Les assises du 7ème congrès du parti CDS Rahama peuvent-t-il conduire vers un dénouement de la crise qui secoue le parti vert?
Difficile de répondre par l'affirmative, au vu de l'évolution de la situation au niveau de cette formation politique.
Du point de vu des textes du parti CDS Rahama, certes la délégation nationale ou les membres du bureau politique peuvent appeler à la tenue des assises du congrès lorsque les circonstances l'exigent, notamment le refus du président du parti de le convoquer ou toute autre raison.
Pour le cas d'espèce, le président Ousmane aurait donc refusé de faire droit à cette disposition, ce qui, aux yeux de l'aile Labo est suffisant pour légitimer la tenue du 7ème Congrès après plus de trois ans d'une crise politico-judiciaire qui secoue le parti vert.
Le ministère de l'intérieur a d'ailleurs appelé les dirigeants du parti à s'incliner face à la législation notamment en changeant les membres des structures de la formation politique pour être dans la légalité.
Des années de tiraillement, de luttes intestines pour le contrôle du parti CDS ont finalement fragilisé ce dernier et le verdict de la haute juridiction (Cour Suprême), à l'issue d'une longue procédure semble avoir coupé la poire en deux en ramenant les deux parties (ailes Ousmane et Labo) à la situation des assises du congrès de Maradi, invalidant du coup celles tenues à Zinder qui avaient propulsé Mahamane Ousmane à la tête du parti vert.
Pour toutes ces raisons, les partisans de Abdou Labo se sont crus en droit de convoquer le 7ème Congrès les 6 et 7 septembre 2014 à Niamey pour ainsi qu'ils le clament "éviter la mort de leur formation politique".
A l'ouverture des travaux, le secrétaire à l'information du CDS Rahama, Chaibou Mamane a lu le message de leur camarade Abdou Labo emprisonné à Say depuis qu'il a été cité dans l'affaire dite des bébés importés.
Un message dans lequel Labo a rappelé les contours de l'alliance entre le CDS et le parti présidentiel, le PNDS Tarraya : " la dynamique que nous avons souverainement engagée depuis plus de trois ans et demie pour sortir le CDS Rahama des sentiers battus et l'épargner des errements coupables repose fondamentalement sur trois postulats , le premier c'est un protocole d' accord politique signé le 4 mai 2010 entre les deux plus hauts responsables du CDS Rahama et du PNDS Tarraya, cet acte dispose que chacun des signataires accepte le principe de soutenir l'autre au second tour du scrutin présidentiel et de gérer ensemble le pays en cas de victoire ; le deuxième postulat est un accord intervenu le 17 juillet 2010 entre les 15 partis politiques membres de la Coordination des Forces pour la Démocratie et la République- CFDR dans le but de soutenir le candidat le mieux placé à l'occasion des élections présidentielles ; enfin le troisième postulat c'est la résolution N°4 adopté en Novembre 2010 à l'occasion du congrès d'investiture du candidat du CDS Rahama aux élections présidentielles organisées en janvier 2011…Voilà les raisons pour lesquelles de centaines de camarades et moi avions librement choisis de supporter le président Issoufou Mahamadou, un mois avant la tenue du scrutin présidentiel."
Le vice-président du CDS Rahama, Maidagi Alambaye a pour sa part appelé les militants à resserrer les rangs pour sortir leur parti des multiples convulsions qui l'ont littéralement ébranlé depuis trois ans : "…l'événement d'aujourd'hui n'en constitue pas moins une étape importante dans la marche de notre parti vers la restauration des pratiques démocratiques en son sein mais également la lutte pour faire reconquérir la véritable place du CDS Rahama sur l'échiquier politique national…
A partir de cette leçon bien apprise il nous revient chers camarades d'exorciser ce mal qui nous a conduit à cette situation qui est en fait la malédiction qui n'est rien d'autre que le refus du respect de l'éthique et du respect du principe démocratique dan la gestion de notre formation politique.
Enfin j'ose espérer que ce nouveau visage que nous voudrions donner au CDS Rahama soit la voie du salut pour ce grand parti ".
Réussiront-ils cette fois-ci à mettre fin aux tumultes qui règnent au sein du CDS Rahama à travers les assises du 7ème congrès ?
Pour l'instant, les ousmanistes n'ont pas encore réagi pour donner leur point de vue, pas si sûr s'ils garderont longtemps la même attitude, eux, qui revendiquent la légitimité à défaut d'être en phase avec la légalité...pour le tout nouveau président du CDS Rahama, le combat s'annonce rude car il va falloir recoudre d'abord le parti.