C’est la troisième fois dans l’histoire du Niger que Hama Amadou prend ses jambes à son cou lorsque le scandale obscurcit le climat politique.
La première cavale remonte à la quatrième République sous feu Baré Ibrahim Maïnassara (1996-1999). M. Amadou se réfugia au Burkina Faso suite à la scandaleuse affaire du commando K.
Comme si cela ne suffisait pas, Hama prend de nouveau la fuite en 2009, après avoir passé dix mois en prison, sous le régime de Tandja Mamadou. Le scénario se reproduit de nouveau en 2014 alors qu’il est présumé coupable dans l’affaire des trafics de bébés.
Pour l’opinion publique, cette attitude dénote de la lâcheté ou de la culpabilité. Dans le second cas, l’action de fuir traduit un refus d’obéissance à la loi. Même si à chaque occasion, l’intéressé a trouvé les arguments pour convaincre l’opinion publique comme c’est le cas actuellement, il importe de souligner que l’auditoire reste peu convaincu des affirmations bien qu’incapable de prouver ses convictions les plus profondes.
Pour l’heure, le climat politique reste très tendu à cause de plusieurs facteurs, notamment le dossier Hama Amadou et l’achat de l’avion présidentiel. Les députés d’opposition nigériens ont, en effet, annoncé mardi avoir déposé une plainte contre le chef de l’Etat pour détournement de fonds après l’achat du nouvel avion présidentiel qui, selon eux, est un appareil d’occasion surfacturé. Menacé par la famine, le Niger a, selon eux, des besoins plus urgents à solutionner que de s’offrir de tel luxe qui n’équivaut d’ailleurs pas son prix réel.
Aussi, il serait de l’intérêt de Hama Amadou, ex-président de l’Assemblée nationale, de regagner son pays pour que la justice fasse son travail et le blanchisse ou le condamne une fois pour toute. Faute de quoi ses accusations dans la presse contre le régime en place, n’auront aucun impact sur la situation politique qui prévaut au Niger.