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Gouvernance politique : Le Guri Système remis de ses pannes?
Publié le mardi 2 juillet 2013   |  Le Canard Déchainé




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On le disait en panne, le Guri Système ; on le disait en train d’agoniser, comme si les analystes d’hier s’étaient subitement mués en véritables médecins. Même les fins politologues avaient versé dans la polémique, allant jusqu'à pronostiquer un cataclysme institutionnel qui aurait été entrevu ‘à travers une éventuelle motion de censure. Tous ces pronostics sont aujourd’hui tombés à l’eau, ou du moins ils ont été déjoués par les anges qui ont toujours veillé sur le pauvre Niger.

Il y a deux semaines, des crises et des dysfonctionnements secouaient incontestablement le tissu socio politique de notre pays. A la crise énergétique venaient se greffer des inquiétudes sur la trésorerie, la tenue des examens scolaires, la situation sécuritaire et la campagne agricole qui présentaient des signes de détresse. Aujourd’hui, toutes ces crises se sont subitement estompées pour donner l'impression d'un retour au calme et à la marche inéluctable pour la Renaissance. Le tout est ponctué par la signature des conventions de financement et des exercices d'absorption des prêts à travers plusieurs ateliers de formation et de simulation.

La première crise à s’estomper a été celle de l’énergie, ou du moins celle de la NIGELEC. Après la contradiction entre le Ministre de l'Energie et le directeur de la NIGELEC, la vérité est venue avec le technicien qui a donné des explications scientifiques sur la crise. Aujourd’hui, les poteaux tombés ont été redressés et le courant électrique est revenu tant dans les régions de Dosso que de Niamey. La crise de trésorerie donnait plus d'inquiétude avec cette opération billetage qui a été un véritable fiasco. L’humiliation qu'elle a suscitée était telle qu’elle a laissé libre cours à plusieurs interprétations.

On disait que les caisses de l'Etat étaient vides, qu'on avait atteint le fond de la marmite, raison pour laquelle cette opération aurait été initiée. La psychose des arriérés de salaires était revenue et on claironnait déjà l'incapacité du gouvernement à payer les salaires à termes échus.

Aujourd'hui, cette inquiétude est levée avec des salaires qui ont commencés à être payés depuis le 27 du mois. Est-ce un sursaut ultime ou un camouflet? Dans tous les cas, les salaires sont payés et pour les arriérés annoncés, ils doivent encore attendre d'autres échéances.

Sur la situation scolaire, on annonçait et s'inquiétait sur le niveau d'exécution des programmes qui ne permettrait pas aux élèves d'affronter conséquemment les épreuves.

Cette appréhension aussi a été combattue car, tant pour le CFEPD que pour le BEPC, les épreuves ont répondu à l'attente des élèves. Nulle part on a enregistré des plaintes dans lesquelles les enseignants ou les élèves dénonçaient la non-conformité des épreuves avec le niveau d'exécution des cours. Il reste le BAC qui a démarré hier. Dans tous les cas, les conditions d'organisations des différents examens ont été impeccables ce qui a permis un très bon déroulement. Une innovation est même venue renforcée le dispositif.

Il s'agit des corrections des copies qui se faisaient à la va vite dans les années écoulées. Pour cette année, on a choisi de prendre son temps, d'attendre jusqu'au lundi qui suit pour permettre aux correcteurs non seulement de toucher leur salaire, mais aussi de se présenter à la correction avec un maximum de lucidité et d'énergie.

Sur la situation sécuritaire, les premières attaques terroristes enregistrées sur notre sol ont donné lieu à plusieurs interprétations. En effet, du fait que nous ne soyons pas habitués à ce genre d'actes, ces frappes ont semé la psychose dans plusieurs esprits. Les discours politiciens qui s'en sont suivis ont exacerbé les craintes. Cependant, très vite, les responsables politiques et ceux des forces de défense et de sécurité sont sortis pour donner des explications plausibles et annoncer des mesures à prendre pour que plus jamais il ne se produise de telles horreurs. Et combat semble gagner car aujourd'hui, à tous les niveaux, les nigériens ont fini de sentir la nécessité de s'unir comme un seul homme contre les menaces terroristes. La cohésion sociale est revenue et elle a pris le pas sur les calculs claniques et partisans des démons de la politique politicienne.

Enfin sur la situation agricole, la semaine écoulée a enregistré des pluies torrentielles dans les régions où elles tardaient à tomber. C'est le cas des environs de la communauté urbaine de Niamey, de Tillabéri et d'une partie de la région de Dosso.

A Namaro par exemple, c'est 120 mm de pluie qui sont tombées, rappelant aux populations les affres des inondations de l'année écoulée.

C'est dire qu'à leur actuelle, tout ce qui était annoncé comme désastre pour le Guri système s'est estompé comme un feu de paille. Gageons que le tout s'estompe réellement et que de nouvelles bases soient tissées. Il reste que le remaniement du gouvernement qu’attendent les nigériens tarde toujours. Pour le moment, c'est le seul os dans la conduite du Guri Système.

BIZO

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