Les autorités burkinabè ont confirmé samedi qu’Hama Amadou avait pris le vol de Brussels Airlines vers la Belgique. Le président de l’Assemblée nationale du Niger avait trouvé refuge mercredi à Ouagadougou à la suite de la levée de son immunité parlementaire.
Principal opposant au Niger, il est soupçonné de complicité de supposition d’enfants dans le cadre d’un trafic présumé de bébés. En quittant le pays, il a laissé une lettre ouverte dénonçant 12 mois de harcèlement et d’acharnement de la part du pouvoir en place.
Sa lettre ouverte est dans tous les médias nigériens : sur cinq pages, Hama Amadou explique aux citoyens du Niger comment, depuis qu’il a quitté la majorité présidentielle en août 2013, le pouvoir en place n’a de cesse de s’acharner sur sa personne. Et de rappeler avec moult détails tous les faits et événements reprochés : tirs d’arme à feu sur sa résidence, réduction de sa garde rapprochée en tant que président du Parlement, achat de conscience pour le démettre de la présidence de l’Assemblée.
Hama Amadou note que le pouvoir ne s’en tient pas à sa personne, mais s’en prend également à ses proches en arrêtant plusieurs collaborateurs et militants de son parti Lumana. Mais le coup de grâce à ses yeux reste ce qu’il qualifie d’« atteinte à un symbole » : la famille. Depuis juin dernier, sa deuxième épouse est écrouée pour supposition d’enfants dans le cadre d’un trafic présumé de bébés.
Le président Issoufou pointé du doigt
« Mahamadou Issoufou peut continuer à abuser du pouvoir, à violer la Constitution pour me faire arrêter, il trouvera toujours d’autres Hama Amadou sur son chemin », conclut-il en s’en remettant à Dieu.
En attendant, le président de l’Assemblée nationale a disparu : Bruxelles, Paris, Washington ? Le procureur de la République a indiqué attendre l’avis de la Cour constitutionnelle pour envisager les suites de la procédure judiciaire avec à la clé un éventuel mandat d’arrêt international à l’encontre de la deuxième personnalité du Niger.