Dans une interview publiée dimanche par l’hebdomadaire Jeune Afrique, Hama Amadou dénonce "un dossier politique" dont "la finalité" est de "[l’]'emprisonner quelques jours, afin de [l]'empoisonner".
Le président de l’Assemblée nationale du Niger s’est réfugié en France depuis une semaine, après avoir été mis en cause dans un trafic de bébés au Niger.
Le principal opposant au président Mahamadou Issoufou a fui son pays le 27 août, après que le gouvernement a demandé son audition par la justice, dans le cadre d'une enquête sur un trafic présumé de bébés, pour lequel l'une de ses épouses a été écrouée.
"Cette affaire a été utilisée comme prétexte pour pouvoir m'arrêter", accuse Amadou. Il dénonce un "dossier politique", dans cette interview réalisée à Paris.
De Niamey, la capitale du Niger, il s’était rendu par la route au Burkina Faso voisin, avant de gagner Bruxelles puis Paris.
Interrogé sur une éventuelle implication du président Issoufou dans ce supposé projet d'assassinat, il a répondu : "J'en suis convaincu". "Je le tiens de sources bien informées. Ils auraient fait venir de la Libye un poison dont les effets ne seraient intervenus que quelques mois après une ingestion. Ce qui les aurait mis hors de cause."
Dix-sept personnes inculpées
Hama Amadou dément une nouvelle fois toute participation de lui ou de son épouse à un trafic international de bébés entre le Nigeria, le Bénin et le Niger, une affaire retentissante qui a crispé le climat politique dans son pays.
"Ça peut exister mais ni moi, ni ma femme n'avons participé à un trafic. A Niamey, tout le monde l'a vue enceinte", dit-il.
Avant d’être écrouées, 17 personnes, dont 12 femmes, ont été inculpées fin juin au Niger pour "supposition d'enfant", un délit qui consiste à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde.