epuis le déclenchement du processus de remaniement, l’atmosphère est devenue subitement électrique dans la plupart des partis politiques de la majorité qui ont été invités à un exercice délicat, celui de désigner des cadres ministrables en leur sein pour faire partie de la nouvelle équipe.
Mais ils sont parvenus même si l’accouchement a été douloureux. Des listes ont commencé à tomber sur le fax du premier ministre Brigi Rafini , qui centralise les dossiers en attendant le retour du président de la République, prévu pour le 27 de ce mois. Le moins qu’on puisse dire est que l’opération de désignation des candidats à l’entrée dans la nouvelle équipe gouvernementale n’a pas été facile. Elle a soulevé des zizanies dans bien des cas.
Mais ça a été aussi l’heure des comptes et de sanction des militants qui ont refusé de renouveler leur confiance à certains ministres qui ont rompu d’avec la base pour s’enfermer dans leur bunker de bureau depuis qu’ils sont devenus ministres. Par contre certains d’entre eux ont su manoeuvrer et ont toutes les chances de rempiler. Du côté du MODEN FA LUMANA disons que le clan Ladan Tchiana a eu le dessus sur celui de Issoufou Issaka.
Selon les échos que nous avons eus, les différentes listes régionales du parti ont été scellées et envoyées à qui de droit avec un récapitulatif de tout les cadres retenus pour cette promotion en raison de cinq (5) noms par régions durant ce week-end. A Tillaberi Ladan Tchiana a littéralement écrasé son collègue du ministère de l’hydraulique M. Issaka Issoufou avec lequel ils se disputent le leadership politique de la région, depuis quelques temps.
A l’issue des consultations internes M. Issaka Issoufou s’est vu éjecter de la course au titre de la région de Tillabéri, mais plus grave même le département de Téra duquel il relève a préféré un autre cadre à lui pour la formation du prochain gouvernement. Un réel coup dur pour le ministre de l’hydraulique qui est sûr de ne pas être reconduit dans la prochaine équipe avec cette décision de sa section régionale à moins que le président de la République décide de le garder éventuellement pour le travail qu’il aurait abattu dans l’équipe sortante.
Pourtant le Ministre Issoufou Issaka a beaucoup misé sur un supposé soutien du président du parti Hama Amadou et de certaines pontes du parti. Dans sa croisade contre Ladan Tchiana, Mme Ladi Gros, et consorts, il a pu mobilisé des gros calibres du parti à l’occasion des rés parallèles qu’il a organisées. Qu’a fait M. Ladan Tchiana pour obtenir ce renversement brutal en sa faveur ? Car Il vient de se faire catapulter en tête de liste des cadres de la région de Tillabéri retenus pour intégrer le gouvernement à venir. Mais il n y a pas que Tillabéri qui a disqualifié son ministre dans la course.
Les régions de Tahoua et de Diffa ont retiré leur confiance respectivement à Monsieur Abdoulkarim Moussa Bako et Mme Baaré Haoua. Le premier a pêché dans son esprit hautain qu’il a adopté depuis son entrée dans le gouvernement, au point de refuser de décrocher assez souvent le téléphone d’un Salah Habi ou de madame Hama Hadizatou qui aurait favorisé semble t-il sa nomination à ce poste prestigieux. Pour le cas de Mme Baaré, sa structure régionale aurait demandé son retrait du gouvernement depuis belles lurettes pour plusieurs griefs.
Une certaine Aissata Laoula est pressentie pour la remplacer. Ingénieur de son état, cette femme a obtenu la confiance des premiers responsables de LUMANA depuis les dernières élections à cause de son combat et de son militantisme engagé. Les départements de la région de Diffa se sont ligués à l’unanimité pour proposer sa candidature dans la prochaine équipe gouvernementale. Les autres partis de la majorité n’ont pas été épargnés de cette guéguerre au moment du choix de leurs candidats.
Même le principal parti en l’occurrence le PNDS Tarraya a du gérer en sourdine et dans la plus grande discrétion ces mouvements d’humeur au cours de ces consultations. Au niveau du RSD et du RDP Jama’a le sort de Salifou Labo Bouché n’est pas encore fixé, au regard de l’hostilité affichée par le président du parti M. Cheffou Amadou pour sa reconduction. Malgré le soutien de sa section de Dosso Mme N’Gadé Nana Hadiza Noma Kaka peine à obtenir l’aval de M. Hamid Algabid pour faire son comeback dans l’équipe gouvernementale.
Au PPN-RDA, les rounds de discussions se sont poursuivis jusqu’au samedi matin au domicile du président du parti pour se prononcer sur le nom de celui qui doit représenter le parti dans la prochaine équipe gouvernementale. On parle de Mme Kadidiatou Dan Dobi, M. Alkassoum Saley et M. Abdoulaye Bankoula et bien d’autres dans la course. Il faut dire que les délais si courts, accordés aux partis politiques pour l’envoi des listes de leurs ministrables en a rajouté à la pression qui a surchauffé l’ambiance des consultations.
Après cette étape, les dossiers seront transmis à la police pour le besoin de l’enquête de moralité conformément à la loi. Pour l’heure le nouveau gouvernement est vivement attendu au niveau de l’opinion et les supputations vont bon train sur la composition de la prochaine équipe. Ce qui est sûr le projet de remaniement est imminent et il semble que le président de la République a demandé au cours du dernier conseil des ministres à tous les membres de l’équipe gouvernementales de surseoir à toute mission officielle jusqu à nouvel ordre, sauf cas de nécessité absolue et tous les ordres de missions ont été suspendus.
Mais indépendamment de cette injonction, on constate que les ministères fonctionnent au ralenti ces temps-ci et chaque ministre a minutieusement rangé ses effets personnels dans son classeur et tous attendent anxieusement le jour de départ.
