Lors d'un discours devant l'Assemblée générale des Nations Unies, le président du Niger, Issoufou Mahamadou, s'est dit jeudi très préoccupé par la situation qui prévaut dans les pays voisins, la Libye, le Nigéria et le Mali.
"En Libye, la communauté internationale, en rapport avec les pays voisins, doit créer les conditions de neutralisation des milices, réconcilier tous les Libyens sans exception, former un gouvernement d'union qui organisera des élections sous l'égide de la communauté internationale", a dit M. Mahamadou.
"Comme dirigeant d'un pays voisin de la Libye dont l'économie et la sécurité ont été gravement affectées par ce qui s'y déroule depuis trois ans, ma conviction est qu'il est dangereux de laisser le cours actuel des événements en l'état. Il faut donc avoir le courage de changer radicalement de perspective et d'agir de façon à faire droit à la seule aspiration du peuple libyen à vivre en paix", a-t-il ajouté.
S'agissant du Nigéria, le président du Niger a noté que le groupe extrémiste Boko Haram "y fait montre d'une agressivité et d'une barbarie jamais observées auparavant". "Avec ses récentes incursions au Cameroun et l'occupation de territoires de plus en plus importants allant jusqu'à menacer Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, la preuve est clairement faite que ce groupe terroriste nourrit des desseins plus larges qu'on ne le pensait", a-t-il ajouté.
Selon M. Mahamadou, cela veut dire que plus d'efforts et de coopération s'imposent tant au niveau régional qu'international afin de pouvoir y faire face efficacement.
"C'est dans cette perspective que les chefs d'Etat et de gouvernement du Cameroun, du Niger, du Nigéria, du Tchad, pays membres de la Commission du Bassin du lac Tchad, plus celui du Bénin, se réuniront à Niamey, au Niger, le 7 octobre 2014 pour mutualiser les efforts de lutte contre cette grave menace", a-t-il ajouté.
S'agissant du Mali, le président du Niger a salué le dialogue inter-malien inclusif qui se déroule actuellement sous l'égide de l'Algérie.
"Au Mali comme en République centrafricaine, la question de l'unité est fondamentale. La boîte de Pandore de la balkanisation ouverte ailleurs en Afrique doit être refermée, si l'on ne veut pas que s'embrase l'ensemble du continent", a-t-il dit.