Des centaines de Nigériens ont été expulsés, ces derniers jours, du Nigeria, pays qui partage une longue frontière avec le Niger. Une chasse à l’homme lourde de conséquences qui vient ajouter un peu du sel à la situation née de la fuite de plusieurs milliers de déplacés issus du conflit entre l’armée nigériane et les combattants de la secte radicale Boko Haram.
La semaine dernière, ce sont quelques 300 Nigériens considérés comme des persona non grata, qui seront acheminés jusqu’à Dan Barto, à la frontière, a-t-on appris à la radio privée Anfani, à travers son correspondant local de Zinder. Ces personnes transportées dans des véhicules de la police de migration nigériane vivent cette situation pour défaut de papiers de séjour, comme l’exigent les textes de la CEDEAO, indiquet- on du côté nigérian. Certains rapatriés témoignent qu’ils aient été expulsés, laissant tous leurs biens derrière eux.
Il y a quelques mois, une autre vague de 300 personnes a été acheminée à Dan Barto d’où ils sont transportés chez eux. Un responsable de la police nigériane, qui s’insurge contre le séjour sans papiers des Nigériens sur les ondes de la radio BBC, dit n’entendre cautionner cette situation au moment où l’insécurité inhérente aux actions de la secte Boko Haram s’intensifie à travers le pays. Selon les statistiques des humanitaires, avec l’escalade de la violence nées des attaques de Boko Haram et de la réplique des forces armées nigérianes, plus de 6000 déplacés ont été dénombrés, qui élisent domicile à la frontière entre les deux pays.
Au Nord, le pourrissement des relations entre Tripoli et Niamey, suite l’hébergement des dignitaires de l’ancien régime de Kadhafi dont son fils Saadi, n’est pas pour arranger les choses aux Nigériens qui vivent en Libye. Le lendemain des attaques terroristes d’Arlit et d’Agadez, ce sont des milliers d’Ouest-Africains, en majorité des Nigériens, qui seront expulsés manu militari par les nouvelles autorités libyennes. L’expulsion des Nigériens est devenue monnaie courante depuis le déclenchement des crises dans les pays frontaliers avec le Niger.