60 000 hectares avec une quinzaine d'équipes de prospection et dix équipes de lutte.
Actuellement, souligne notre expert, on constate des infestations dans les zones de reproduction au Niger qui a bénéficié d'une pluviométrie précoce dès le mois d'avril. Les conditions écologiques commencent à être favorables. Les insectes sont guidés dans leur déplacement par la présence de nourriture. ''Donc, en dehors des populations autochtones qui vont se développer, on aura certainement un apport probable de populations de criquets pèlerins à partir des autres pays de la région occidentale et centrale. Nous avons déjà déployé deux équipes sur le terrain dans le Tamesna et dans l'Aïr. Tout de même, au début de la troisième décade du mois de mai, nous avons également dépêché deux équipes dans les versants Est et Ouest de l'Aïr qui sont des zones à surveiller continuellement de près'', a-t-il indiqué.
Par ailleurs, M. Yahaya Garba a souligné que dans l'exécution du travail, les équipes sont confrontées à des difficultés d'ordre logistique (véhicules) et sécuritaire. Pour lui, il faut prendre beaucoup de précautions bien que les équipes soient accompagnées par des Forces de Défense et de Sécurité, dont il salue au passage pour la collaboration. ''Sans leur présence, il serait très difficile de faire le travail'', a-t-il dit. Selon le Directeur général du Centre National de Lutte Antiacridienne, le rôle joué par le Dispositif National de Prévention de Gestion des Catastrophes et Crises Alimentaires est très important dans la lutte contre les criquets pèlerins. ''Grâce à ce dispositif, la totalité de notre plan est couverte. Nous avons aujourd'hui au Niger une base aérienne qui est opérationnelle. Notre pays détient un outil pour lutter contre ces fléaux des cultures. D'ailleurs, lors de la rencontre à Agadir, nous avons recommandé au niveau du Conseil d'Administration de mettre à notre dispositif des pesticides nécessaires et à temps pour parer à toute éventualité'', ajoute-t-il.
Il faut enfin noter que le Niger constitue un couloir de passage du criquet dans ses mouvements migratoires entre les zones de reproduction estivale du Sahel vers les zones de reproduction hiverno-printanière, et vice-versa. Cette situation expose le pays à la menace acridienne qui peut venir de ces foyers de grégarisation, et aussi des régions voisines.

 Commentaires