Déclaration du MNSD-NASSARA sur la situation politique, sécuritaire et socioéconomique du Niger : le principal parti de l’opposition accuse le pouvoir de la 7ème République de mauvaise gestion des affaires de l’Etat
Publié le mercredi 26 juin 2013 | lagriffeniger.com
Dans une déclaration qu’il a publiée le mercredi 19 juin dernier, le Mouvement national pour la société de développement (MNSD-NASSARA) s’est prononcé sur la situation politique, sécuritaire et socioéconomique du Niger. C’est un bilan totalement négatif que l’ancien parti au pouvoir, aujourd’hui à l’opposition, a tiré de la gestion de cette situation par les autorités de la 7ème République.
Par rapport à la situation politique, le MNSD-NASSARA a tout d’abord indiqué «qu’en dépit des manipulations et des fraudes multiformes ayant marqué le processus électoral de 2010-2011 pour empêcher le retour du MNSD NASSARA et de ses Alliés au pouvoir, son candidat, conscient du rôle de notre grand Parti dans la stabilité politique du Niger, a préféré accepter le résultat de ces élections, épargnant ainsi aux nigériennes et aux nigériens les conséquences désastreuses d’une crise postélectorale». Ensuite, le principal parti de l’opposition a soutenu qu’en deux ans de «gestion calamiteuse» du pouvoir de la 7ème République, les Nigériens ne retiennent que : «des violations répétées de la Constitution et des lois de la République»; «une politisation sans précédent de l’Administration Publique et une exclusion systématique des cadres compétents au seul motif qu’ils sont militants ou sympathisants des Partis membres de l’Opposition» ; «des pratiques mafieuses dans l’attribution des marchés publics dont les adjudicataires, toujours les leurs, sont connus longtemps à l’avance» ; «l’élaboration et la présentation des faux budgets et des faux bilans des réalisations du régime»; «les coûts scandaleux et particulièrement exorbitants des infrastructures routières ; à titre illustratif : 24 milliards pour 17 Km» ; «le scandale de la gestion de l’aide aux populations victimes de la crise alimentaire et des inondations» ; «l’abandon de la politique d’affirmation de notre souveraineté sur nos ressources du sous-sol et la gestion opaque et scandaleuse des ressources minières et pétrolières» ; «l’abandon des secteurs sociaux de base (éducation, santé) comme en atteste la régression du Niger dans le dernier rapport du PNUD sur l’IDH» ; «le mensonge d’Etat, érigé en mode de gouvernance : fausse tentative de coup d’état, fausse accusation sur l’origine de l’incendie du ministère de la Justice» et «la diplomatie belliciste du régime, peu soucieuse des rapports séculaires de bon voisinage de notre pays». Toujours selon le MNSD-NASSARA, «cette situation est aujourd’hui aggravée par le péril sécuritaire, la crise de l’énergie électrique, la crise financière, l’instrumentalisation et le verrouillage de certaines Institutions de l’Etat, mettant les populations nigériennes dans une situation de détresse et de désarroi sans précédent au point de se demander si le ciel ne leur est pas tombé sur la tête !». A propos de la situation sécuritaire, le parti de Seïni Oumarou a, tout d’abord rappelé à qui veut le croire, que pendant les dix années où lui et ses alliés avaient géré le pouvoir, «ce dossier a été traité avec la perspicacité que l’on sait en dotant nos Forces de Défense et de Sécurité des moyens adéquats pour faire face à leur mission» et que «c’est fidèle à ce crédo, que les députés de l’ARN ont voté en faveur de la résolution qui a autorisé l’envoi des troupes au Mali». Malheureusement, devait déplorer le principal parti de l’opposition, «l’incompétence, les déclarations incendiaires voire inopportunes, les tâtonnements et l’infiltration probable des arcanes du Pouvoir par des réseaux de complicité mettent en danger la vie de nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité en particulier et de nos populations en général». Pour le MNSD-NASSARA, «les circonstances ayant favorisé ou permis les attaques du camp militaire d’Agadez, de l’usine de la SOMAIR à Arlit ainsi que de la prison civile de Niamey, ont laissé plus d’un nigérien perplexe». Le parti de Seïni Oumarou dit ne pas comprendre non plus «la détention de plusieurs terroristes dont les relations avec les milieux du narcotrafic sont bien connues, dans une prison de droit commun sans aucune mesure particulière de sécurité alors qu’il existe des centres de détention appropriés». Craignant que l’arrestation des régisseurs des prisons civiles de Niamey et de Kollo ne soit que l’arbre qui cache la forêt, le principal parti de l’opposition estime que «les communications hasardeuses et contradictoires des ministres chargés de la défense nationale, de l’intérieur et de la justice, porte-parole du Gouvernement, à l’occasion de ces évènements, loin de rassurer, ont plutôt ajouté à la confusion et à la psychose !». S’agissant de la situation socioéconomique, le MNSD-NASSARA a dit ne pas comprendre qu’en dépit des importantes ressources financières additionnelles issues de l’exploitation du pétrole auxquelles les Nigériens auraient dû légitimement s’attendre, et de nombreuses conventions de financement, «le pays renoue avec la crise financière marquée par le triste souvenir des arriérés de salaires et de l’accumulation des dettes intérieures vis-à-vis des fournisseurs de l’Etat». Selon Seïni Oumarou et ses amis, la dernière opération «billetage» organisée par le gouvernement n’est ni plus ni moins qu’une «véritable opération d’humiliation collective des agents de l’Etat dont le seul but est de camoufler l’incapacité du pouvoir à payer désormais les salaires à terme échu». Pire, a poursuivi le MNSD-NASSARA, «c’est dans ce contexte de malaise socio-économique qui n’épargne ni l’opérateur économique, ni le consommateur qu’intervient la plus grave crise d’énergie électrique que le Niger n’ait jamais connue». D’après le parti de Seïni Oumarou, «le régime est aujourd’hui, à bout de souffle, au carrefour des impasses, incapable de s’orienter et de sortir de l’ornière» et c’est pourquoi il cherche à instrumentaliser et verrouiller les institutions de la République. A ce sujet, le MNSD-NASSARA parle de : «la mise en quarantaine du CNDP» ; «la caporalisation des Institutions de la République» ; «les tentatives d’instrumentalisation des Organisations de la Société civile et des Syndicats» ; «la mise sous-tutelle des medias publics»; «les tentatives de remise en cause de la réforme des marchés publics» ; «le harcèlement fiscal et douanier des opérateurs économiques aux fins de débauchage politique» ; «l’utilisation de la HALCIA et de l’Inspection d’Etat à des fins de règlement de compte politique» ; «les tentatives d’instrumentalisation du Pouvoir judiciaire caractérisées notamment par les harcèlements judiciaires du Parti CDS RAHAMA; la politisation apparente de la Cour Constitutionnelle»; «les tentatives d’instrumentalisation du dossier sécuritaire (vrai faux enlèvement de Saadi Kadhafi» ; «la vraie fausse attaque terroriste du camp de la gendarmerie de Kouaratégui» ; «la banalisation de l’hymne national par son utilisation scandaleuse dans des spots publicitaires» ; «la justification de toutes les incuries du régime par le dossier sécuritaire» et «l’implantation, dans des conditions opaques, de bases militaires étrangères sur le territoire national».
Le MNSD-NASSARA formule des exigences et une mise en garde
Face aux différents cas de mauvaise gestion qu’il dit avoir relevés, le MNSD-NASSARA a formulé une série d’exigences et une mise en garde à l’endroit des tenants du pouvoir. Ainsi, le principal parti de l’opposition dit exiger du gouvernement «que toute la lumière soit faite sur la véritable destination des moyens votés par l’Assemblée Nationale en faveur des Forces de Défense et de Sécurité» ; «que les enquêtes relatives aux attaques terroristes du camp militaire d’Agadez, de l’usine de la SOMAIR à Arlit et de la prison civile de Niamey ne subissent pas le même sort que les enquêtes de l’incendie du Ministère de la Justice et des marchés» ; «que toutes les dispositions soient prises pour démasquer et neutraliser les réseaux éventuels de complicité tapis dans les arcanes du Pouvoir afin de sécuriser davantage nos Forces de Défense et de Sécurité dans leur noble et exaltante mission» ; «que cesse l’instrumentalisation du dossier sécuritaire pour camoufler la faillite du régime» ; «le rétablissement sans délai de la fourniture en énergie électrique et une attitude plus responsable dans la gestion de cette crise en cessant de mentir aux populations» et du Président de la République «de respecter et de faire respecter scrupuleusement la Constitution et les lois de la République conformément aux termes de son serment coranique». Enfin, le MNSD-NASSARA dit mettre en garde «le pouvoir contre les différentes tentatives d’instrumentalisation et de verrouillage des Institutions de la République, prémisses d’une dérive dictatoriale de tout régime aux abois et le rend seul responsable de tout ce qui pourrait advenir».