Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Opposition politique : Un navire en perdition
Publié le samedi 13 septembre 2014   |  Le Républicain


l`opposition
© Autre presse par DR
l`opposition nigérienne


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

La récente décision de justice qui annule l'exclusion de Albadé Abouba et de ses amis, par le bureau politique national du MNSD-Nassara, le congrès du bureau politique national du CDS-Rahama tenu les 6 et 7 septembre derniers à Niamey, et la fuite de Hama Amadou, président du Moden FA Lumana Africa hors du pays relance le débat sur la cohésion tant clamée au sein des partis politiques de l’opposition. En un mot, l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République est-elle réellement un groupe homogène ? C’est la question qui taraude en effet; l'esprit de plus d'un observateur de la scène politique nationale.


Tout laisse croire que l’opposition politique traverse une crise, pour ne pas dire qu'elle cherche ses marques. Et l’homme par qui les malheurs de cette opposition sont arrivés est incontestablement Abdou Labo, dont le divorce précoce et inattendu d’avec son parti a contribué à fragiliser sérieusement la Convention démocratique et sociale de Mahamane Ousmane. Depuis le départ de Abdou Labo et de ses alliés, ce parti a été saisi à la gorge par une procédure judiciaire interminable et une crise de légitimité dont le parti continue encore à faire les frais. Qui est le président légitime du CDS-Rahama ? Abdou Labo ou Mahamane Ousmane?

Voila une question qui donne le tournis aux militants mêmes de ce parti qui ne savent plus à quel chef se vouer. Et le récent congrès, sur injonction du Ministre de l’intérieur, avec la menace réelle de suspendre, voir de dissoudre ce parti s’il ne tenait pas ses assises dans les délais à lui impartis n’était pas pour arranger les choses. La convocation de ce congrès a été perçue par tous comme l’ultime occasion offerte à ce parti de régler son linge et ses comptes en famille, pour que ce congrès accouche enfin d’un bureau légitime et qui fasse l’unanimité. En lieu et place, la réunion a regroupé ce qu’on appelle l’aile Abdou Labo, les fidèles de l'autre aile l’ayant boycotté. Ainsi, c'est un bureau politique national présidé par Abdou Labo et aussitôt contesté par l’aile Mahamane Ousmane qui est issu de ce congrès. Et chaque camp y va de ses explications, de ses arguments. Autant dire que la cohésion au sein de ce parti n'est pas pour demain, surtout que le président élu par le congrès croupit actuellement à la prison vile de Say, dan l’affaire des bébés importés, qui touche également Hama Amadou, président du Moden FA Iumana Africa et président de l’Assemblée Nationale.

Le parti qui s’est toujours vanté d’être le plus grand du Niger depuis l’avènement de l’avènement de la démocratie multi partisane, le MNSD-Nassara, n’est pas mieux loti. L’ancien plus grand parti est aujourd’hui un appareil bicéphale, avec d’un côté Seyni Oumarou le président du parti et ses supporters et de l'autre Albadé Abouba, Secrétaire Général du parti et ses partisans, dont Ada Cheiffou, Ministre de l’Environnement et de la salubrité publique, Alma Oumarou, Ministre du Commerce et de la promotion du secteur privé, Wasalké Boukary, Ministre de l’Hydraulique, ainsi que plusieurs autres personnalités et responsables politiques régionaux. Entre les deux ailes, la rupture est totale et c'est la justice qui vient une fois de plus trancher le litige après l’exclusion du parti de Albadé Abouba et de ses amis par le BPN du MNSD.

Albadé Abouba reste et demeure membre du bureau politique national du parti, selon la justice. Un verdict qui sonne comme une douche froide pour le président Seyni Oumarou. Autant dire que la bataille pour le contrôle du MNSD Nassara ne fait que commencer. Qui de Albadé Abouba ou de Seyni Oumarou ? La question se pose avec acuité.

L’autre parti membre de I’ARDR qui vit également dans la tourmente, c’est le Moden FA Lumana Africa de Hama Amadou. Depuis le départ fracassant du président de l’Assemblée Nationale de la majorité au pouvoir, ce parti est en lambeaux, du fait notamment du refus catégorique de certaines personnalités du parti de suivre les desiderata de Hama Amadou. Au nombre de ceux-ci Omar Hamidou Tchiana dit Ladan, actuel ministre d’Etat, Ministre des Mines et du Développement Industriel, Aghaly Mano, ministre de la Santé Publique, Mme Yahaya Haoua Baaré, ministre du Tourisme, pour ne citer que ceux-là. Leur refus de s’embarquer avec Hama Amadou a valu à tous ces responsables leur exclusion du parti par le bureau politique national du Moden FA Lumana. Une décision aussitôt rejetée par Tchiana et ses amis qui ont aussitôt saisi la justice, dont l’arbitrage est toujours attendu. On saura alors à qui appartient la légitimité au sein de Lumana entre Hama Amadou et Omar Hamidou Tchiana.

Mais au regard de la situation politique actuelle caractérisée par la fuite de Hama Amadou, suite à l’affaire dite des bébés importés, c'est quasiment un boulevard qui est ouvert pour l’aile de Ladan Tchiana et ses amis, qui ne manqueront pas de tirer le meilleur de cette situation. En prenant le contrôle total du parti ou tout au moins à ramener dans leur rang des militants déçus et désorientés par la fuite de leur champion Hama Amadou. Mais la question que tout le monde se pose aujourd’hui est celle de savoir s’il existe réellement un pilote dans l’avion de l’opposition. En effet, malgré les déboires et les procédures judiciaires interminables que font subir les dissidents de ces partis à leurs chefs, malgré les déboires judiciaires qui s’abattent sur Hama Amadou, qui depuis son retour fracassant à l’opposition, cette opposition semble complètement désarmée et donne même l'impression d’être dépassée par les événements. Quelques déclarations laconiques sans conviction aucune de la part même de leurs auteurs, et puis ? Plus rien. Assurément, une telle situation plonge les militants les plus dévoués dans l’expectative. Pour avoir déjà géré les affaires du pays pendant de longues années, les principaux partis de cette opposition, le MNSD, CDS, et Lumana, qui est une excroissance du MNSD ont donné la preuve que les opérateurs économiques qui militent dans leurs partis ne sont la que pour engranger des marchés publics, tout comme les cadres qui aspirent à des nominations à des postes dits juteux, Ces opérateurs et cadres vont-ils croiser les bras et attendre que le bon Dieu leur trouve un chef légitime qui va réaliser leurs rêves, ou iront-ils voir ailleurs, dans d’autres partis plus soudés, plus organisés, plus stables, plus sûrs ? Les compétitions pour la conquête du pouvoir en 2016 s’annoncent déjà et à la date d'aujourd’hui, personne ne peut dire avec exactitude qui sera le candidat légitime du MNSD, CDS ou Lumana. Celui qui ne cesse de clamer sur les ondes des médias internationaux qu’il sera seul face au président lssoufou Mahamadou en 2016, et qui pour ce faire a entrepris de fusionner le MNSD et Lumana pour être encore plus fort, vient de s’éclipser pour une destination et une période inconnue, au grand dam de ses fidèles et supporters, pour une affaire de trafic de bébés dans laquelle il est impliqué.

Quant à Mahamane Ousmane, il mettra son énergie et son argent plus à combattre Abdou Labo et ses partisans pour reconquérir le CDS-Rahama qu’à préparer les élections de 2016 ; tout comme Seyni Oumarou face à Albadé Abouba. Visiblement, l'opposition politique nigérienne est embarquée dans un avion sans pilote.

 Commentaires