Un peu plus d’une semaine après la fuite de son pays, les proches du président de l’Assemblée nationale Hama Amadou, qui fait également depuis un an figure de principal opposant au président Mahamadou Issoufou, offrent une version des faits qui confirme la théorie du complot.
Hama Amadou est soupçonné d’être complice de son épouse pour trafic d’enfants. Il aurait eu recours au réseau de trafic de bébés qui a été mis à jour fin juin entre le Nigéria, le Bénin, le Niger et le Burkina Faso pour se procurer ces deux enfants. Le concerné clame son innocence et doute du fondement de ces accusations.
Disposé à être entendu, il ne fait toutefois pas confiance à la justice de son pays qu’il accuse d’être influencée par le gouvernement. Il s’est enfui par la route le 27 août dernier, pour le Burkina Faso, prétextant une visite privée, ce qui a totalement pris de court les services de renseignement nigériens. Du Burkina Faso, où il a rédigé une lettre ouverte à ses compatriotes dans laquelle il accuse le pouvoir de s’acharner sur lui, il s’est envolé le 29 août pour Bruxelles, mais sa destination finale serait la France, selon son entourage.
Selon Hama Amadou et son entourage, toute cette affaire a pour unique but de l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle de 2016. Il n’en demeure pas moins vrai que l’histoire a profondément secoué la classe politique nigérienne. Seize personnes, dont le ministre de l’Agriculture Abdou Labo, ont été incarcérées depuis l’éclatement du scandale. Les femmes victimes de ce trafic étaient souvent violentées pour enfanter. Les enfants mis au monde étaient ensuite expédiés dans une clinique au Bénin qui s’occupait de leur donner une identité en lien avec les acheteurs, en général des familles aisées du Niger et du Burkina Faso. Malgré la révélation de ce scandale, le trafic se poursuit.