Le Niger en chiffres : Quelle population pour quel développement ? Tel est le thème central de la journée d'informations et d'échanges à laquelle sont conviés les élus nationaux, samedi dernier, à Niamey. Organisée par le Réseau Parlementaire Nigérien pour les questions de Population et Développement, cette journée vise à outiller la représentation nationale sur la sempiternelle question de population et développement. C'est le 4ème vice-président de l'Assemblée Nationale, M. Mohamed Ben Omar, qui a présidé l'ouverture des travaux, en présence de la ministre de la population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant Mme Maikibi Kadidiatou Dan Dobi ; du ministre de l'Hydraulique et de l'Environnement M. Issoufou Issaka, du président de l'Association Islamique du Niger et de plusieurs invités.
Les participants à cette rencontre ont suivi avec intérêt deux (2) conférences portant respectivement sur l'état de la population du Niger et la question de la fécondité au Niger : faut-il la contrôler ou pas ? En ouvrant les travaux de cette journée parlementaire, le 4ème vice-président de l'Assemblée Nationale, M. Mohamed Ben Omar, a précisé que la thématique sur laquelle les élus nationaux vont débattre est d'une importance capitale. Il s'agit des questions d'interaction population et développement. ''Une équation qui est certainement connue de tous pour un pays comme le nôtre, et qui nous pose mille et une difficultés en terme de développement économique et social'', a indiqué Mohamed Ben Omar.
Si la thématique revient de façon récurrente dans les différents ateliers et particulièrement ceux organisés par le Réseau Parlementaire Nigérien pour les questions de Population et Développement, c'est parce que les élus du peuple accordent beaucoup d'importance à cette question épineuse de développement. ''Nous sommes écartelés d'une part du fait de notre position pro nataliste, religieuse en tant que musulmans et interpelés par rapport à la cruauté du mal développement, de la pauvreté ambiante à laquelle vient se greffer la forte croissance démographique d'autre part. Et les réalités du monde sont crues et implacables, puisque en terme du développement, il n'y a pas d'état d'âme. Ce dernier fait que nous sommes obligés de revoir nos politiques publiques en adéquation avec la croissance démographique sans pour autant être malthusien ou anti- malthusien, nataliste ou anti- nataliste'', a dit M. Mohamed Ben Omar.
Quant au président du Réseau Parlementaire Nigérien pour les Questions de Population et Développement M. Moussa Zangaou, il a indiqué que cette rencontre est une aubaine pour les élus nationaux d'échanger sur une question extrêmement importante pour tout pays. En effet, la question de population est fondamentale à plus d'un titre dans la préparation de l'avenir d'un pays. ''Nous sommes conscients que le Niger d'aujourd'hui est interpelé sur l'état de sa population. Depuis les années 60 jusqu'aujourd'hui, il y a eu plusieurs informations sur la population même si elles sont souvent mal chiffrées. Cependant, la réalité est tout autre. C'est comme si nous nous ignorons. C'est dire que nous ne pouvons pas prétendre avoir une maitrise de ce que nous sommes en tant que population du Niger'' a ajouté, Moussa Zangaou. C'est pourquoi le Réseau a décidé de donner aux élus nationaux l'occasion pour exprimer leur point de vue par rapport à la question.
Pour sa part, la ministre de la Population, de la Promotion de la Femme et de la Protection de l'Enfant, Mme Maikibi Kadidiatou Dan Dobi, a souligné que le Niger est l'un des pays qui enregistrent le taux le plus élevé en matière d'accroissement de la population. Et le récent recensement de population et de l'Habitat l'illustre éloquemment. En effet, la moyenne d'enfants à la fin de la vie d'une femme est estimée à 7 enfants par femme. Et depuis 1992, des efforts de politique de population ont été consentis en matière notamment en agissant sur le taux de mortalité, les décès et les comportements des Nigériens.
Le dernier recensement a révélé que les efforts consentis par l'Etat dans le domaine ont apporté des résultats positifs au niveau de certains indicateurs. Mais force est de constater que le comportement pro nataliste des Nigériens n'a pas évolué et le taux de natalité reste encore très élevé. Ce qui fait que l'accroissement s'est encore est élevé. C'est pourquoi, la ministre a annoncé aux élus nationaux que son département ministériel envisage d'organiser un forum sur la question pour que ''les Nigériens comprennent et décide de leur avenir''.