« j’ai été conduit manu militari à la PJ et on m’a posé des questions sur mon profil , sur mes publications, sur mes amis sur facebook et sur les groupes auxquels j’appartiens . Tout ceci après avoir saisi mes portables, tablettes et ordinateur, j’ai passé plus de 8 heures d’interrogatoires deux jours de suite», ainsi s’exprimait un internaute sur sa page facebook. L’évènement ne s’est pas passé en Chine populaire, en République Islamique d’Iran ou en Corée du Nord, ou les faits et gestes des populations sont surveillés.
Il ne s’agit pas non plus d’une de ces républiques bananières et dictatoriales où seul le Chef a doit à la parole. Les faits se sont déroulés cette semaine à Niamey. Des internautes qui revendiquent fièrement leur appartenance au Modem Fa Lumana de Hama Amadou ont été appréhendés par la police et gardés à vue plusieurs heures durant à la police judiciaire.
Désormais chaque conversation virtuelle est suivie par les fins limiers de notre police nationale. Chaque propos désobligeant envers le régime est noté et la personne auteur du propos est pistée, suivie et de fois interpellée.
Pourquoi cette vague d’arrestations qui peut susciter une désapprobation générale pour notre pays. S’agit-il des terroristes sanguinaires de Boko Haram ? Ou bien le tout puissant ministre de l’Intérieur veut montrer sa virilité pour faire peur aux opposants politiques du régime ?
Quelles qu’en soient les raisons, interpeller des citoyens tout simplement par ce qu’ils ont exprimé des critiques à l’égard du régime est une régression de notre démocratie.
Cette méthode qui rappelle étrangement les pratiques malsaines de la Gestapo d’Hitler n’a pas sa raison d’être dans un pays comme le nôtre où la liberté d’expression est sacrée et elle est garantie par la Constitution.
Des pays plus puissants que le nôtre qui ont essayé de museler leur peuple l’ont appris à leur dépens. Aujourd’hui, la technologie est telle si développée qu’il serait difficile de contrôler tout ce qui se passe à travers la toile.
Notre police nationale en proie à plusieurs autres objectifs sécuritaires se doit de mettre tous moyens dans la protection du territoire national et du peuple nigérien. Perdre son temps et son énergie pour traquer les internautes mal pensants est tragédie comédie d’une République aux abois.
Et si comme il se susurre que le Ministre des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, M. Abdou Mani aurait demande aux opérateurs d’internet de bloque l’accès au Facebook, cela risque de nuire gravement à l’image de marque de notre déjà ternie par les graves accusations de Hama Amadou.