Un ’’Musée des Armées du Niger’’ a été créé le vendredi 14 juin 2013 par un décret pris en Conseil des ministres. Enfin, pourrait-on dire, car cet acte gouvernemental est l’aboutissement juridique d’une série de missions ad hoc menées dans toutes les Zones de Défense du Niger en 2010/2011 par le Général Mamadou Ousseini en vue de préparer justement l’avènement de cette institution qui devrait ’’permettre au public de connaître et d’apprécier le passé et le présent de ce corps particulier souvent mal connu’’ et de ’’découvrir davantage les Forces Armées et leur participation au développement national à travers leurs actions sécuritaires, éducatives et sociales’’, selon les termes du décret.
Le Conseil des ministres rappelle que tout Musée est par excellence ’’une institution permanente au service de la société et de son développement, ouvert au public, et à la recherche de témoignages matériels et immatériels de l’Homme et de son environnement, qu’il conserve, communique et expose à des fins d’étude, d’éducation et de délectation’’.
En attendant que soient connus le siège et la date d’ouverture du Musée des Armées du Niger, le Conservateur du Musée national Boubou Hama de Niamey, M. Ali Bida, se réjouit de l’ouverture prochaine de ce Musée qui viendra agrandir les infrastructures muséales de notre pays, avant d’indiquer que ce dernier édifiera davantage les populations sur les missions de l’Armée et son évolution dans le temps.
Pour abriter le Musée des Armées du Niger, le choix des pouvoirs publics pourrait se porter, en accord avec la politique de décentralisation, non pas sur le SMB (Service du Matériel et du Bâtiment des Forces Armées Nigériennes à Niamey) comme cela se chuchote, mais sur l’Aréwa, l’Aïr ou le Damagaram pour rendre hommage à Sarraounia Mangou, Kaocen ou Amadou Kouran Daga qui, avec de dérisoires armures en peaux et cotonnades, des mousquets et sabres, avaient fait face aux canons des armées coloniales.
Quoi qu’il en soit, la création de ce Musée des Armées devrait permettre à tous de voir, dans un pavillon approprié, au-delà de celles des ’’Tirailleurs sénégalais’’ d’origine nigérienne tombés ou ayant survécu aux Première et Deuxième Guerres Mondiales ou au Camp de Thiaroye; les photos de nos grands-mères et arrières-grands-pères,et même les modèles des armes leur ayant servi en Indochine et en Algérie, longtemps avant la proclamation de la République du Niger le 18 décembre 1958 et l’indépendance le 3 août 1960 ayant conduit à la constitution de l’actuelle Armée nigérienne.
D’autres pavillons pourraient exposer décorations, grades et insignes militaires ainsi que les documents déclassifiés comme ceux relatifs au courageux appui en acquisition d’armes du Niger de Diori Hamani au gouvernement fédéral nigérian du Général Yakubu Gowon en bute à la rébellion biaffraise du Colonel Ojukwu, ou des photos des interventions de nos Forces de Défense et de Sécurité sur des théâtres d’opérations extérieures comme le Koweit (Opération Zumuntchi), la RD Congo, le Soudan, Haïti, la Côte d’Ivoire,le Liberia, etc.
A ces pavillons consacrés aux missions classiques de toute armée, pourraient s’ajouter d’autres sur les actions sociales de nos FAN qui, comme ’’Armée de développement’’ sous le régime du Général Seyni Kountché, avaient été ’’responsables de l’aide aux populations éprouvées par la sécheresse de 1973-1974’’, bâtisseuses de salles de classe et de dispensaires, et s’étaient même impliquées dans l’opération ’’Sahel Vert’’ destinée à reverdir le Niger.
Que dire des infirmeries de garnison qui, partout où elles existaient sur tout le territoire national, soignaient gratuitement et les militaires et les civils? Ainsi qu’on le voit, il y a de quoi rendre justice aux actions et aux acteurs-clé de cette Armée qui a été, de tout temps, la garante de notre intégrité territoriale.