Malgré la forte croissance enregistrée ces dernières années, un important potentiel en ressources naturelles, le Niger reste un terrain très peu occupé sur le plan des investissements. Amener les investisseurs à privilégier le Niger pour leurs investissements est le défi que s’efforcent de relever les autorités nigériennes.
Les autorités nigériennes intensifient les appels en directions des investisseurs, avec à la clé un éventail de mesures incitatives pour faciliter la création des entreprises. Depuis le 16 avril 2014, le Niger a un nouveau code des investissements qui semble assez avantageux. L’agrément au Code est accordé aux investisseurs nationaux et étrangers pour des périodes déterminées selon le régime d’agrément. Le régime C dit conventionnel s’adresse aux grandes entreprises et tout particulièrement les investisseurs. Il accorde plusieurs avantages fiscaux tant en phase de réalisation des investissements qu’en phase d’exploitation.
Un guichet unique est instauré, ce qui sous entend que le demandeur d’agrément pour entreprendre a tout au plus 30 jours pour avoir une réponse, et, passé ce délai sans aucune réaction des autorités, il peut considérer qu’il a son agrément.
En plus des avantages en termes d’exonération, pendant une période assez raisonnable, le nouveau code des investissements prévoit un « bonus » pour les investisseurs qui s’installent hors de Niamey, dans les régions. Aussi, un décret pris par le Président de la République Issoufou Mahamadou a supprimé le capital minimum et le recours au notaire pour la création d’une SARL.
Le Niger présente des « opportunités d’investissement sûres et rentables » argumentent les autorités de Niamey. Ces opportunités sont entre autres, « un cadre juridique sécurisant », qui prend en compte les exigences de l’OHADA ; la possibilité d’acquérir et d’exercer tous droits de toute nature en matière de propriété, de concession et d’autorisation administrative et de soumissionner aux marchés publics ; la possibilité de transfert de revenus de toute nature provenant des capitaux investis et du produit de la liquidation de l’investissement ; la possibilité d’effectuer tous transferts à des personnes physiques ou morales non résidentes ; la possibilité de recourir à l’arbitrage et au Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI), en cas de litige ; le libre accès aux marchés publics ; la transparence des procédures d’attribution des marchés publics ; la possibilité de recours en cas de contestation de la procédure par un tiers au niveau du Conseil de Régulation des Marchés Publics ; l’existence de procédures simplifiées pour les contrats de partenariat public privé et la possibilité de faire des offres spontanées ; la liberté des prix et la libre concurrence ; la libéralisation du commerce ;…
Pour davantage aider les investisseurs, des services d’appui ont été ainsi mis en place à travers une règlementation pour réduire les coûts, les délais et les nombres de procédures de création d’une entreprise. Une structure spécialisée dans la facilitation de la création et l’accompagnement des entreprises, dénommée « la maison de l’entreprise » ; un Conseil National des Investisseurs Privés (CNIP), une instance d’analyse et de décisions, pour lever les obstacles et les entraves à l’investissement privé ont vu le jour. L’accès aux marchés sous régionaux est facilité à travers le désengagement de l’Etat des secteurs marchands et la libre concurrence dans tous les secteurs de l’économie. L’appartenance du Niger à l’Union Economique et Monétaire Ouest Africain(UEMOA) et à la Communauté Economique et Douanière des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui est un marché de plus de 300 millions de consommateurs est autre atout qui joue en faveur des investisseurs. Il y a aussi l’adhésion du Niger à l’Agence Multilatérale de Garantie des Investissements (MIGA).
L’argument sur la viabilité du cadre démocratique est aussi invoqué pour convaincre les éventuels investisseurs quant à l’assurance que leur garantit l’Etat nigérien pour leurs affaires.
En fait presque tous les secteurs notamment, les mines, le secteur pétrolier, l’énergie, l’industrie, les infrastructures, l’agriculture, l’élevage, le secteur financier, le tourisme et l’hôtellerie, l’artisanat sont ouverts aux investisseurs. Et le potentiel dans ces domaines est immense.
Pour faciliter l’exploitation des ressources minières et pétrolières, un code minier, et un code pétrolier sont en vigueur, ainsi qu’un cadre de partenariat Public-Privé sécurisant et attractif.