Dans un rapport publié jeudi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a indiqué que toutes les 40 secondes, une personne se suicide quelque part dans le monde, soit 800.000 personnes, et bien plus tentent de mettre fin à leurs jours. Aucune région ni aucune tranche d’âge ne sont épargnées.
Le suicide touche toutefois particulièrement les jeunes de 15 à 29 ans, chez qui il constitue la deuxième cause de mortalité à l’échelle mondiale. Ce rapport, qui est le premier de l’OMS sur ce sujet, a pour objectif d’encourager les pays à développer ou renforcer leurs stratégies globales de prévention du suicide selon une approche multisectorielle de la santé publique.
L’empoisonnement avec des pesticides, les armes à feu et la pendaison sont parmi les méthodes de suicide les plus courantes. Des données recueillies en Australie, au Canada, au Japon, en Nouvelle-Zélande, en Europe et aux États-Unis montrent qu’en limitant l’accès aux moyens utilisés pour le suicide, il est possible de réduire le nombre. Un autre moyen efficace est la mise en place d’un plan d’action coordonné de prévention, une mesure prise par seulement 28 pays actuellement.
"Ce rapport est un appel à l’action pour répondre à ce problème de santé publique, qui est largement occulté depuis trop longtemps à cause de tabous", a expliqué la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, dans un communiqué de presse.
Le suicide est un phénomène mondial qui peut toucher toutes les catégories de la population. Si les personnes âgées de plus de 70 ans sont les plus concernées, les jeunes se suicident plus souvent dans certains pays. Le suicide est la seconde cause de décès parmi les personnes âgées de 15 à 29 ans dans le monde.
En général les hommes sont plus concernés par le suicide que les femmes. Dans les pays les plus riches, trois fois plus d’hommes que de femmes se suicident. Les hommes âgés de plus de 50 ans sont particulièrement vulnérables affirme le rapport. Dans les pays en développement, les jeunes adultes et les femmes âgées sont les plus concernés.
"Quelle que soit la situation actuelle dans le domaine de la prévention du suicide dans un pays donné, des mesures efficaces peuvent être prises, même à petite échelle au niveau local", a expliqué le docteur Alexandra Fleischmann, du département de la santé mentale de l’OMS.
L’OMS recommande notamment aux pays d’inclure un grand nombre de services gouvernementaux dans l’élaboration d’une action de prévention coordonnée, avec une implication des secteurs de la santé, de l’éducation, de l’emploi, des services sociaux et de la justice.