La population nigérienne affiche des besoins considérablement croissants en énergie. Le bois étant la ressource la plus facilement disponible, la satisfaction de ces besoins se répercute considérablement sur l’environnement.
Une SED (Stratégie Energie Domestique) a été mise en place par les autorités nigériennes après l’adoption d’une ordonnance en 1992 pour répondre aux besoins croissants en produits énergétiques. Cette stratégie était en fait une nouvelle politique forestière qui instituait des marchés ruraux de bois. L’idée consistait à passer d’une exploitation anarchique à une exploitation contrôlée directement par les communautés villageoises.
Seulement, les retombées négatives de cette politique vont s’avérer beaucoup plus importantes que les bienfaits qui en étaient attendus. La population nigérienne a considérablement augmenté en nombre et la proportion des familles nigériennes qui utilisent le bois comme source énergétique, principalement pour faire la cuisine, est supérieure à 98%. C’étaient des lieux conduits au prélèvement annuel de 250 000 tonnes de bois de feu, soit un million de stères. De plus, la déforestation accélère l’érosion éolienne, déjà amplifiée par les eaux de ruissellement qui ne sont plus retenues par les obstacles naturels. Les effets de cette coupe intensive de bois viennent aggraver les effets des sécheresses cycliques.Les rendements des champs vont en s’amenuisant et paradoxalement poussent les villageois à couper plus de bois à vendre pour pallier leur manque à gagner financier.
La commune rurale de Makalondi, située à environ 100 kilomètres au sud-ouest de Niamey est une parfaite illustration de cette situation.Avec ses 75 889 habitants,35villages administratifs et 60 hameaux, elle ne dispose pas de ressource permettant de développer l’économie locale et subit de plein fouet les effets de la diminution de la production agricole.