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Ministère de la Justice : Humaniser le milieu carcéral
Publié le jeudi 7 fevrier 2013   |  Autre presse




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Reconnaitre les droits des personnes détenues selon les normes nationales et internationales, en matière de l’alimentation, de santé, de l’information, le culte, à la réinsertion sociale etc, en somme, humaniser le milieu carcéral au Niger, tel est lun des éléments clés de l’agenda que le Ministère de la Justice s’est assigné en formant, ceux qui ont la lourde mission de gérer et diriger les établissements penitentiaires.

Le Niger étant un Etat de Droit, les autorités de la 7ème République, le ministère de la Justice s’est engagé dans un vaste projet de réforme portant sur la création de la Direction Générale de l’Administration de la Sécurité Pénitentiaire et de la Réinsertion et un service de contrôleur général des Etablissements pénitentiaires mais aussi sur l’intensification de la formation à l’endroit du corps spécialisé de personnels pénitentiaires. Trois séries de formations relatives aux droits des détenus en milieu carcéral seront dispensés par des experts afin d’amener ces auxiliaires de la justice à se coller désormais à l’Etat de droit.

Dejà à l’actif de ce Ministère, on peut citer, l’organisation réussie des premiers états généraux de la justice au Niger, l’adoption et la promulgation de la loi sur la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), une grande première dans la sous région ouest africaine. Aujourd’hui, l’Etat de Droit est plus qu’une réalité au Niger. Tous les observateurs s’accordent à reconnaitre à notre justice, ce bond qui l’honore indiscutablement. Pour rendre cette jouissance effective à tous les citoyens, il faut aller chez ceux qui sont privés de certains de leurs droits, à savoir les detenus.

Oui, les détenus, ceux qui par leurs agissements se sont vus coupables, devant la loi et règlements de la République. Comment respecter et observer les droits de personnes detenus ou vivant dans le milieu carcéral ? Tout d’abord, il faut reconnaitre que malgré leurs statuts de détenus, ces personnes ont des droits qu’il faut reconnaitre et appliquer. Ces droits, ont pour nom : droit à l’alimentation, droit à la santé et aux soins médicaux, droits aux locaux de détention ; droit d’être traité avec humanité et dignité sans discrimination ; droit à des inspections ; droit de culte ; droit à la réinsertion sociale etc.

Classés parmis les droits fondamentaux des détenus, ces droits sont aussi completés par certains mécanismes onusiens, régionaux et sous régionaux sur la protection internationale et les droits de détenus. Soucieux de l’obversation de tous ces droits en milieu pénitentiaire, les autorités de la 7ème République, dans leurs réformes en profondeur de la justice, ont créé la Direction Générale de l’Administration de la Sécurité Pénitentiaire et de la Réinsertion et un service de contrôleur général des Etablissements pénitentiaires, avec pour objectifs majeurs de moderniser et humaniser les services pénitentiaires, et de créer un corps spécialisé de personnels pénitentiaires afin d’assurer une gestion fiable et transparente de ces établissements.

Pour mettre en oeuvre cette réforme ambitieuse, il faut naturellement une mobilisation des moyens financiers et humains, mais surtout une formation conséquente du personnel afin d’éviter certains abus dans les maisons d’arrêt et pour relever les principaux défis qui se dressent devant cette administration. En optant pour une formation continue des chefs des Etablissements pénitentiaires sur les normes nationales et internationales en matière de protection des détenus, par des experts en la matière sur des thématiques tels que : notions fondamentales des droits de l’homme ; le cadre juridique national régissant l’administration et les Etablissements pénitentiaires ; les droits fondamentaux des détenus et protections internationales des droits des détenus, le Ministère de la justice vient de prendre le taureau par les cornes.

Car, s’il y a abus en la matière, sur les détenus, c’est peut-être par méconnaissance des textes. En effet, la problématique des droits fondamentaux, en milieu carcéral soulève souvent des divergences de compréhension. L’administration des centres de détention, les relations entre régisseurs des prisons et les détenus doivent être fondées dans le respect des règles d’éthique et des droits humains. Former les responsables et personnel pénitentiaire des moyens et mécanismes juridiques, les sanctions fondamentales des établissements pénitentiaires et les droits fondamentaux des détenus et la protection internationale des droits n’est-ce pas là une manière d’humaniser l’espace carcéral ?

Mais pour rendre effective cete humanisation de l’espace carcéral au Niger, l’Etat avec ses partenaires au développement notamment le PNUD, doivent se mobiliser d’avantage pour une réhabilitation et la construction des Etablissements pénitentiaires conformément aux normes humanitaires, la dotation des Etablissements pénitentiaires en véhicules de corvées, matériels informatiques et moyens conventionnels de maintien de l’ordre, la prise en charge adéquate des malades et de leur alimentation, la construction des logements de fonction aux chefs des Etablissements pénitentiaires, mettre les détenus dans les conditions minimales de détention, ordonner le transfèrement des détenus dangeureux et ou condamnés à de lourdes peines dans des Etablissements pénitentiaires plus sécurisés, etc…

Ce partage d’expériences entre les experts, les chefs et les surveillants d’Etablissements pénitentiaires, a permis à ces derniers de s’approprier ce genre de formation pour mieux gérer les Etablissements dans le respect des droits des détenus et pour s’adapter au contexte démocratique et à l’état de droit, toute chose, chère au Président de la République.

Abdou Mahamane

La Roue de l’Histoire

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