La création d’un nouveau parti po- litique par l’ancien Maire central de Maradi, M Kassoum Moctar défraie la chronique. En effet, depuis qu’il a été élu conseiller municipal au titre de la ville de Maradi sous la bannière du Rassemblement Social Démo- crate (RSD-Gaskiya), un parti politi- que créé par Cheffou Amadou, beaucoup de voix se sont élevées pour crier gars. Lorsqu’il s’est vu élu par ses paires , comme Maire central de la ville de Maradi, la capital économique du pays, Kassoum Moctar, semble convoité le fauteuil de Cheiffou Amadou.
A un moment donné, lorsque les rumeurs les plus folles ont été véhiculées, Kassoum Moctar avait fait une déclaration pour montrer aux Nigériens qu’il soutenait le président de son parti. Mais comme il y a toujours d’intrigues en politique, l’ex Maire central de Maradi avait caché sa vraie figure. Et voilà aujourd’hui l’histoire donne raison aux rumeurs qui ont tant véhiculées. Nous apprenons des sources dignes de foi que le dossier dûment élaboré est déposé au niveau du ministère de tutelle qui doit établir l’arrêté ou non après examen minutieux de la requête. La question dont chacun se pose est de savoir si l’ancien Ministre de Communication, porte parole du gouvernement sous le régime de Tandja Mamadou qui ont défendu becs et ongles l’entreprise de démolition de la démocratie appelée communément »Tazarce » peut concurrencer le président de son ancien parti politique, le RSD-Gaskiya surtout dans son fief de Maradi ?
En tout cas, ce n’est pas du tout aisé , pour un nou- veau parti de concurrencer le RSD- Gaskiya au niveau de la Région de Maradi en générale et plus particulièrement dans le chef lieu de cette région. Nous à notre niveau, nous pouvons poser la question de savoir si il peut faire mieux que Mme Gazobi et Laouali Baraou lorsqu’après avoir claqué la porte à Cheiffou Amadou, ont créé leur formation politique dénommée PDP-ANOUR. Vu la popularité de Mme Gazobi dans la ville de Maradi et ailleurs, les nigériens ont su combien la moisson est si maigre qu’on n’a jamais pu espérer cette performance. La création d’un parti politique est un droit constitutionnel. Le préambule de toutes les constitutions post-conférence nationale du Niger qu’avait connu le pays le dise. La constitution en vigueur du 25 Novembre 2010 stipule »Proclamons notre attachement aux principes de la démocratie pluraliste… ». Avec ce pluralisme constitutionnel, nous assistons à une pléthore de partis politiques. Comme disent les constitutionnalistes, »nous sommes en présence d’un miroir brisé. La décision de créer son parti vient après avoir été éjecté de son fauteuil du maire central de la ville de Maradi qu’il croyait conquérir politiquement.
Seule l’expression par les urnes partagera et les nigériens sau ront la ville de Maradi est le fief de quelle formation politique. Tous les calculs politiciens ne sont qu’aléatoires, à l’état actuel des choses. Pour rappel c’est au cours d’un conseil des ministres en date du 31 juillet 2014 que le gouvernement a pris la décision de le révoquer lui et le maire de la Commune urbaine de N’Gourti, M Boukar Lémine »conformément aux dispositions de l’article 63 de l’ordon- nance n° 2010-54 du 17 septembre 2010, portant code général des collectivités territoriales ». Pour le moment personne ne peut dire avec exactitude les motifs de cette décision ministérielle qui a mis fin à l’exercice de la gestion de la ville de Maradi par M Kassoum Moctar. Mais, les nigériens se souviennent de l’enquête menée par la Haute Autorité de la Lutte contre la Corruption et Infractions Assimilées (HALCIA). En plus selon certaines sources sûres en provenance de Maradi, le maire central a octroyé, lors de la distribution des boutiques du nouveau marché de ladite ville aux opérateurs économiques de Kano au Nigeria voisins et selon toujours les mêmes sources, le gouvernement a pris une telle décision après avoir reçu des lettres de contestations de la gestion peu orthodoxe de M Moctar Kassoum.
Lors de l’interpellation à l’Assemblée nationale du ministre de l’Intérieur sur la révocation du Maire Central de la ville de Niamey, M Oumarou Dogari, lui aussi par un arrêté pris en conseil des ministres, beaucoup de députés ont abondamment discouru sur la situation de M Moctar Kassoum. Pour qui connaît la politique à la nigérienne, sait combien, l’ancien maire Central de la ville de Maradi a fait un saut dans l’inconnu. La propagande médiatique et les applaudissements de ses courtisans l’ont poussé à claquer la porte à son tuteur politique. Pourquoi cette idée de projet de création d’un nouveau parti politique par M Moctar Kassoum ?
Qui de Cheiffou Amadou et Moctar Kassoum a lâché qui ? Décidément, vu l’évolution des choses, c’est ce dernier qui a lâché le premier compte tenue de l’illusion politique qu’il a faite et se voit plus aimer que le président de son parti Cheiffou Amadou au sein de la ville de Maradi. Les Maradaouas savent bien que c’est de la poudre aux yeux. Mais l’avenir nous le dira si Kassoum est capable de prendre la place de Cheiffou Amadou à Maradi. Depuis son exclusion du bureau de jeune de Niamey, par les jeunes RSD, Cheiffou Amadou n’a pas lâché M Kassoum Moctar. Ce dernier a con- tinué sa lutte au sein de la société civile avec toujours le soutien de Cheiffou Amadou. Son soutien inconditionnel de »Tazarce » qui lui a valu le poste de Ministre de Communication et porte parole du Gouvernement de l’époque, M Kassoum Moctar est devenu un passionné de la politique politicienne. Son élection au poste du Maire central de la ville de Maradi sous la bannière de son ex parti politique (soutien de la majorité au pouvoir oblige), M Kassoum s’est petit à petit montré hostile à Cheiffou Amadou.
Depuis longtemps, les observateurs de la scène politique ont imaginé ainsi et voilà l’histoire donne raison aux rumeurs. Il n’a pas pu chasser Cheiffou Amadou de la direction du RSD-Gaskiya, mais les choses se sont tournées autrement pour Moctar Kassoum. Kassoum Moctar quitte le RSD-Gaskiya pour créer sa propre formation politique. Que peut-on encore retenir de cette décision précipitée ? La politique nigérienne semble être un endroit d’impunité. Les politiciens une fois qu’ils sont nommés à la tête d’une structure étatique ou autre par le biais de sa formation po- litique, veut rester éternellement à ce poste quelque soit les travers cons- tatés dans sa gestion. Si la personne viennent d’être sanctionnée d’une manière ou d’une autre à cause de la gestion peu orthodoxe de la chose publique, sa formation politique ou ses inconditionnels montent au créneau pour dénoncer et politisant à outrance la sanction écopée par leur camarade. Ainsi va la démocratie à la nigérienne, Pour le cas de M Moctar Kassoum est tout autre. Ce sont les Maradaouas qui ont crié au scandale.
En tout cas, qui peut com- prendre qu’une unne population qui dénonce les travers de la gestion de ses biens par le Maire et toutes les voies y compris la voie hiérarchique et par finalement avoir son soutien après été sanctionné. C’est inimaginable. La création d’un nouveau parti politique dénommé le Congrès Pour la République, CPR – INGANCI vien- dra renforcer la famille des partis politiques si toutefois un arrêté du ministère lui a été établi conformément aux normes reconnues par les lois et règlements de la République. La création d’un parti politique est une chose très simple. Etablir les statuts et règlement intérieur, le programme d’action de ladite formation, la liste des membres du bureau provisoire, le procès verbal, etc. Quitte au ministère de l’intérieur de traiter dûment les dossiers soumis afin de répondre positivement ou négativement. Mais au lieu que les nigériens interprètent à tord ou à raison la décision du gouvernement sur la révocation du Maire central de Maradi, il faut chercher d’abord les motifs qui ont conduit les autorités en charge du ministère de l’intérieur à prendre une telle décision afin de confirmer ou d’infirmer.
Les protestations sont retard. Pour le moment le gouvernement n’a pas dit les motifs de cette décision, mais le moment viendra où tous les nigériens seront bien éclairés par rapport à cette affaire qui défraie toujours la chronique. La décision du 31 Juillet ne concerne pas le Maire Central de Maradi. Il y a aussi le Maire de la Commune Urbaine de N’Gourti. Mais pourquoi certains médias et autres acteurs de la scène politique font deux poids deux mesures ? De toutes les façons, le marché central de Maradi sera bientôt inauguré. Après les lanternes seront éclairées pour voir claire sur la gestion du Maire central de Maradi que certains traitent comme le meilleurs politiciens tant désiré par les Katsinawas. Attendons de voir. La politique politicienne du Niger, telle qu’elle est actuellement, on peut sans risque de se tromper dire que les forces vivent de la nation qui ont tant prôné le multipartisme intégral le regrettent maintenant. Comment corriger cette erreur afin de revenir au multipartisme à visage humain c’est- à-dire un multipartisme intégré afin de limiter la taille des partis politiques. Il y a actuellement une soixantaine de partis politiques.
Mais combiens de partis disposent des conseillers mu- nicipaux et combien de formations politiques sont représentées au parlement ? Avec la création des partis politiques en vrac, le Niger peut d’ici peu compter plus d’une centaine de parti politiques. Alors il faut arrêter la dérive. Toute personne déclarée personae non grata dans une formation politique, créer son parti politique. L’histoire politique du Niger post-conférence nationale souveraine montre que les petits partis incapables de sortir avec un seul conseiller municipal lors des élections municipales, a plus forte raison avoir une représentation nationale au sein du parlement. Alors quel rôle jouent ces partis politiques dans le processus de démocratisation dans le pays, à part de prendre les grands partis en otage. On a vu comment certains partis politiques ont pris l’opposition politique en otage. Ce sont eux qui font la pluie et le beau temps.
Au pluralisme politique s’élargit n’on pas aux partis politiques seulement mais aux syndicats, associations, ONG, etc. Dans moins de deux ans, les partis politiques iront aux urnes pour les élections présidentielles, législatives et municipales. C’est en ce temps qu’on peut juger la performance d’une formation politique sur le terrain. Alors, il n’est pas, pour le moment l’heure pour juger d’avance l’assise populaire d’un parti politique.
Pour le moment Cheiffou Ama- dou peut se tranquilliser.
Si le RSD-Gaskiya, le PNA-Al’Ouma, le Moden Fa/Lumana Africa ont montré leur assises populaires proportionnellement à leur taille ce n’est pas parce qu’ils sont des nouveaux partis, mais parce que leurs leaders ont joué un rôle prépondérant dans la lutte politique au Niger et qu’ils ont eu des soutiens un peu partout à travers les huit régions du pays. Ce n’est pas en créant une toute nouvelle formation politique qu’on peut crier sur tous les toits qu’on ait capable de battre tel ou tel personnage politique dans une quelconque circonscription.