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Trafic de bébés au Niger: l’opposition saisit la Cour constitutionnelle sur le président du Parlement
Publié le mercredi 3 septembre 2014   |  AFP


L`ARDR
© Autre presse par DR
L`ARDR (opposition nigérienne)


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Niamey - L'opposition nigérienne a annoncé mercredi avoir saisi la Cour constitutionnelle sur la mise à disposition de la justice du Président du parlement, en fuite après avoir été mis en cause dans un trafic de bébés.

Le bureau du Parlement a autorisé le 27 août l'audition par la justice de son président Hama Amadou, principal opposant au président Mahamadou Issoufou, absent au moment des faits, pour son implication présumée dans un trafic de bébés conçus au Nigeria.

Les députés d'opposition demandent notamment à la Cour de dire si le bureau "peut autoriser l'arrestation d'un député qui ne fait l'objet d'aucune poursuite" et si "cette autorisation équivaudrait à une autorisation de poursuite et de levée de (son) immunité".

Selon une source parlementaire, Hama Amadou avait déjà saisi la Cour constitutionnelle à ce sujet. Aucune décision n'a pour l'instant filtré.

Les élus d'opposition demandent quant à eux à la Cour de statuer selon "la procédure d'urgence", soit sous cinq jours.

Une fois sa mise à la disposition de la justice prononcée, Hama Amadou avait directement fui au Burkina Faso voisin, puis en Belgique, où il se trouve actuellement.

Dix-sept personnes, dont 12 femmes, ont été écrouées fin juin au Niger dans une affaire de trafic international de bébés entre le Nigeria, où ils ont été conçus, le Bénin et le Niger.

L'une des épouses de M. Amadou est incarcérée dans le cadre de cette affaire, qui a crispé le climat politique dans le pays.

Toutes ont été inculpées de "supposition d'enfant" (un délit qui consiste à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde), "faux et usage de faux" et "déclaration mensongère".

Le ministre nigérien de l'Agriculture Abdou Labo, dont l'une des épouses fait également partie des femmes incarcérées, a été écroué.

Dans une lettre publiée au lendemain de sa fuite, Hama Amadou avait dénoncé "les intentions malveillantes" du pouvoir à son endroit, après "douze mois d'acharnement".

"Lorsqu'on peut se permettre (...) de mettre la main sur un citoyen et le jeter en prison quand on veut et comme on veut, plus personne n'est en sécurité", écrivait.-il

Cet ancien soutien du pouvoir, passé dans l'opposition en 2013, avait
ajouté que cela concernait même ceux qui "pour des motivations diverses,
auront contribué à favoriser la naissance d'un monstre qui finira par les
dévorer tous".

bh/jf/jlb

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