Le Bureau Politique National du MNSD NASSARA, (principal parti de l’opposition nigérienne) réuni, en session extraordinaire, hier mercredi 19 juin 2013, à l'effet d'examiner la grave situation politique, sécuritaire et socio économique dans laquelle se trouve plongé notre pays du fait de l'incompétence et de l'irresponsabilité du pouvoir en place a fait une déclaration incendiaire.
Point par point, secteur par secteur, cette formation politique a démoli les tenants et aboutissants du pouvoir en place.
En effet, ce pour la première et de façon solennelle que le MNSD Nassara a qualifié les élections présidentielles de 2011 de frauduleuses. Le parti rappelle à cet effet, à « l'opinion publique nationale et internationale (…), qu'en dépit des manipulations et des fraudes multiformes ayant marqué le processus électoral de 2011 pour empêcher le retour du MNSD NASSARA et de ses Alliés au pouvoir, car c'est bien de cela qu'il s'agissait, son candidat, conscient du rôle de notre grand Parti dans la stabilité politique du Niger, a préféré accepter le résultat des élections, épargnant ainsi aux nigériennes et aux nigériens les conséquences désastreuses d'une crise postélectorale ».
Cette non reconnaissance officielle de sa défaite traduit si besoin en est, le degré de défiance qui s’est installé entre l’opposition et le pouvoir. Elle remet également en cause le label de « restaurateurs de la démocratie » dont se prévalait jusqu’à alors, l’ex junte de Salou Djibo.
Tout le monde se souvient que le Général président avait juré en son temps qu’il userait de tout son possible pour empêcher le retour aux affaires du parti qu’il avait renversé. C’est ainsi qu’il a passé un deal avec le candidat du pnds tarraya, Président actuel, pour qu’il lui donne le pouvoir et qu’en retour celui-ci garantisse les arrières du Général Président. Ainsi dit, ainsi fait. Mahamadou Issoufou a aujourd’hui le pouvoir et Salou Djibo dort tranquille, sa gestion catastrophique émaillée de pillage systématique des biens de l’Etat restera impunie tant que son mentor est au pouvoir.
Le MNSD Nassara vient aujourd’hui de rendre public, ce pacte secret, par l’emploi des mots dont seuls les politiciens ont le secret.
Dans sa déclaration, le MNSD NASSARA et les Partis politiques membres de l'ARN rappellent aussi que depuis l'installation des nouvelles autorités, ils n'ont posé aucun acte susceptible d'entraver l'action du Gouvernement.
Aussi, les tenants du « Guri Système » ont-ils eu toute la latitude pour mener à bien leur programme dit de la « renaissance ».
Dressant le bilan des deux ans de gestion de ce qu’il appelle la « République des Faussaires »le MNSD Nassara énumère entre autres : les violations répétées de la Constitution et des lois de la République, la politisation sans précédent de l'Administration et l'exclusion des
cadres compétents au seul motif qu'ils sont militants ou
sympathisants des Partis membres de l'ARN ; le « wassosso » dans l'attribution des marchés publics dont les
adjudicataires sont connus longtemps à l'avance; les relations ambiguës du Pouvoir avec le narcotrafic international qui a participé au financement des campagnes électorales de certains partis politiques; les faux budgets et les faux bilans des réalisations du régime; le scandale du dossier « Niamey Gnala » : le faux « Echangeur », la
route Goudel-Tondibia etc, le scandale de la gestion de l'aide aux populations et des inondations ; l'abandon de la politique d'affirmation de notre souveraineté sur nos
ressources du sous-sol et la gestion opaque et scandaleuse des
ressources minières et pétrolières ; l'abandon des secteurs sociaux (éducation, santé) comme en atteste le
déclassement du Niger dans le dernier rapport du PNUD sur l’IDH ; les vraies fausses affaires non encore élucidées (coup d'état,
incendies des marchés et du ministère de la Justice ; la diplomatie va-t-en guerre du régime.
Cette situation est aujourd'hui aggravée par le péril sécuritaire, la crise de l'énergie électrique, la crise financière, l’instrumentalisation et le verrouillage des Institutions de l'Etat en mettant les populations nigériennes dans une détresse et un désarroi sans précédent au point où elles se demandent si le ciel ne leur est pas tombé sur la tête !
S'agissant de la sécurité nationale, le MNSD NASSARA a rappelé sa position qui constitue l'un des axes majeurs de son programme de développement. Il indique avoir traité ce dossier avec la perspicacité que l'on sait en dotant nos forces de défense et de sécurité des moyens pour faire face à leur mission régalienne. Du reste, c'est fidèle à ce credo, que les députés de l'ARN ont voté en faveur de la résolution qui a autorisé l'envoi des troupes au Mali.
Aujourd’hui il constate malheureusement, que l'incompétence, les déclarations incendiaires voire inopportunes, les tâtonnements, les relations de proximité de certains tenants du pouvoir avec certains milieux réputés proches du narcotrafic et du terrorisme international, mettent en danger la vie de nos vaillantes forces de défense et de sécurité.
Ainsi, les circonstances ayant favorisé ou permis les attaques du camp militaire d'Agadez, de l'usine de la SOMAIR à Arlit et de la prison civile de Niamey, ont laissé plus d'un nigérien perplexe. Il en est de même de la détention d'un terroriste dont les relations avec les milieux du narcotrafic sont bien connues, dans une prison de droit commun sans aucune mesure particulière de sécurité. A ce sujet, l'arrestation des Régisseurs des prisons civiles de Niamey et de Kollo n'est-elle pas l'arbre qui cache la forêt ? Les communications hasardeuses des ministres chargés de la défense nationale, de l’intérieur et de la justice porte -parole du gouvernement à l'occasion de ces événements, loin de rassurer, ont plutôt ajouté la psychose .
S’attardant sur le malaise social généralisé dans le pays, le MNSD Nassara affirme qu’en dépit des ressources financières issues de l'exploitation du pétrole auxquelles les nigériens auraient dû légitimement prétendre» et de nombreuses conventions de financement immédiatement « décaissables », le pays renoue avec la crise financière marquée par le triste souvenir des arriérés de salaires et de l'accumulation des arriérés intérieurs vis-à-vis des fournisseurs de l'Etat.
Pour toute solution, le Gouvernement ne trouve mieux que de procéder à des ponctions aveugles sur la trésorerie des entreprises publiques, et de créer la diversion en organisant un simulacre d'opération dite de « billetage », véritable opération d'humiliation collective des agents de l'Etat dont le seul but est de camoufler l'incapacité du gouvernement à payer désormais les salaires à terme échu.
C'est dans ce contexte de malaise social qui n'épargne ni l'opérateur économique, ni le consommateur qu'intervient la plus grave crise d'énergie électrique que le Niger n'ait jamais connue. Ici aussi, le Gouvernement a, comme d'habitude, fait étalage de son sport favori : irresponsabilité, déclarations contradictoires, mensonges, mensonges, mensonges.
Parlant des verrouillages des institutions de la République, le parti souligne que rattrapé de toutes parts par les conséquences d'une gestion calamiteuse et irresponsable, le « régime des faussaires » est aujourd'hui, à bout de souffle, au carrefour des impasses. Incapable de s'orienter et de sortir de l'ornière, il s'engage sur la voie périlleuse de la dérive dictatoriale avec comme corollaires l'usage d'expédients médiatiques, .les mises en scène, l'instrumentalisation et le verrouillage des Institutions de la République.
Il cite entre autres : la mise en quarantaine du CNDP ; la caporalisation des Institutions de la République par le PNDS ; les tentatives d'instrumentalisation des Organisations la Société civile et des Syndicats ; les tentatives de caporalisation de la Presse ;les tentatives d'étouffement de la réforme des marchés publics ; l’instrumentalisation du Pouvoir judiciaire caractérisé notamment par les harcèlements judiciaires du Parti CDS RAHAMA, l'arrestation illégale du député Ibrahim FOUKORI ; le verrouillage de la Cour Constitutionnelle de par sa composition ; les tentatives l'instrumentalisation du dossier sécuritaire (vrai faux enlèvement de Saadi Khadafi ; vraie fausse attaque du camp de la gendarmerie de Kouara tégui ; utilisation de l'hymne national dans des
spots publicitaires ; utilisation du dossier sécuritaire pour justifier toutes les incuries du régime).
Face à toutes ces dérives qui traduisent l'incapacité du régime à conduire les destinées du pays, et au regard de l'ampleur de la détresse des populations, le MNSD NASSARA, conscient de sa responsabilité : présente ses condoléances émues aux familles endeuillées suite aux différentes attaques terroristes et souhaitent un prompt rétablissement aux blessés ; exige que toute la lumière soit faite sur la véritable destination des moyens votés par l'Assemblée nationale en faveur des forces de défense et de sécurité ; Exige que les enquêtes relatives aux attaques terroristes du camp militaire d'Agadez, de l'usine de la SOMAIR à Arlit et de la prison civile de Niamey ne subissent pas le même sort que les vraies fausses enquêtes de l'incendie du Ministère de la Justice, du vrai faux coup d'Etat et de l'attaque / enlèvement de Dakoro ; exige que toutes les dispositions soient prises pour sécuriser davantage nos forces de défense et de sécurité dans leur noble et exaltante mission ; exige du Président de la République de se conformer à la Charte des Partis Politiques et au Statut de l'Opposition concernant le dossier CDS RAHAMA / Abdou LABO; exige du Gouvernement un prompt rétablissement de la fourniture en énergie électrique et une attitude plus responsable dans la gestion de cette en cessant de mentir aux populations ; exige de cesser l'instrumentalisation du dossier sécuritaire pour camoufler la faillite du régime ; Encourage et soutien nos forces de Défense et Sécurité dans l'exercice de leur noble mission ; demande au gouvernement de prendre toutes les dispositions pour faire évaluer les pertes énormes subies par les opérateurs économiques en particulier et les consommateurs en général et d'en tirer toutes les conséquences ;met en garde le gouvernement contre le retour des arriérés de salaire ; exige la mise en place d'une Commission d'enquête parlementaire sur la gestion de la filière pétrole ; met en garde le « Guri Système » contre les différentes tentatives d'instrumentalisation et de verrouillage des Institutions de la République, prémisses d'une dérive dictatoriale de tout régime aux abois et le rend seul responsable de ce qui adviendra ;
En tout état de cause, le MNSD NASSARA saura se donner les moyens nécessaires pour mettre fin à cette descente aux enfers du Pays.
Le MNSD NASSARA exhorte tous les citoyens soucieux du devenir du Niger à se tenir prêts pour donner la réponse qui sied à ce régime imposteur qui a échoué et qui ne peut en aucun cas satisfaire les aspirations légitimes du peuple nigérien.
Le Bureau Politique National du MNSD NASSARA demande aux militantes, militants et sympathisants du MNSD NASSARA et aux partis membres de l’ARN, de se tenir mobilisés pour sauver le Niger.
Le ton est ainsi donné, de quoi demain sera-t-il fait ? Seul Dieu le connait.
