Les quatre otages français enlevés en septembre 2010 à Arlit, dans le nord du Niger, ont été transférés en Algérie où ils sont aux mains du nouveau chef d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), Yahia Abou El Hamam, affirme Le Nouvel Observateur, jeudi 20 juin. Sur France Info, le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, s’est refusé à tout commentaire, conformément à la doctrine du gouvernement.
Marc Féret, Pierre Legrand, Thierry Dol et Daniel Larribe ont été capturés le 16 septembre 2010 par AQMI dans le nord du Niger, à Arlit, un site d’extraction d’uranium.
L’hebdomadaire s’appuie sur le témoignage d’un émissaire touareg qui se serait efforcé d’établir un contact avec les preneurs d’otages d’AQMI. Selon lui, l’ancien chef d’AQMI, Abou Zeïd, tué lors des combats dans le massif des Ifoghas, dans le nord du Mali, avait acheté une Toyota pour exfiltrer les otages après l’intervention française, mais il n’en a pas eu le temps.
Yahia Abou El Hamam, qui lui a succédé, s’en serait donc chargé, d’autant que les conditions de détention dans le désert devenaient très difficiles pour les otages, épuisés par leurs déplacements continuels. L’un d’eux se serait blessé à un doigt mais serait hors de danger.
L’hebdomadaire précise que l’ancienne équipe de négociateurs s’active toujours et qu’un représentant du président du Niger "a fait le voyage pour rencontrer Yahia". Il serait toutefois reparti sans résultat immédiat.
De son côté, un émissaire de la DGSE se serait rendu à Alger lorsque a été connue l’information du transfert en Algérie, il y a un mois.
L’exécutif a affirmé que les "terroristes" n’obtiendraient plus de rançon, quel que soit le montant réclamé. Selon Le Nouvel Observateur, la négociation porterait sur la libération d’un responsable d’AQMI détenu en Algérie en échange des otages.
Outre Marc Féret, Pierre Legrand, Thierry Dol et Daniel Larribe, trois autres otages français enlevés au Mali en novembre 2011 et en novembre 2012 restent détenus. Paris a déclaré en mars dernier ne pas être en mesure de confirmer la mort d’un autre de ces otages, Philippe Verdon, qu’AQMI affirme avoir exécuté en représailles à l’intervention française au Mali.