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Affaire CDS Rahama : Mahamane Ousmane comme si rien n’était !
Publié le mercredi 1 octobre 2014   |  Actuniger


Mahamane
© Autre presse par DR
Mahamane Ousmane, l`ancien président nigérien


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Par lettre en date du 22 Septembre et portant la référence n° 24/P/BPN/ CDS-Rahama/2014, le président Mahamane Ousmane avait demandé au ministre de l’Intérieur, Hassoumi Massaoudou, de « surseoir à toute mesure éventuelle, au risque de commettre un détournement ou un excès de pouvoir ou une violation de la Constitution ».

Le président de la CDS entendait par cette saisine du ministre, prendre de l’avance au cas où le ministre de l’Intérieur envisageait de valider le Congrès tenu en septembre dernier par les dissidents du parti c’est-à-dire l’aile Abdou Labo. Le ministre Hassoumi Massaoudou n’a visiblement pas tenu compte de la lettre de Mahamane Ousmane puisque la semaine dernière, l’arrêté portant reconnaissance des conclusions dudit congrès a été visé par le ministre de l’Intérieur qui assure la tutelle des partis politiques.

Pourtant, dans sa lettre, Mahamane Ousmane avait explicitement affirmé avoir alerté dès le 6 Août, donc bien avant le Congrès de l’aile Labo, de « l’intention des dissidents de la CDS Rahama d’organiser une réunion préparatoire à une prétendue Assemblée générale de la Délégation Nationale et à un prétendu Congrès ordinaire du parti, les 06 et 07 Septembre 2014 ». Par conséquent, Mahamane Ousmane qui assurait encore la présidence du parti, portait à la connaissance du ministre que « cette réunion est irrégulière et illégale » tout en demandant au ministre, en sa qualité de responsable de la tutelle des partis politiques, de « prendre les dispositions qui s’imposent en la matière ».

Après avoir rappelé les diverses décisions de la Justice par rapport à cette affaire, le président Mahamane Ousmane a ajouté à l’intention du ministre que « le dossier CDS Rahama est à ce sujet également pendant devant les tribunaux avec des assignations en référé et au fond, faites par le parti contre les dissidents et cela depuis le 1er septembre 2014 ». Comme on le voit, l’aile Ousmane n’est pas restée les bras croisés pendant que l’autre aile, celle de Abdou Labo, tenait son congrès.

Il va sans dire qu’avant de saisir les juridictions internationales comme l’a laissé filtrer l’avocat du parti, le bureau politique du parti dirigé par Mahamane Ousmane va s’appuyer sur « ces irrégularités » pour constater l’illégalité dudit congrès. C’est du reste pour cette raison que des huissiers ont été commis par le clan du président Ousmane pour recueillir des preuves devant servir de base à un éventuel recours juridique. On parle cette fois du non respect des procédures et textes du parti notamment lors de la désignation des délégués au Congrès de l’aile Abdou Labo. Pour l’heure, la CDS Rahama aile Mahamane Ousmane n’a pas encore réagit à la décision du ministre de l’intérieur de valider les conclusions du Congrès et de la délégation nationale des 6 et 7 septembre organisés par l’aile Abdou Labo.

Le Président Mahamane Ousmane ne semble en tout cas pas tenir compte de cette « énième réunion des dissidents » selon un de ses proches. C’est ce qu’illustre la tenue régulière, comme c’est le cas le weekend dernier et conformément à la tradition du parti, de la réunion du Bureau politique nationale de la CDS Rahama sous sa présidence et au niveau du siège nationale sis à la place Toumo. Le président Ousmane était pour la circonstance entouré des membres du BPN qui lui sont restés fidèles notamment et entre autres, Laoual Edmond ou Falké Bacharou. Au centre de cette réunion du BPN aile Ousmane, la décision du ministre de l’intérieur de valider le congrès des dissidents.

Voilà ce qui amène encore un nouvel élément à cette crise que connait la CDS Rahama qui dispose désormais de deux bureaux politiques à en croire la réunion dirigée par Ousmane et celle dirigée par Maidagi Allambeye qui assure l’intérim de chef de file de l’aile Abdou Labo en l’absence de ce dernier, incarcéré à Say. Il va sans dire que fort de leur appartenance à la majorité qui implique logiquement un soutien ne serait-ce qu’implicite du régime, l’aile de Abdou Labo ne va pas aussi croiser les bras.

Tout laisse à croire qu’elle va saisir les tribunaux pour faire interdire à l’aile Ousmane toute utilisation des attributs du parti, en s’appuyant notamment sur l’arrêté du ministre Hassoumi Massaoudou qui leur confère la légalité de la direction du parti.

En clair, un nouveau bras de fer judiciaire entre les deux ailes et un nouvel épisode dans le « feuilleton vert ».

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