Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Par son exil : Hama Amadou a sauvé le Niger de l’irréparable...
Publié le mercredi 3 septembre 2014   |  actuniger


Le
© Autre presse par DR
Le président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou


 Vos outils




Le Niger vient d'échapper à un péril dont nul ne pourrait connaître avec exactitude les conséquences. Nous sommes mercredi 27 août 2014. Des centaines de militants et partisans du MODEN FA Lumana africa se sont amassés au domicile de leur leader Hama Amadou. Le visage crispé par la colère, le regard assez expressif sur la détermination à tout affronter, ils semblaient prêts à sacrifier leur vie pour défendre la liberté pour les uns, et l'intégrité physique de leur leader, pour les autres. Ils étaient décidés à verser leur sang si nécessaire pour empêcher que Hama Amadou soit « injustement » emprisonné.

En face d'eux, la détermination du pouvoir en place était tout aussi immense.

Pas question que le président de l'Assemblée passe la nuit de ce fatidique mercredi en liberté. Il fallait coûte que coûte le prendre, advienne que pourra. Pour ce faire, le 26 août déjà, le gouvernement de Brigi Rafini avait envoyé une requête au bureau de l'Assemblée nationale avec la mention « tout membre ». Les 7 Vice-présidents de la majorité MRN n'ont pas perdu leur temps. Le même jour, ils demandent à Hama Amadou de convoquer une réunion du bureau brandissant la menace que s'il ne le faisait pas, eux, se chargeront de tenir ladite réunion le lendemain, mardi à 10h30, pour donner suite à la requête du Premier ministre « sans désemparer » disent-ils.

La menace sera mise à exécution, et le mercredi, les membres du bureau tous de la majorité parlementaire ont décidé d'autoriser « l'arrestation » du député Hama Amadou. C'est donc cela qui a alerté les militants et sympathisants du MODEN FA pour qu'ils décident de s’opposer par tous les moyens à cette arrestation dont la procédure édictée par l’ordonnancement juridique n’a nullement été respectée.

Incapable de destituer le président de l’Assemblée, lever son immunité parlementaire et le jeter en prison, le pouvoir en place s’est engagé à contourner les procédures empruntant un raccourci qui jure d'avec le respect de la Constitution.

Le pouvoir savait que son choix mettrait le Niger en péril.

Cela fait un an que les ténors du Guri Gabegie (GG) ont publiquement annoncé leur détermination à débarquer le président de l’Assemblée Hama Amadou. Donc on ne peut dire que c’est une nouvelle décision prise récemment. Cela devait même se produire lors des sessions ordinaires précédentes, notamment, la dernière dite des lois. N’ayant pas pu s'assurer d'obtenir les 2/3 des voix nécessaires à l'atteinte de cet objectif, pendant la première session ordinaire de l'année 2014, le régime du président lssoufou a changé son fusil d'épaule après la clôture de celle-ci.

Alors, il envisage de procéder à un forcing à travers le reliquat du bureau parlementaire composé de 11 au lieu de 13 membres conformément à la Constitution de la République. ll attendra patiemment de convoquer une session extraordinaire pour rectifier la loi de Finances 2014 le 5 août. Session, qui s’achèvera le 19 août. Entre la fin de la 1ère session ordinaire en juin, et le 5 août, il s’est passé plus de 2 mois. Entre la fin de la 1ère session extraordinaire et le 25 août date de transmission de la requête du procureur aux fins d’arrestation de Hama Amadou, il s'est écoulé une semaine.

Qu'est-ce à dire ? Ce qui est sûr, le régime a eu le temps nécessaire (plus de 2 mois) pour faire arrêter Hama Amadou par l’entremise du bureau avant la session extraordinaire de rectification du budget mais ne l’a pas fait. ll a préféré attendre patiemment que le président de la République lssoufou Mahamadou se retire dans son village natal Dandaji, région de Tahoua, en vacance avec une bonne partie du gouvernement à ses côtés ou dans un lieu de leur choix pour que cette procédure soit enclenchée.

Pourquoi ? Selon l'opposition ARDR, il n'y a aucun doute, l'opération était prévue pour se dérouler quelles qu’en seraient les conséquences mais en prenant soin de mettre le président lssoufou à l'abri, à quelque 600 km de la capitale.

Delà, même si feu il y a, il sera certainement éteint avant d'atteindre l’Homme de Dandaji, C’est du moins, ce que l'on comprend de la déclaration publiée par l'ARDR le 30 août soit 3 jours après les évènements : « Il est clair que le Président lssoufou Mahamadou, barricadé à DANDADJI sous prétexte de vacance, a donné l’ordre au Premier ministre et à son gouvernement ainsi qu'à Daouda Marthé et à ses acolytes de finir proprement, oui proprement avec Hama Amadou, et ce, avant son retour : Hélas pour lui, les deux apprentis sorciers ont oublié qu'ils ne peuvent réussir là où Bazoum Mohamed, Morou Amadou, et Massoudou Hassoumi, tous réfugiés loin du champ des opérations, ont échoué. Et devant leur échec à accomplir la mission qu’il leur a été confiée, le président de la République prolonge ses vacances et abandonne le peuple nigérien à son triste sort.

A noter également que le président de la République est rentré de vacance le jour même de cette déclaration de l’opposition politique soit 3 jours après l’exil de Hama Amadou. Ainsi, connaissant tant la détermination de ses militants et sympathisants que celle du Guri Gabegie, Hama Amadou a fait son choix, celui d'éviter au Niger de voir verser le sang de ses enfants au nom de la politique. Et les faits sont là pour témoigner. Le 26 août, la tension était très vive dans la capitale où chacun se demandait de quoi demain sera fait. Le même jour, en fin de soirée, le gouvernement s'est empressé de diffuser sur la télévision nationale et toutes les autres chaînes qui lui sont acquises un communiqué qui annonce la « fuite » de Hama Amadou. Probablement pour dire aux militants et sympathisants du MODEN FA, qu'ils n’ont plus aucune raison de vouloir se battre, leur leader étant désormais en sécurité. Et la, le pouvoir a réussi son coup puisque la tension a immédiatement baissé de plusieurs crans pour laisser place à un débat d'idée et un débat juridique. Pour les uns, « Hama a fui la justice », les autres répondent « Hama a sauvé le Niger».

Sacré Hama Amadou ! L’Homme ne disait-il pas au cours d’un meeting tenu à la Rive droite : « si le sang de mes partisans devait être versé pour que je sois président de la République, alors je renonce à cette ambition »

 Commentaires