Au lendemain de la honteuse fuite de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Hama Amadou, pour se soustraire à la Justice de son pays, vos serviteurs craignaient le manque qu’un tel exil risquait de leur causer, tant le personnage, par ses frasques romanesques, aimait défrayer la chronique, et ne laissait personne indifférent dans un sens comme dans un autre.
Homme du peuple, sans doute Hama Amadou en est un. Il avait réussi à se rendre populaire chez une frange de la population grâce à une grande capacité démagogique qui frise parfois le populisme le plus abject, ne lésinant sur aucun moyen pour parvenir à ses fins. Populo jusqu’à la moelle, il aimait la compagnie du bas peuple auquel il pouvait faire avaler toutes sortes de couleuvres, pourvu que cela serve ses intérêts du moment. Des principes, il n’en a cure, le public auquel il s’adresse s’en fout éperdument, la seule chose qui compte pour lui est de voir son champion présider aux destinées du Niger. Quant aux engagements politiques, pour Hama Amadou, ils n’engagent que les imbéciles qui y ont cru ! Aussitôt que s’élèvent quelques voix dis cordantes dans le lyrisme hamiste pour réclamer plus d’explications et de clarification dans certaines décisions du manitou, voilà que se déchaine la meute du Seigneur de Youri contre ces iconoclastes.
En fait, trop de lumière et de liberté de pensée est une menace sérieuse pour la doxa hamiste. C’est cela le substrat sur lequel repose et prospère tout populisme, cette infantilisation des masses consistant à maintenir celles-ci dans un état d’ignorance pour mieux les instrumentaliser. Ainsi, quand vous observez l’entourage de Hama Amadou et sa zone d’influence politique, vous verrez certainement que le culte de la personnalité y tient une place de choix : c’est la personne de Hama qu’on adore. Quoi que le Seigneur de Youri entreprenne, qu’il le réussisse ou pas, ses fans applaudissent et jubilent. Peut-être que la rationalité est une notion absente du hamisme, on est plein dans l’affectif. C’est pourquoi, depuis son exil dans un hôtel huppé de Paris, Hama Amadou poursuit sa stratégie favorite, c’est- à-dire celle qui consiste à se faire passer pour un martyr et un ange de la politique.
Il sait quel type de partisans il a laissé au Niger, et par conséquent, il sait comment les entretenir. Pour couvrir sa fuite honteuse, il a fait de la communication médiatique son nouveau cheval de bataille, lui qui n’avait jamais cru en la presse.
Ainsi les médias internationaux, RFI, Jeune Afrique, Africa N°1, TV5 Afrique, Africable sont devenus les relais de sa campagne de dénigrement contre le Niger, ses institutions et ses dirigeants. Mais Hama Amadou se trompe, seuls quelques énergumènes au Niger avalent encore ses frasques médiatiques, car même au Burkina Faso où il avait commencé son exil, la presse de ce pays est d’une rare virulence à son égard, au point où certains organes n’hésitent pas à le qualifier de lâche homme ! En fait, Hama ne surprend guère avec cette propension à ternir l’image de son pays, car le personnage est un égoïste né qui aime le Niger seulement quand il est aux affaires ! Mais quand c’est d’autres compatriotes qui dirigent le pays, il n’hésitera pas un seul instant à présenter la démocratie nigérienne comme une dictature de la pire espèce qui ne rêve que de le tuer !
En réalité, toutes ces gesticulations médiatiques de Hama Ama- dou ne sont que l’expression d’un dernier baroud d’honneur, mais surtout éclairent sur l’angoisse d’une carrière politique crépusculaire au vu du bilan éloquent du régime de la renaissance du Niger, ce qui lui ôte toute chance en 2016. Il était troisième aux dernières élections, Inch Allah en 2016, au cas même où il serait partant, cela ne changerait rien à son destin politique d’éternel looser !