L’achat d’un nouvel avion présidentiel à un coût onéreux suscite indignations et critiques au Niger
Alors que la famine menace de nouveau le pays, avec les graves inondations cette année encore, l’Etat s’est permis d’investir des millions de dollars dans l’acquisition d’un Boeing 737-700, BBJ (Boeing Business Jet) ; des dépenses que l’opposition qualifient de « prestige ».
Bien que son sous-sol soit riche en uranium et de pétrole, le Niger garde le cap du dernier rang en matière de développement humain selon l’ONU (187è/187 pays).Très soutenu par la Communauté internationale, Niamey doit ce mauvais classement à son taux élevé de natalité qui est de 7,6 enfants par femme. Outre ce facteur, ce pays souffre également d’une malnutrition chronique, difficile à stopper à cause de la croissance vertigineuse de la démographie.
En effet, la faiblesse de l’appareil de production ne permet pas à cet Etat une pleine insertion à court terme dans les chaînes de valeur mondiales (CVM). Pis, le développement du secteur privé demeure un défi dans la mesure où le pays reste vulnérable aux chocs climatiques.
Comme corollaire, l’économie nationale est directement affectée par les aléas provoqués par la mauvaise gestion des finances publics de la part des autorités en charge de la direction des affaires nigériennes.
Ainsi, en 2013, la croissance du PIB réel a-t-elle atteint 3.6 % contre 11.1 % en 2012, en raison du ralentissement de la production dans les secteurs agricole et minier, liés à la mauvaise gouvernance.
Même si le régime en place ne cache pas sa fierté par rapport à l’acquisition de ce Boeing, il encourt la même sanction que le Mali qui a défoncé les caisses du Trésor public pour l’achat d’un avion présidentiel.