Au Niger, la rentrée parlementaire est prévue pour le 1er octobre avec une session ordinaire consacrée à l'examen du budget 2015. Une rentrée qui pourrait se faire en l'absence du président de l'Assemblée. Depuis le 26 août, Hama Amadou a fui son pays pour dit-il des « raisons de sécurité ». Cette absence renforce les appétits politiques de la majorité qui aimerait beaucoup récupérer le perchoir.
Certains à Niamey ont un peu vite anticipé le remplacement de Hama Amadou au perchoir. Des noms de candidats circulent déjà dans la presse. Pourtant, la vacance n'est pas déclarée et Hama Amadou reste le président de l'Assemblée nationale.
C'est le premier vice-président qui assure la suppléance prévue par la loi, en attendant un éventuel mandat d'arrêt contre Hama Amadou. « On ne pourra pas saisir la Cour constitutionnelle à l’ouverture de la session, tant que nous n’avons pas l’acte de la justice qui dit que le président de l’Assemblée nationale est recherché tant au niveau national que international,explique en effet Daouda Mamadou Marté, le président suppléant et membre de la majorité présidentielle. S’il est recherché, cela voudra dire qu’il ne pourra pas assumer sa fonction. S’il n’est pas recherché, nous ne pourrons rien faire. Et c’est ça qui fait que depuis son départ, le 26 août, nous n’avons pas la latitude de déclarer la vacance du poste ».
Du côté de l'opposition, on se dit inquiet pour cette session consacrée à l'examen du budget 2015. Seydou Bacari, le président du groupe Lumana à l'Assemblée, craint des votes dans la précipitation et dénonce l'appétit de la majorité d'évincer le principal opposant du perchoir : « Pour nous, tout le boucan que la majorité présidentielle est en train de faire autour de ladite vacance du président de l’Assemblée, n’est que le reflet de leur ambition de débarquer le président Hama Amadou. C’est vraiment dommage ».
La session ordinaire s'ouvre début octobre et devrait durer deux mois.