Le ministre des Transports M. Saley Saidou a présidé aujourd'hui, à Niamey, l'ouverture de l'atelier de restitution des résultats de l'enquête sur l'industrie du transport. Au cours de cet atelier, les parties prenantes vont analyser et discuter les résultats obtenus lors des enquêtes afin de cerner tous les facteurs qui concourent à entraver la fluidité du trafic et de faire des propositions à même de garantir le succès de la mise en œuvre des postes de contrôle juxtaposés de Malanville à la frontière entre le Niger et le Bénin. Les résultats de l'enquête seront présentés par le représentant du Secrétaire exécutif de l'Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL) M. Antoni Edy.
L'objectif visé à travers cet atelier est d'améliorer les conditions de passage sur les corridors, d'harmoniser les rapports entre les différents acteurs des corridors et de garantir un développement qualitatif de la profession par la formation de tous ces acteurs. L'Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL) est une initiative des Chefs d'Etat de cinq pays côtiers à savoir la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria appuyée par la Banque Mondiale, le Fonds Mondial et l'ONUSIDA ayant pour mandat de développer une réponse sous régionale holistique de prévention et de prise en charge de l'infection par le VIH et des autres IST et de faciliter la libre circulation des personnes et des biens conformément aux protocoles, conventions et décisions de la CEDEAO en la matière sur le corridor routier Abidjan-Lagos.
Le corridor Abidjan-Lagos est long de 1022Km et draine plus de 2/3 des activités économiques dans l'espace CEDEAO, avec une population résidente estimée à 30 millions, et près de 50 millions de personnes qui y transitent chaque année au niveau des frontières terrestres. En ouvrant les travaux de cet atelier, le ministre des Transports M. Saley Saidou a indiqué que les postes de contrôle juxtaposés constituent la clef de voute pour la collecte et la restitution des informations aux fins d'améliorer les conditions de passage aux frontières, les délais de livraison des marchandises et la fluidité du trafic passagers et marchandises, dans une perspective de désenclavement du Niger, avec comme corolaire la levée de toutes les barrières ayant fait l'objet de multiples réunions auxquelles les cadres ont eu à participer depuis 2005.
Dans cet espace communautaire, malgré les reformes engagées et en cours, l'analyse des conditions qui prévalent aujourd'hui sur les axes routiers inter-états, laisse apparaitre un ensemble de dysfonctionnements préjudiciables à la fluidité du trafic sur les corridors et au passage des frontières. Parmi ces difficultés, on note la persistance d'une multitude de procédures administratives de contrôle en dépit des conventions régionales, sous régionales et internationales existantes, l'absence de normes communes pour l'agrément des véhicules autorisés à effectuer le transport routier inter-états, l'état des infrastructures de transport sur certains axes routiers, la multitude de documents de transit demandés etc. A toutes ces contraintes et faiblesses, viennent se greffer le nombre élevé de contrôles routiers le long des corridors et les perceptions de taxes illicites ; le temps perdu lors du passage des frontières et la pratique récurrente de la surcharge des camions, et le manque de cadre institutionnel approprié d'échanges, de concertation et développement entre différents acteurs et usagers de transport.
Tous ces comportements, a dit le ministre Saley Saidou compromettent gravement la promotion des échanges intracommunautaires et les efforts de préservation du patrimoine routier. C'est pour toutes ces raisons que l'Etat du Niger à travers le Programme de renaissance a engagé une vaste reforme des transports au Niger. Il s'agit surtout de la professionnalisation de l'activité, le développement du programme de construction des routes bitumées ; le renouvellement du parc automobile etc. Le ministre des Transports a par ailleurs fondé l'espoir que les résultats de l'enquête édifieront la plate forme de tous les acteurs conviés à cet atelier afin de renforcer leurs capacités et d'aboutir à un changement positif de comportement des différents intervenants.
Auparavant, le représentant du Secrétaire exécutif de l'Organisation du Corridor Abidjan-Lagos (OCAL) M. Antoni Edy a souligné que la commission de la CEDEAO à travers d'une décision, a fait de la construction des postes de contrôle juxtaposés, une composante clé de son programme régional de facilitation des transports et du transit routier. Elle a inclus la construction de sept postes à contrôle juxtaposés au titre de son programme de facilitation du transport soutenu par l'Union Européenne et financé par le 9ème FED. En outre, les études sur l'industrie du transport et les enquêtes aux frontières sont deux études
complémentaires dans le domaine de la facilitation du commerce et du transport. Dans ce contexte de travail conjoint, surtout du fait que le transport routier soit un mode dominant, l'industrie du transport joue un rôle prépondérant dans l'efficacité des corridors.