Il est de coutume qu’à chaque fois que des rumeurs deviennent de plus en plus folles ou que des supputations envahissent l’atmosphère de la vie du pays, il est logique que le Président de la République sorte pour mettre un terme à tout. Aujourd’hui, nous ne sommes pas loin de ces folies que les gens distillent à longueur de journée. Tout d’abord sur la situation sécuritaire.
Des esprits mal inspirés ou agissant sous la coupe de politiciens véreux s’activent à faire comprendre au peuple que les menaces auxquelles nous sommes confrontées résultent du mauvais choix du Président de la République : celui de combattre les djihadistes au lieu de négocier. De là aussi à remettre en cause notre dispositif sécuritaire qu’on traite de toutes les défaillances, en associant souvent avec joie l’inutilité de la présence des forces militaires et policières extérieures. Entre nous, avons-nous un autre choix que celui de combattre les narco trafiquants ?
Avons-nous un autre choix que de nous associer à la communauté internationale dans son combat contre le terrorisme international ? Avons-nous autre choix que de renforcer notre dispositif sécuritaire, même s’il faut puiser dans les ressources d’autres secteurs ? Ce sont toutes ces questions que le Président de la République doit examiner avec lucidité et exposer au peuple avec pragmatisme pour que se taisent les rhéteurs inconséquents.
Sur le plan politique. Ce qui défraie la chronique reste cette idée de recomposition de la classe politique. On en parle tellement que cela ressemble désormais à une chimère. Certes, il y a nécessité de changer, surtout l’équipe gouvernementale au sein de laquelle beaucoup de ministres ont montré leur limite. Cependant, à quoi servent toutes ces supputations qui parlent tantôt de cohabitation, de recomposition et même de bouleversement du paysage politique ? Nous pensons, et beaucoup avec nous le pensent, que les nigériens ont fait un choix des plus lucides et qu’il se doit de l’accompagner.
Si des incompréhensions à l’interne de la mouvance ont fait que de mauvais choix ont été opérés au moment du partage des postes surtout ministériels, il faut très vite revenir et corriger les erreurs. Si l’adage dit qu’on ne change pas une équipe qui gagne, la symétrie voudrait aussi qu’on ne maintienne pas en place une équipe qui perd. Là aussi le Président de la République doit se décider : ou il répond à l’attente du peuple en changeant cette équipe ou qu’il sorte pour expliquer les raisons de ce laxisme.
Cela éviterait que des idées saugrenues soient diffusées aux populations. Par exemple on est allé jusqu’à insinuer que ce sont les démarches pour la formation d’un gouvernement d’ nationale qui retarde le remaniement du gouvernement. S’il vous plait, cette idée de gouvernement d’ nationale doit quitter nos esprits. Les raisons avancées à l’origine sont là aujourd’hui et tous les nigériens reconnaissent la nécessité d’un front uni contre les narco trafiquants. Qu’on le demande ou pas, les nigériens sont unis derrière cet idéal et c’était ça qui était recherché. Le Président de la République doit sortir pour remettre les choses à leur place.
Sur le front social. Beaucoup de remous existent et continuent d’être posés chaque jour que Dieu fait. Dès qu’on sort d’un problème, un autre ressurgit. Le débat sur le niveau d’exécution du programme scolaire en relation avec les dates des examens, le fiasco de l’opération billetage, la rupture du courant électrique… ce sont là quelques préoccupations qui ont secoué la vie sociale. Pourtant sur ces questions, il y a des vérités qui peuvent venir mettre fin à toutes les spéculations.
Nous ne parlons pas des doubles vérités où par exemple le Ministre a été démenti par le Directeur de la NIGELEC. Nous parlons de vraies situations et de vrais chiffres qu’il faut souvent brandir à la population pour la rassurer. Le peuple a besoin de communication, de vérités face à toute question. Alors, si les organes chargés de le faire sont défaillants et n’arrivent pas à le faire avec efficacité, le Président de la République doit prendre ses responsabilités en s’attachant le service de qui il faut. En un mot, le Président doit communiquer un peu plus.
