Huit (8) mois déjà que le Bureau Politique National du MNSD Nassara avait exclu neuf de ses militants, pour autant le brouillard ne s'est pas complètement dissipé.
Deux ailes se battent et chacune dit être plus représentative que l'autre. Il vous souviendra que les exclus avaient assigné le MNSD en justice pour contester ainsi leur exclusion qui se serait passée selon eux, dans des conditions irrégulières, voire en violation des textes du parti.
Plusieurs analystes avertis de la scène politique nationale avaient prévenu que la crise au sein du MNSD, au vu des personnes en présence, s'envenimera et provoquera bien d'écorchure. Ils ne se sont pas trompés, car depuis huit mois les deux ailes, l'une conduite par Albadé Abouba, l'autre par Seyni Oumarou se livrent une bataille judiciaire sans merci. Lorsque les partisans de Seyni Oumarou accusent sieur Albadé et consorts, exclus du MNSD d'être à la solde du régime de la 7ème République '' pour démolir le MNSD-NASSARA '', les premiers rétorquent qu'ils avaient répondu à l'appel du Chef de l'Etat pour ainsi participer à l'oeuvre de construction nationale, qu'ils sont donc des patriotes exemplaires , comme ils le font croire . La dernière session extraordinaire très agitée du Conseil National du MNSD tenue à Zinder en début du mois d'août a renforcé la crispation entre les deux camps ennemis. En l'espace de quelques mois, les décisions judiciaires, à la demande de l'une ou l'autre aile se sont empilées. Le plus souvent l'opinion se perd dans la compréhension de ces différentes décisions de justice, d'autant plus que chacune des deux ailes revendiquent la victoire à chaque fois que le juge se prononce.
Au jour d'aujourd'hui, difficile de dire qui des deux camps est en phase avec la base. Mais ce qui est sûr, le parti a pris un sérieux coup.
Le feuilleton judiciaire promet d'être long, en atteste le verdict rendu le 3 septembre dernier par le Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Niamey.
Cette fois-ci, le juge " déclare nulle et de nul effet la décision d'exclusion issue de la réunion du BPN du 13 février 2014 " ; aussi la décision d'exclure les dissidents (13 février 2014) ayant regagné le camp de la majorité est battue en brèche ; du coup le Tribunal a laissé entendre que "les demandeurs restent et demeurent membres du Parti MNSD-NASSARA et demeurent dans les organes du Parti pour lesquels ils ont été élus ".
Par ailleurs il a rejeté "les demandes relatives à la modification des membres du BPN et à l'adhésion du MNSD-NASSARA à une nouvelle alliance ".
Réagissant au verdict, le MNSD-NASSARA dit avoir pris acte du jugement non sans frotter les mains de contentement comme lorsqu'il avance, dans un communiqué de presse datant du 4 septembre que "son refus de participer au gouvernement dit d'union nationale, refus découlant de la réunion du BPN du 12 août 2013 ainsi que le communiqué de presse qui s'en est suivi, interdisant à tout militant respectueux des textes du Parti d'y entrer au nom du MNSD-NASSARA, demeurent valables ".
Notons que le MNSD de Seini Oumarou a fait appel de la décision du juge rendu le 3 septembre 2014 et assure que le renouvellement des structures du parti se poursuivront et aboutiront bientôt au congrès.
Les grands enjeux électoraux s'approchent à grand pas et la situation du vieux parti n'est pas de nature à rassurer, car l'unité d'un parti est le meilleur atout qui puisse plaider en la faveur d'une victoire prochaine.
