Niamey - Les douze femmes écrouées depuis juin pour un trafic international présumé de bébés ont été "interdites de visites" durant une semaine, pour détention illégale de téléphones portables, a indiqué vendredi la justice nigérienne, démentant leur mise en isolement.
Mardi soir, le président du Parlement nigérien Hama Amadou, en fuite en France après avoir été mis en cause dans cette affaire, s'était indigné du durcissement des conditions de détention d'une de ses épouses depuis son départ.
"Faute de pouvoir m'attraper, on se venge sur ma femme, avait-il affirmé. Depuis mon départ, elle est quasiment séquestrée."
"Les douze femmes concernées, pas seulement l'épouse de Hama Amadou, ont été seulement interdites de visite du 10 au 17 septembre après qu'on eut trouvé sur elles des téléphones portables", a affirmé Ousseïni Maman Sani, le directeur de l'Administration pénitentiaire lors d'une conférence de presse.
"La mesure a déjà pris fin mercredi", mais "elles n'ont jamais été placées en isolement total", a assuré M. Sani, soulignant que "leurs avocats ont été autorisés à les voir".
Selon lui, des détenus ont "le droit" de téléphoner "sous condition", mais pas de "détenir leur propres téléphones". "Des appels ont été émis vers l'étranger", a-t-il observé, sans plus de précisions.
Dix-sept personnes, dont 12 femmes, ont été écrouées fin juin au Niger dans une affaire de trafic international de bébés entre le Nigeria, où ils ont été conçus, le Bénin et le Niger.
Toutes ont été inculpées de "supposition d'enfant" (un délit qui consiste à attribuer la maternité d'un enfant à une femme qui ne l'a pas mis au monde), "faux et usage de faux" et "déclaration mensongère".
Le ministre nigérien de l'Agriculture Abdou Labo, dont l'une des épouses fait également partie des femmes incarcérées, a été emprisonné.