La sortie médiatique du bureau politique national de MNSD-Nassara du mercredi dernier n’est pas passé inaperçu. Mieux, l’analyse issue de sa déclaration a été l’une des plus limpides et sent à plein nez quatre vérités toutes crues. Elles sont relatives à la situation politique, à la sécurité, au malaise socioéconomique et enfin à l’instrumentalisation et le verrouillage des institutions de la République.
Selon le MNSD, sur le plan politique, on retiendra qu’il y a eu mal gouvernance sur toute la ligne. En effet, malgré le fait que depuis l’installation des autorités actuelles, l’opposition politique nigérienne a laissé à la majorité au Pouvoir la latitude de conduire à bien son programme, les Nigériens ont assisté impuissants et désabusés, pendant deux longues années à une gestion calamiteuse basées sur des violations répétées de la Constitution et des lois de la République; la politisation à outrance de l’Administration Publique et une exclusion systématique des cadres compétents des militants de l’Opposition. Pour le BEN/ Nassara, les tenants du pouvoir de la 7ème République ont plutôt excellé dans l’attribution des marchés publics, l’élaboration et la présentation des faux budgets et des faux bilans des réalisations du régime; des coûts scandaleux et particulièrement exorbitants des infrastructures routières, à l’exemple de cette route de 17 km qui aurait coûté 24 milliards de francs CFA. A cela, il faut ajouter le scandale de la gestion de l’aide aux populations victimes de la crise alimentaire et des inondations ; la gestion opaque et scandaleuse des ressources minières et pétrolières et l’abandon des secteurs sociaux de base (éducation, santé) entre autres.
Sur le plan sécuritaire, alors que pendant les dix (10) ans de gestion du MNSD NASSARA et de ses Alliés, ce dossier a été traité avec perspicacité en dotant les forces nigériennes de défense et de sécurité des moyens adéquats pour faire face à leur mission, le PNDS et ses alliés eux, ont brillé par leur incompétence, par des déclarations incendiaires voire inopportunes, par des tâtonnements mettant en danger la vie des vaillantes forces de défense et de sécurité en particulier et des populations en général, favorisant ainsi, les attaques du camp militaire d’Agadez, de l’usine de la SOMAIR à Arlit ainsi que de la prison civile de Niamey,.Il en est de même de la détention de plusieurs terroristes dont les relations avec les milieux du narcotrafic sont bien connues, dans une prison de droit commun sans aucune mesure particulière de sécurité alors qu’il existe des centres de détention appropriés.
Sur le plan socioéconomique, malgré d’importantes ressources financières additionnelles issues de l’exploitation du pétrole et les nombreuses conventions de financement, le pays a renoué avec la crise financière marquée par le triste souvenir des arriérés de salaires et de l’accumulation des dettes intérieures vis-à-vis des fournisseurs de l’Etat. Pour toute solution, le Gouvernement de la « renaissance » ne trouve mieux que de procéder à des ponctions aveugles sur la trésorerie des entreprises publiques et de créer la diversion en organisant un simulacre de « billetage », véritable opération d’humiliation collective des agents de l’Etat dont le seul but est de camoufler l’incapacité du Pouvoir à payer désormais les salaires à terme échu. C’est dans ce contexte de malaise socio-économique qui n’épargne ni l’opérateur économique, ni le consommateur qu’intervient la plus grave crise d’énergie électrique que le Niger n’ait jamais connue. Comme à son habitude, ici aussi, le Gouvernement a particulièrement brillé par l’irresponsabilité, la contradiction et le mensonge.
Selon toujours le bureau politique national du MNSD-Nassara, l’instrumentalisation et le verrouillage des institutions de la République restent sans doute les actes les plus odieux de la gestion de la 7ème République. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre la mise en quarantaine du CNDP , la caporalisation des Institutions de la République ; les tentatives d’instrumentalisation des Organisations de la Société civile et des Syndicats ; la mise sous-tutelle des medias publics; les tentatives de remise en cause de la réforme des marchés publics ; le harcèlement fiscal et douanier des opérateurs économiques aux fins de débauchage politique ; l’utilisation de la HALCIA et de l’Inspection d’Etat à des fins de règlement de compte politique ; les tentatives d’instrumentalisation du Pouvoir judiciaire caractérisées notamment par les harcèlements judiciaires du Parti CDS RAHAMA; la politisation apparente de la Cour Constitutionnelle et les tentatives d’instrumentalisation du dossier sécuritaire (vrai faux enlèvement de Saadi Khadafi ; vraie fausse attaque terroriste du camp de la gendarmerie de Kouaratégui et bien d’autres. Comme on le voit, l’opposition politique nigérienne par le biais du MNSDNassara n’est pas par quatre chemins pour ‘’cracher’’ la vérité aux dirigeants de la 7ème République. Reste à ces derniers de se rajuster et de se ressaisir pour créer les conditions d’une meilleure gouvernance susceptible de faire le bonheur des Nigériens.