Pendant près d'un mois, les habitants de la capitale nigérienne ont peiné à avoir accès à l'électricité. Aujourd'hui, la situation s'est améliorée mais le problème n'est pas encore tout à fait réglé.
A l'origine de cette situation inhabituelle, le réseau alimentant la ville frappé par une panne géante. Du coup l'impact de ce délestage se ressent dans tous les secteurs d'activités. Les coupures de courant perturbent également le système de distribution d'eau potable, qui vient à manquer. De sérieux problèmes se posent en outre dans les hôpitaux et autres centres de santé.
Depuis que la panne du réseau électrique est survenue fin mai, la majorité des quartiers de Niamey vit donc au rythme des coupures. Une situation qui a un impact sur les activités de bon nombre de personnes comme c'est le cas d'Ali Zada, responsable d'un service marketing dans la ville.
« Nous travaillons beaucoup avec les ordinateurs, nous sommes assez souvent connecté a internet, quant il n'y a pas l'électricité le travail est bloqué. Nous sommes en retard par rapport aux engagements que nous avons pris avec certains clients. »
Des Nigériens mécontents
Outre le ralentissement du travail, le délestage a également un impact économique mais aussi sécuritaire, ce qui a poussé certains à s'adresser au Collectif pour la défense du droit à l'énergie au Niger. Selon Moustapha Kadi l'un des responsables du collectif plusieurs plaintes ont été déposées à leur niveau.
« Les plaintes sont de divers formes. Il y a des entreprises qui n'ont pas fonctionnées et qui se voient déjà perdre beaucoup d'argent. Il y a aussi des individus qui ont trouvés leur appareils endommagés, il y en a aussi qui ont subit des incendies. La société d'électricité est au courant que nous sommes sur ce dossier et que très bientôt nous allons demander réparation. »
Du côté des autorités nigériennes, on assure que tout est mis en œuvre pour un retour à la normale. On explique que la chute de trois pylônes qui acheminent le courant depuis le Nigeria voisin est due à un accident causé par un violent orage. Aussi les travaux sur les pylônes endommagés pourraient durer au moins des semaines encore.
Crainte d'attaques terroristes
Le gouvernement a par ailleurs appelé la population à faire preuve de vigilance face à d'éventuels attentats. Pour Seydou Adji, membre du Réseau des organisations de la société civile, cela se comprend.
« Au vu des événements passés, il y a une certaine psychose qui est la. On peut s'attendre à une récidive c'est tout a fait normal que les autorités soient prudentes. Mais ce qu'il faut dire c'est qu'on a moins de coupure que la semaine passée. Actuellement la situation s'est améliorée mais elle ne s'est pas normalisée. »
Il faut dire qu'après avoir été récemment la cible d'attaques des jihadistes, ces derniers ont menacé de frapper de nouveau le Niger. Ils lui reprochent son engagement militaire au Mali voisin avec les troupes françaises et africaines.