Composé chimique, biochimique ou naturel, la drogue est un produit nocif pour l’organisme humain et animal qui entrave les activités neuronales et perturbe les activités de la communication. Le phénomène de la consommation de cette substance qui se présente sous diverses formes n’est pas nouveau, mais l’ampleur prise par ce phénomène est telle que la communauté internationale a décidé d’instituer la journée internationale de la lutte contre l’abus des substances illicites et des drogues. La célébration de cette journée le 26 juin de chaque année a donné lieu à plusieurs activités dans notre pays dont l’incinération des drogues saisies au cours de l’année.
La cérémonie s’est déroulée, hier à une vingtaine de Km de Niamey, sous la présidence du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte-parole du gouvernement M. Marou Amadou en présence de plusieurs membres du gouvernement, du président de la CNDH et des membres de la commission nationale de lutte contre la drogue. Comme par les années précédentes, cette année encore, les services compétents de répression et de lutte contre la drogue ont saisi d’importantes quantités de ces substances. On notait entre autres produits les drogues chimiques et biochi-miques (en comprimés) et celles naturelles (sous forme de feuilles telles le cannabis et le chanvre indien). Intervenant au cours de la cérémonie d’incinération, le président de la commission nationale de lutte contre la drogue M Abdou Hamani a indiqué que cette année, les services ont saisi 464,189 kg et 716 cornets de cannabis, 5,509 kg et 141 cornets de cocaïne, 2094771 comprimés de diazépam, phénobarbital et éphédrine et 1,572 kg de poudre d’amphétamine. Ce sont tous ces produits que le ministre de la justice a réduit en un tas de cendre et en colonne de fumée hier après avoir mis du feu dans le trou contenant toutes ces substances illicites. Après avoir procédé à l’acte d’incinération, le ministre de la justice a indiqué que la lutte contre la drogue est d’une importance capitale pour notre pays quand on sait que sa consommation pose un véritable problème de santé publique. La consommation de la drogue rend son auteur (toxicomane) non seulement dépendant mais, il l’expose aux maladies qui, à leur tour peuvent faire de lui une charge pour la société plutôt que d’être un vecteur de développement pour sa communauté a dit M Marou Amadou. Il a invité les consommateurs à tourner le dos aux drogues même à celles qui ne sont pour le moment pas déclarées illicites à l’instar du tramadol communément connu sous le nom de tramol qui est très consommé par les travailleurs physiques et utilisé lors de certaines cérémonies. Toutefois, le ministre de la justice a indiqué que ses services sont à pied d’œuvre pour préparer les textes réglementaires pour rendre leur vente et consommation illégales. Le ministre s’est réjoui de constater que toutes les drogues saisies ont été incinérées publiquement sans considération aucune de leurs valeurs marchandes ou de l’utilité médicinale. « Nous les avons tout simplement considérées comme illégales et illicites » a-t-il ajouté. Le ministre a déploré l’absence de programme de réinsertion sociale des jeunes pour aider les toxicomanes à sortir de la drogue et à réintégrer le tissu social. Face à ce vide, le gouvernement a lancé une étude pour jeter les bases de la mise en place d’un programme de réinsertion soulignant que la santé des Nigériens n’a pas de prix et que la commission nationale de lutte contre la drogue sera instruite pour travailler à cet effet. Le président de la CNLD a réaffirmé la détermination des membres de ladite commission à s’inscrire dans la nouvelle dynamique pour rendre plus visibles ses actions, réactualiser le plan directeur national élaboré en 1999 et le plan national d’actions adopté en 2000 pour mieux accomplir ses missions.