Il n’est un secret pour personne que la ville de Niamey et bien d’autres gros centres de notre pays, connaissent aujourd’hui une urbanisation accélérée et démentielle.
Pour le cas de Niamey, le problème est tellement préoccupant qu’on serait tenté de se demander où allons-nous à cette allure. Au gré de la floraison des sociétés immobilières qui poussent chaque jour que Dieu fait (le secteur étant très rémunérateur), des rachats de terrains aux propriétaires terriens sont devenus monnaie courante, souvent source de litiges qui conduit les acteurs devant les tribunaux. Le phénomène d’érection des cités a fait en sorte que les sociétés immobilières ont aménagé des terrains à des dizaines de kilomètres autour de la ville de Niamey, sans aucune mesure de viabilisation, ni aucun respect du schéma directeur. Et la situation ne fait qu’empirer. Une véritable arnaque qui ne met aucunement les acquéreurs de ces parcelles
à l’abri de certains désagréments. C’est justement conscient de la propension de cette nouvelle arnaque des agences immobilières, que le ministre de l’Urbanisme et du logement, M. Habi Mahamadou Salissou a animé un point de presse à travers lequel il a annoncé des mesures prises par le gouvernement dans ce secteur. Tout en rappelant que le gouvernement a pris une décision, le 31 juillet 2014, relative à l’arrêt des lotissements privés, il a indiqué que son ministère a élaboré un plan d’actions structuré en trois axes principaux. Le premier axe consiste à faire des campagnes d’information et de sensibilisation afin de mettre tous les acteurs au courant des actions programmées. Dans le second axe, le ministère de l’urbanisme procédera à la révision de la loi n°2013-28 du 12 juin 2013 fixant les principes fondamentaux de l’urbanisme et de l’aménagement urbain. Dans le troisième axe, le ministre annonce qu’il y aura un audit des lotissements réalisés de 2004 à 2014 et une analyse critique des opérations réalisées sera faite. Mieux, il précisera que «cette action consistera à des inventaires, à la création de la cartographie, au contrôle de conformité, à la mise en cohérence des plans de lotissements avec les schémas directeurs là où ils existent». Quoi de plus normal quand on sait que plusieurs griefs sont faits à l’encontre de ces responsables de sociétés immobilières, avides de maximiser leurs gains. Il s’agit de l’absence de viabilisation de terrains, malgré l’exigence de la loi ; l’insuffisance dans la programmation des réserves foncières pour équipements publics ; le non respect des outils de planification là où ils existent ; les conflits de territorialité entre communes limitrophes ; des conflits fonciers entre acteurs et l’existence d’une masse critique de lotissements exécutés sans autorisation préalable.